5 février 2009 - Journée d'étude ASFC « Vérone - Ombres & Lumières »


Utilisation des matières premières et techniques d'alimentation :
les apports lors du 9ème Congrès Mondial de Cuniculture

par

François LEBAS* et Bertrand RENOUF**

* Association Cuniculture, 31450 Corronsac
** Cybélia Sanders, 35170 Bruz

LES MATIÈRES PREMIÈRES

1 : Travaux sur les matières premières tropicales


F. Lebas et B. Renouf pendant le Congrès lui-même à Vérone, encadrant G. Xiccato, le Président du Congrès

 

Lors du congrès, 12 communications ont été présentées sur les possibilités d'utilisation de différentes matières premières éventuellement disponibles dans les pays chaud. Certaines correspondent à l'exploration de la valeur alimentaire de matières premières qui pourraient être produites dans ces pays mais ne sont pas réellement disponibles aujourd'hui. On peut ranger dans cette catégorie les tourteaux de graines de roquette (Eruca sativa) ou de nigelle (Nigella sativa) produits en Egypte lors de l'extraction d'huiles essentielles, de même que les graines de la courge éponge (Luffa cylindrica) produites à l'échelle artisanale dans différents pays tropicaux. Très classiquement, la conclusion des auteurs est que ces matières pourraient être utilisées au taux de 10-15% dans un aliment équilibré, si elles étaient réellement disponibles.

La majorité des autres communications concernent l'utilisation de fourrages tropicaux distribués en vert ou après séchage et incorporation dans un aliment composé. On peut citer dans cette catégorie Boehmeria nivea (ramie blanche), Brachiaria mutica (herbe de Para), Calapogonium mucunoides, Centrosema pubescens, Hymenachne acutigluma (herbe bambou), Ipomea batatas (patate douce, partie aérienne), Ipomoea aquatica (épinard d'eau), Lablab purpureus (dolique pourpre), Manihot utilissima (manioc : épluchures des racines et partie aérienne), Psophocarpus scandens (espèce de pois ailés africain), Wedelia spp. Dans la très grande majorité des cas la conclusion des auteurs est que chacun des fourrages peut être utilisé pour alimenter les lapins (études principalement en engraissement), parfois au prix d'une faible réduction des performances par rapport au témoin: réduction du GMQ de 5 à 10% sans altération nécessaire de l'indice de consommation.
Une mention un peu particulière doit être faite pour un travail réalisé au Bénin (Kpodékon et al.), montrant qu'utilisée au taux de 5% une matière première employée par ailleurs dans le monde entier, la mélasse de canne, ne présente pas d'intérêt spécifique ni d'inconvénient dans le cas de ce pays, seul son prix peut conduire à l'inclure ou à l'exclure des formules.

 

2. Travaux sur les matières premières des pays tempérés  

Seules 3 communications ont portés sur les possibilités d'utilisation de matières premières produites dans les pays tempérés. Une communication de l'IUT de Perpignan (Goby et Gidenne) a permis de montrer que le lapin peut valoriser les carottes entières séchées à basse température (rejets de tri/calibrage des carottes commerciales) jusqu'au taux maximum expérimenté, à savoir 30% de la ration : 2160 kcal d'énergie digestible et 12,9% de protéines, digestibles à 63%, pour un produit contenant 89,3% de matière sèche. Toutefois une très forte teneur en minéraux du produit disponible (21,2%) rend nécessaires des études plus complètes avant que ce produit puisse être conseillé.

Un travail conduit en Algérie (Lounaouci et al.) a montré que le lapin pouvait parfaitement valoriser les drèches de brasserie ou la féverole et que l'utilisation de ces matières premières pouvait éviter d'avoir recours à du tourteau de soja dans la formulation des aliments pour lapins. On doit cependant souligner que si ce travail est intéressant pour l'Algérie, il ne fait que confirmer au plan général des données connues depuis longtemps en Europe et en France en particulier. De la même manière, un travail tchèque Volek et Marounek ont montré (une nouvelle fois) que l'utilisation de 15% de lupin doux (ici le cultivar Amiga) permettait aussi d'éviter d'utiliser des tourteaux qu'ils soient de soja ou de tournesol. En complément, un travail portugais de Falcao e Cunha et al., a montré qu'il n'y avait aucun intérêt un incorporer des a-galactosidase à une ration contenant 30% de graines de lupin alors que ce type de traitement a été jugé efficace chez le Porc . De même, avec les nouvelles variétés de lupin, la méthode traditionnelle portugaise de "détoxification" des graines de lupin par trempage prolongé, ne présente aucun intérêt pratique malgré la réduction de la teneur des aliments en raffinose (0,9 vs 2,2 à 2,5%).

   
3. Taux d'incorporation des matières premières dans les aliments "témoin"   Les auteurs des différentes communications de la session "nutrition" mais aussi de la session "qualité de la viande" ont généralement fourni le composition centésimale des aliments expérimentaux employés. Nous avons relevé la formule des différents aliments témoin, ainsi que celle des aliments expérimentaux des études ne portant pas spécifiquement sur la valorisation des matières premières. L'hypothèse forte que l'on peut faire est que ces auteurs considèrent qu'il n'y a pas de risque particulier à employer ces matières premières dans l'alimentation des lapins et les taux employés sont donc indicateurs des possibilités d'emploi.

L'analyse des 58 formules alimentaires ainsi récoltées a permis de montrer que les aliments utilisés dans les expérimentations sur lapins, principalement pour l'engraissement, contiennent en moyenne 18-20% de céréales, également 18-20% de sous-produits céréaliers (son de blé principalement), environ 40% de sources de fibres (luzerne principalement) et 16% de tourteaux (tableau 1).

Au plan de la fréquence d'utilisation on peut d'abord souligner la très forte fréquence d'incorporation de la luzerne (78% des formules en contiennent en moyenne près de 32%). Parmi les autres sources de fibres, la paille est assez souvent employée (38% des formules en contiennent). Il y a tout lieu de penser que cette présence est surtout liée au coté "expérimental" des formules recueillies, l'incorporation de paille étant un moyen facile pour équilibrer la ration en cellulose et autres type des fibres. Le cas de la pulpe de betteraves (présente dans 50% des formules) est assez similaire.
On doit aussi remarquer qu'au plan international, le maïs est une céréale relativement souvent utilisée dans les aliments expérimentaux (un peu plus du tiers des formules en contiennent) alors que cette céréale est très généralement exclue des aliments commerciaux pour lapins en France. Cette différence de fréquence d'utilisation vient de ce que la très grande majorité des auteurs qui ont incorporé du maïs dans leurs aliments expérimentaux travaillent dans des pays plus chauds que la France. Dans ces pays, le risque de présence de mycotoxines dans le maïs est beaucoup plus faible qu'en France, la céréale étant récoltée sèche sur pied alors que dans notre pays elle est récoltés encore un peu humide (situation favorable au développement de mycotoxines) et séchée artificiellement. Pour quelques pays le maïs est importé avec des contrôles qualitatifs plus ou moins pointus, et le risque de présence de mycotoxines est alors bien réel, mais c'est souvent la seule céréale disponible sur place (96,6% des formules expérimentales contiennent au moins une céréale).

   
Tableau 1 : Principales matières premières (MP) utilisées dans 58 formules expérimentales avec indication de la fréquence d'emploi (si présence dans au moins 4 formules), du taux moyen d'incorporation lorsqu'une MP est utilisée, du taux maximum d'emploi observé et de la teneur calculée pour un aliment moyen représentant les 58 formules présentées lors du Congrès.
Les 17 matières premières principales
(pour un total de 32 MP différentes)
Nbre de
Formules / 58
Taux moyen
d'incorporation
%
Taux
Maximum
%
Aliment
"moyen"
%
Céréales
- Blé
15
12,8
32
3,26
- Orge
28
15,5
35
7,38
- Maïs
21
19,8
52
7,05
- Avoine
6
10,8
13
1,10
Total céréales
56
19,8
52
18,79
Issues de céreales
- Son de blé
42
19,1
40
13,59
- autres issues de blé
6
25,4
34
2,58
Total issues de blé
44
21,7
40
16,17
- Sous produits de maïs
5
8,7
26
1,36
- Son de riz
5
11,1
30
0,94
Total issues de céréales
46
23,4
51
18,47
Sources fibres
- Luzerne
45
31,9
65
24,30
- Trèfle
8
18,9
33
2,56
- Paille (de blé)
22
6,3
20
2,36
- Pulpes de betteraves
29
16,1
49
7,93
- Feuilles d'arachide
4
28,3
31
1,92
- Marc de pomme
4
5,9
8
0,40
Total sources fibres
54
43,9
82
40,18
Tourteaux
- T de soja
40
10,1
24
6,88
- T de tournesol
33
12,0
24
6,73
- T de palmiste
4
16,5
27
1,12
Total tourteaux
57
16,2
51
15,64
Divers
- Soja entier
7
5,2
10
0,62
- Mélasse
15
2,8
5
0,72
- Huile (origines variées)
27
1,8
6
0,84

 

RATIONNEMENT ET TECHNIQUES D'ALIMENTATION
   

Différentes pratiques de rationnement sont traités dans 8 publications: rationnement de l'aliment en durée, rationnement de l'aliment en volume, rationnement de l'eau de boisson en durée, rationnement aliment avec ou sans rationnement eau de boisson. Différents niveaux et durées de rationnement ont aussi été étudiés. Rien de bien nouveau sur les performances de croissance mais plutôt des confirmations de résultats déjà connus.
Nous pouvons noter que les mesures sur la qualité de viande et les caractéristiques des carcasses sont de plus en plus intégrées dans les protocoles d'essais, en complément des habituelles mesures concernant le sanitaire et les performances de croissance.

 

1- Effets du rationnement des lapins en engraissement   1.1 Effet du rationnement sur la mortalité et les performances de croissance

Au cours d'un essai réalisé pendant l'été en Italie, Bovera et al ont montré qu'une restriction limitée (80% de l'ad libitum sur l'aliment sevrage distribué de 35 à 60jours puis 90% de l'ad libitum sur l'aliment finition de 61 à 81j) n'affecte pas de ùanière significative le poids final (2,42 vs 2,50 kg) grâce à une croissance compensatrice en fin d'engraissement.
Lors d'une restriction alimentaire par une limitation de l'accès à la mangeoire (9h d'accès à la mangeoire pendant les 4ème et 5ème semaines d'âge, 10h pendant les semaines 6 et 7, 12h pendant les semaines 7 et 8, 14h pendant les semaines 8 et 9 et ad libitum pendant les semaines 10 et 11), l'équipe hongroise de Matics et al. montre, comme leur compatriote Szendrö l'avait déjà remarqué en 1988 que les lapins mangent de plus en plus en vite avec l'âge. Le lapin âgé a besoin d'un temps plus court pour consommer sa ration journalière. Nous n'observons donc pas de différence de consommation d'aliment de 8 à 11 semaines entre les lots rationné et à volonté alors qu'il y a une différence en début de rationnement et que cette différence s'estompe au fil des semaines: différence de 26.7% sur les deux 1ères semaines, 18,3% sur les deux suivantes puis pas de différence à partir de la semaine 7. Ainsi, Matics et al. n'ont pas observé de différence sur le poids au final (2737 vs 2799g) malgré une différence en début d'engraissement (871 vs 959g après une semaine de restriction). Parallèlement, Bovera et al. (Italie) ont également constaté que dans leur expérience, les lapins rationnés (80% de 35 à 60j puis 90% jusqu'à 81j) ont connu une croissance compensatrice en fin d'engraissement même si elle n'est pas complète, mais cela est certainement du à la chaleur en fin d'engraissement.

.

Tableau 2 : L'efficacité alimentaire est toujours meilleure avec le rationnement
% amélio-ration
Auteurs
8%
Ben Rayana et al.
3%
Matics et al.
5 à 9%
Bergaoui et al.
11%
Bovera et al.
8 et 9%
Foubert et al.
 

En revanche, en pratiquant un rationnement aliment plus sévère (70 ou 85% de l'ad libitum) du sevrage à la vente, l'équipe tunisienne de Bergaoui et al. a observé une baisse du GMQ avec le rationnement (respectivement 29,4 - 34,6 et 38,5g/j pour 70, 85 et 100%) et du poids final (respectivement 1740, 1955 et 2115g à 11 semaines d'âge). Il en est de même pour une autre équipe tunisienne dirigée par Ben Rayana qui a distribué 2 ou 4 heures d'eau /jour du sevrage à la vente à 77 jours. La perte de poids est de respectivement 279 et 180g par rapport au lot témoin à volonté. Cette perte s'explique par une réduction de 42 et 29% de la consommation en eau qui se traduit par une réduction de 25 et 20% de la consommation en aliment. A noter que le ratio eau /aliment est réduit avec la restriction hydrique (respectivement 1,65 - 1,86 et 2,05 pour le témoin à volonté). A propos de ce rapport consommation eau /consommation aliment, Foubert et al. (France) ont voulu voir s'il influençait la croissance compensatrice en comparant 2 ratios eau / aliment (1,7 et >3). Ainsi, par rapport à un témoin recevant eau et aliment à volonté, de 31 à 53 jours un groupe a disposé d'eau à volonté mais d'un aliment limité à 70% (ratio >3) et un 3ème groupe a eu l'aliment rationné à 70% et l'eau limitée de manière à obtenir un ratio de 1,7. Dans le cadre d'une situation sanitaire saine ou en présence d'EEL, il n'a pas été constaté de différence de consommation, de poids à la vente et d'indice de consommation entre les 2 lots rationnés.
Que le poids à la vente soit identique ou plus faible chez les animaux rationnés, par rapport à celle observés pour les animaux à volonté, l'efficacité alimentaire est toujours meilleure avec le rationnement alimentaire. 8% pour Ben Rayana et al., 3% pour Matics et al., 5 à 9% pour Bergaoui et al., 11% pour Bovera et al. et 8 et 9% pour Foubert et al..
Par contre, Bovera et al. précisent qu'en cas de forte chaleur, le stress du rationnement associé au stress de la chaleur augmentent la mortalité: 21,2 vs 13,9%.

 

   

Dans leur essai, Matics et al. ont ajouté une variable intéressante: supplémentation ou non de l'aliment post-sevrage (Oxytétracycline 500 ppm et Tiamuline 50ppm) distribué entre 4 et 9 semaines d'âge, alors que tous les lots consomment ensuite un aliment " blanc " pendant les semaines 10 et 11; tous les lots sont à ce moment alimentés ad libitum. Aucune différence n'a été observée sur les performances de croissance; en revanche, les lapins qui consomment l'aliment supplémenté en post-sevrage ont ingéré moins d'aliment (7,2% en moins) que l'autre lot après le passage à l'aliment blanc.
Gualterio et al. ont voulu tester le fractionnement de la distribution de l'eau de boisson en comparant un lot à volonté avec 3 lots qui recevaient de l'eau pendant 4h /jour selon 3 modalités (1 x 4h, 2 x 2h, ou 4 x 1h). Les résultats de cet essai réalisée dans un élevage standard sont assez surprenants puisque la forte baisse de la consommation d'eau (jusqu'à 79% par rapport à l'ad libitum avec la distribution 1 x 4h) ne s'accompagne pas d'une baisse de l'ingéré en aliment (10 cages de 6 par lot).

 

   

1.2. Effet du rationnement sur la qualité de la viande et les caractéristiques de la carcasse

Quelques soient les études, le rationnement dégrade le rendement carcasse qu'il soit mesuré à chaud ou à froid. L'explication avancée est souvent le développement relatif du tractus digestif. Bergaoui et al. arrivent au même constat mais vont plus loin en étudiant les proportions des différents segments du tube digestif. Ils constatent que le rationnement réduit la part relative de l'estomac dans le tractus digestif (23,7% pour le lot rationné en continu à 70% vs 25,2% pour le lot ad libitum) et la proportrion de l'intestin grêle (22,7% vs 28,3%). Par contre le rationnement augmente les proportions de caecum (41,0% vs 35,13 ) et de colon (12,6% vs 11,4%).
Bovera et al. (rationnement aliment à 80% puis 90% vs ad libitum) quant à eux ont remarqué aussi une réduction de la longueur de la carcasse avec le rationnement (37.1 vs 38.7 cm).
Les effets sur la partie arrière de la carcasse semble liée au niveau de rationnement: un rationnement sévère augmente sa proportion. La sévérité du rationnement réduit l'adiposité de la carcasse. C'est d'ailleurs ce qu'avait déjà remarqué Perrier en 1996.
Dans leur étude sur l'influence de la médication dans le cadre d'un essai avec un bon statut sanitaire, Matics et al. ont vu qu'elle augmente le rendement (59.5 vs 58.5%) ainsi que les parties avant et arrière de la carcasse.
Bergaoui et al. ont pesé le foie: la proportion du foie est supérieure chez les animaux rationnés (6,04, 6,03 et 5,42% de la carcasse froide chez les lapins rationnés à 70% - 80% ou à volonté) mais au final, le foie est moins lourd chez les lapins rationnés sévèrement : 57g vs 65g après ressuyage de la carcasse alors que le poids du foie n'est pas réduit par rapport au témoin avec le rationnement intermédiaire à 85% de l'ad libitum. Pour ce qui est d'un autre organe, le rein: Ben Rayana et al. ont constaté que la restriction en eau même sévère (2 ou 4 heures /jour) n'affecte pas l'histologie des reins évaluée par la fréquence des lésions au niveai du cortex, de la médulla et du bassinet.
Bovera et al. (rationnement aliment) ainsi que Ben Rayana et al. (restriction hydrique) n'ont pas noté de différence sur le pH initial et le pH ultime de la viande des lapins rationnés.


en résumé :

 

    1.3. Conclusion sur le rationnement en engraissement

Il serait intéressant d'étudier aussi l'impact des techniques d'alimentation sur la couleur et la tendreté de la viande alors que ce sont des critères qui risquent de devenir important pour le consommateur à l'instar de ce qui se passe dans la filière volaille.
Par ailleurs, le fractionnement de la distribution des aliments n'a pas été évoqué lors de ce congrès. Cette pratique mérite certainement d'être étudiée

 

2 Effet de la stratégie alimentaire chez les futures reproductrices  

L'équipe italienne de Dalle Zotte a étudié l'effet de l'alimentation des futures reproductrices entre 15 et 23 semaines d'âge (1ère mise bas) sur les performances et la qualité de viande de leurs progénitures.

Toutes les lapines reçoivent l'aliment C à volonté après la 1ère mise-bas.

Le système d'alimentation n'influence pas les performances des lapereaux issus de ces mères, ni leur carcasse (rendement, proportion du tractus digestif, peau, gras dissécable,...) et ou la qualité de la viande (eau, protéine, lipides, matière minérale de la cuisse) aussi bien à 36 qu'a 81 jours d'âge.

Seul le GMQ avant le sevrage est plus faible chez les lapereaux dont la mère a reçu l'aliment fibreux (lot F) comparé au lot C (18,4 vs 21,5g/j), ce qui explique un poids de sevrage plus faible (708 vs 813g) mais cette différence n'est plus visible à l'abattage (81j) - voir tableau 3 ci-contre.

Tableau 3 : Effet de l'alimentation des futures reproductrices sur les performance de leurs descendants (Dalle Zotte et al.)
Critères
Lot C
Lot R
Lot F
 Distribution de 15 à 23 semaines d'âge
Ad libitum
80% du C
Ad libitum
 Energie digestible
11,71 MJ/ kg MS
9,77 MJ
 Protéines brutes
18,5%
18,7%
 Fibres
16,9%
24,6%
Poids vif 1 jour
60,1 g
60,5 g
64,2 g
Poids vif 36 j (sevrage)
813 g a
746 g ab
708 g b
Poids vif 81 j (abattage)
2161 g
2195 g
2073 g
Rdt à l'abattage
51,5%
50,3%
51,1%
% gras carcasse
2,40%
2,61%
2,09%

 

   

De son côté, l'équipe espagnole de Cervera et al. a comparé différentes stratégies alimentaires à partir de 12 semaines d'âge et jusqu'à la 1ère mise bas, incluant l'utilisation d'un aliment classique (C) ou fibreux (F) et un rationnement (lots R) ou non (lots L).

La restriction alimentaire (CR vs CL) affecte le poids des lapines et l'état corporel des lapines à la 1ère insémination (-326g de poids vif et 0,57mm d'épaisseur de gras périrénal en moins) et à la 1ère mise bas (-171g de poids vif et 0,26mm d'épaisseur de gras périrénal en moins). Cependant, les performances des lapines ne sont pas affectées. L'utilisation d'un aliment riche en fibres réduit aussi le poids vif (-341g) et le gras périrénal (-0,4mm) à l'insémination entre le lot FL et le témoin CL. La consommation de l'aliment C entre 17 et 20sem. (lots FC et FCF) permet de gagner en poids vif et état corporel à l'insémination grâce à un ingéré énergétique plus élevé (+149kJ /kg, FC et FCF vs FL) et améliore la taille et le poids de portée à la naissance avec FCF. La consommation d'aliment pendant la 1ère semaine après la mise bas est significativement différente, plus faible pour CL, plus forte pour FL et FCF. Mais cette différence disparaît pendant le reste de la lactation. La production laitière est similaire pour les différents groupes mais le poids de portée au sevrage est plus faible avec CR.

 

   
Références citées hors congrès:   Szendrö Zs, Szabo S. , Hullar I., 1988. Effect of reduction of eating time on production of growing rabbits. : Proc 4th World Rabbit Congress, 1988, Budapest, Hungary, vol.3, 104-114.
Perrier G., Ouhayoun J. 1996. Growth and carcass traits of the rabbit in a comparative study of three modes in feed rationing during fattening. Proc 6th Word Rabbit Congress, 1996, Toulouse, France, vol.3, 225-232.
   
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