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Repartition des élevages en France
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Il nexiste quune
cinquantaine de producteurs de lapins biologiques en France. Pour
la plupart d'entre eux, cette activité est secondaire.
Pascal et Myriam Orain sont
parmi les rares producteurs biologiques pour lesquels cette production
est prépondérante. Bien que certains aspects de conduite
de leur élevage soient perfectibles, leur atelier cunicole
prouve que le lapin biologique et durable, cest possible !
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Depuis
2000 dans l'est de la Mayenne |
Vues
générales de l'élevage
Pascal Orain
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C'est à
la sortie d'un petit village à l'Est de la Mayenne, dans
un paysage vallonné que Pascal et Myriam Orain se sont installés
en 2000 avec un CTE, suite à une reconversion professionnelle.
Pendant huit ans, la surface exploitée est restée
à 15 hectares pour enfin doubler en 2008 grâce à
l'acquisition de terres. L'atelier principal est cunicole. Mais
outre ses 70 lapines, la ferme compte également quinze brebis
allaitantes et dix vaches allaitantes. L'augmentation de surface
permet désormais à Pascal et Myriam d'être 100
% autonomes en alimentation animale.
Les lapins disposent
de tous leurs aliments à volonté : paille, foin, mélange
céréalier et luzerne. Le mélange est composé
de triticale, pois, orge et avoine produits sur la ferme et agrémenté
de vesce spontanée. Les lapins ont une fâcheuse tendance
à "trier" les grains les plus appétants.
Les refus bénéficient à l'engraissement des
ovins. Les lapins reçoivent en plus de la luzerne déshydratée
en petits bouchons et un complément de granulés.
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L'alimentation
de base est composée de grains récoltés
sur l'exploitation, mais aussi de granulés de luzerne
et d'un aliment granulé bio
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Cette alimentation est complétée par du foin
et de la paille placés dans un râtelier dans
la partie "abri" de la cage (ici ouverte pour la
photo)
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De
la paille placée sur les cages sert à la fois
d'aliment et d'abri contre le soleil
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Enfin
les lapins consomment
sous leur cage,
le fourrage de la prairie composé de légumineuses
et de graminées cultivées.
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Pour 1100 lapins
produits par an, Pascal Orain utilise entre 16 et 17 tonnes d'aliment
: 12 à 13 tonnes de mélange céréalier,
4,2 tonnes d'aliment à base de luzerne, 3 à 3,5 tonnes
de foin et 0,8 à 1 tonne de paille pour les nids, la protection
contre le soleil et l'alimentation. Ce poste correspond à
25 % des charges de l'exploitation. Pascal Orain préfère
le système de distribution " à volonté
" plutôt que le rationnement quotidien, inenvisageable
en charge de travail.
Actuellement, l'indice de consommation global de l'élevage
serait un peu supérieur à 6 avec 23 tonnes d'aliment
pour 3,7 tonnes de lapins vendus vifs, sans compter la part d'herbe
fraîche consommée sur la prairie. Cet indice semble
élevé comparé à celui obtenu en élevage
conventionnel (moins de 4), mais en AB, l'animal doit assurer sa
thermorégulation, il est plus actif et surtout el est engraissé
plus longtemps (vente entre 110 et 130 jours d'âge en général
contre 70-75 jours en élevage intensif)
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Le
cheptel de base de l'élevage a été constitué
à l'origine avec des lapins Fauve de Bourgogne et Papillon
Français. Mais à la suite des croisements multiples
et de l'introduction de quelques mâles d'autres races
comme des Géants des Flandres ou des Normands désormais
P.Orain considère qu'il a sa propre population de lapins
adaptés à ses conditions d'élevage.
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Des
cages mobiles
Sur
prairie les cages doivent être solides, car il ya toujours
des prédateurs qui rôdent. Certain
sont même très astucieux (photo prise dans un élevage
autre que celui de P & M Orain)
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Les 110 cages
mobiles - 60 pour la maternité et les 50 autres pour l'engraissement
(capacité : neuf lapins maximum) et les mâles - tournent
sur trois hectares de prairie. Elles sont en principe situées
en haut de la pente du terrain en hiver et en bas l'été.
Les prairies sont multi-espèces, composées de trèfle
blanc, trèfle violet, minette et lotier pour les légumineuses,
et de fétuque, dactyle, fléole, ray-grass anglais
et ray-grass italien, pour les graminées. Le trèfle
incarnat est très intéressant pour l'élevage
des lapins car il est très fibreux mais doit être ressemé
chaque année.
Au sein
des rotations, la prairie est semée sous couvert de céréales.
La luzerne n'a jamais bien poussé sur la ferme. Il semblerait
intéressant de réessayer le semi de luzerne (avec
inoculation) et de tester le sainfoin. La qualité de la prairie
joue en effet un rôle important pour la réussite de
l'élevage.
Les mères
font entre trois et quatre portées par an. Le sevrage a lieu
en moyenne à 75 jours, après un changement de cage
(mère + portée) effectué 2 semaines plus tôt
afin de limiter l'accumulation des stress. Comme l'explique Pascal
Orain, " le déplacement des cages mobiles n'est pas
une contrainte : elles ne sont pas très lourdes et ce travail
ne demande que trois quarts d'heure par jour. Par contre, l'approvisionnement
de 80 litres d'eau par jour avec des bouteilles d'un litre et demi
est un peu pénible ".
"Je réfléchis actuellement à la conception
d'un nouveau type de cage à usage mixte : maternité
et engraissement, grâce à la fabrication d'une cloison
amovible ", poursuit-il. Les nouvelles cages (d'une valeur
de 100 €) sont fabriquées en pin douglas. Ce bois d'une
meilleure longévité que le bois utilisé auparavant
est plus facile à travailler que le fer. Les montants verticaux
sont les points sensibles des cages car l'humidité du sol
et l'eau de pluie peuvent y pénétrer. L'extrémité
de la cage où est distribuée la nourriture est rehaussée
et isolée du sol grâce au rouleau qui permet son déplacement.
Pascal Orain aimerait trouver un chien de garde habitué aux
lapins pour éloigner les chiens errants, principaux prédateurs.
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Dans
les cages d'engraissement, la partie abritée contient
la trémie à grains et un râtelier pour
les fourrages secs
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Dans
les cages de maternité, une cloison sépare la
partie boîte à nid. dans cette ancienne cage,
la cloison fixe a été rongée et une planche
ajoutée
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Les
lapines aménagent leur nid avec leurs poils, le foin
et la paille mis à leur disposition
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Dans
cages de construction plus récente la cloison de la
boite à nid est mobile et peut être ainsi facilement
remplacée. En outre un râtelier à fourrages
a été ajouté
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Approvisionner
régulièrement les abreuvoirs est une charge
de travail importante pour l'éleveur
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Un
rouleau placé sous la partie abri de la cage facilite
son déplacement quotidien
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Le
mélange lithothamne, sel de Gérande et argile
est placé en angle à côté de la
trémie à grains
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Les
cages neuves ont un prix de revient de l'ordre de 100 €
pièce.
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Vers
le maintien
dun équilibre sanitaire |
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Depuis son installation
en 2000, l'éleveur a donné une seule fois un antibiotique
en janvier 2004 uniquement sur les mères dans l'eau de boisson
suite à un problème de perte importante de mères
à la mise bas (vingt en une semaine) : Escherichia coli
a été révélée à l'autopsie.
Selon P. Orain, le déséquilibre alimentaire avait
favorisé l'apparition des désordres sanitaires : en
effet de l'orge était alors distribuée comme seule
céréale et la prairie était nouvelle (très
peu fibreuse et très azotée car composée principalement
de légumineuses), avec la conjonction d'un vaccin préventif
contre la maladie hémorragique. " J'ai mis ensuite
une année à rattraper l'équilibre sanitaire
de mon élevage ! ", se souvient l'éleveur.
Pascal Orain
utilise une teinture mère d'ail comme vermifuge. Contre la
coccidiose, il ajoute du vinaigre de cidre presqu'en permanence
dans l'eau de boisson (de 3 à 5 ml/litre d'eau) [ndlr
: l'efficacité réelle de ce traitement contre les
coccidies n'a à ce jour été ni confirmée
ni infirmée en laboratoire]. Il donne du chlorure
de magnésium en prévention pour renforcer l'immunité
des animaux et a fait beaucoup d'analyses coprologiques au début
de son élevage pour connaître le parasitisme présent
sur son exploitation. Un mélange de lithothamne, sel de Guérande
et argile est disponible en permanence dans les cages en complément
minéral et pour assécher le milieu. Il n'a jamais
eu recours à un traitement antiparasitaire chimique.
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" Je
n'effectue aucune vaccination car il y a peu de lapins de garenne
à proximité de l'élevage ", précise
Pascal. Depuis huit ans, l'éleveur a relevé un cas
de myxomatose (en 2007). Cette situation est exceptionnelle en élevage
cunicole, où en principe la vaccination contre la myxomatose
au moins des adultes est fortement recommandée en raison
des risques élevés de contamination : les vecteurs
de propagation principaux sont les moustiques qui ont d'autant plus
de chances de contaminer les lapins domestiques qu'il y a plus de
lapins sauvages à proximité de l'élevage. En
effet ces derniers servent réservoir au virus où "puisent"
les moustiques des environs.
La vaccination
contre la VHD (Maladie Hémorragique Virale) peut être
réalisée, seulement sur les reproducteurs si le cheptel
est touché. "Mon problème sanitaire principal
reste "l'entérotoxémie ", affirme l'éleveur
qui le soupçonne lié à l'herbe, et dont les
symptômes évoquent des diarrhées colibacillaires
ou provenant de coccidiose. Une autopsie de cadavres et une analyse
microbiologique permettraient de déterminer les principaux
pathogènes impliqués dans son élevage. En 2007,
la mortalité moyenne des jeunes en engraissement a été
de 24%entre quinze jours d'âge et la vente. Ce niveau de mortalité
est stable d'une année à l'autre. La mortalité
varie selon les mois mais elle est répartie en général
de la manière suivante : 14 % avant sevrage et 8-9 % après
sevrage.
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Vente
directe à 10,50 € le kg de carcasse
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Les lapins sont
majoritairement vendus en vente directe dans une petite zone environnant
la ferme, notamment par le biais de l'AMAP locale, au prix de 10,5
€ le kilo de carcasse, pour un poids carcasse moyen entre 1,650
et 1,700 kg. Pascal et Myriam Orain, écoulent une petite
partie de la production via BIOCOOP qui leur achète
à 11,5 € le kilo, frais de déplacement inclus.
En magasin, il est vendu à 15 € le kilogramme. Le prix
de vente peut paraître relativement faible pour du lapin Bio,
mais l'éleveur s'adapte aux ressources de la population locale.
Par exemple, dans la Drôme, le lapin est vendu à 12
€ le kilo de carcasse en vente directe.
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Les lapins âgés
de plus de cinq mois sont transformés en pâté.
La découpe est effectuée sur la ferme et la transformation
(mise en bocaux) est réalisée à façon
dans un atelier extérieur labellisée et les produits
vendus sous la marque AB. Les peaux des lapins morts ont été
valorisées par un taxidermiste, mais elles n'intéressent
plus cette personne aujourd'hui pour des raisons financières
(l'importation de peaux déjà traitées revient
moins chère que de valoriser des peaux françaises).
Elles sont donc évacuées par l'équarrissage
comme déchets animaux. L'Excédent Brut d'Exploitation
(EBE) est de 15 à 20 000 € par an dont environ 50% générés
par l'activité lapin, pour l'équivalent d'une UTH
(cela comprend la production, la transformation et la vente). Mais
selon Pascal Orain, " un critère est oublié
dans les bilans comptables : le BBE, le
Bonheur Brut d'Exploitation ! "
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Un groupe de travail lapin bio
Dans le cadre dune réflexion collective sur
la production de lapin biologique, un groupe de travail
est né. Il est composé de chercheurs, techniciens,
éleveurs, vétérinaires
Lobjectif
est didentifier les freins et les clés au développement
des ateliers de production de lapin bio. Dans un premier
temps, sont visés des progrès techniques pour
se concentrer sur le développement filière
ensuite. Il sest réuni pour la première
fois chez Pascal et Myriam Orain en septembre 2008.
Contact : joannie.leroyer@itab.asso.fr -
tél : 02.41.18.61.55
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Pour se renseigner sur le Lapin Bio
Grand Ouest : Sébastien Bonduau, Maison de
l'Agriculture - 9, rue André Brouard - 49105 Angers
- tél 02 41 18 61 42 - cab.filieres@biopaysdelaloire.fr
Massif Central : Michel Desmidt, Chambre d'Agriculture
de Corrèze - BP 30 - 19001 Tulle Cedex - tél
05.55.21.55.49 - michel.desmidt@correze.chambagri.fr
Sud Ouest : Florence Van Der Horst, ITAVI , 4 rue
Ingres - 33220 Pineuilh - tél 05 57 46 45 13 - fvanditavi@aol.com
Sud Est : Christel Nayet, Chambre d'Agriculture
de la Drôme, Avenue de la Clairette - 26150 Die -
tél 04 75 22 49 14 - cnayet@drome.chambagri.fr
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