D'abord
un peu d'histoire, ... et de taxonomie
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Un lièvre figure souvent parmi les hiéroglyphes de l'Égypte
ancienne. Mais il ne s'agit en aucune manière d'un lapin dont les
égyptiens anciens ignoraient jusqu'à l'existence (Complexe
funéraire de Saqqarah) |
I
Le lièvre symbolise le son "oun" racine du verbe «être,
exister». Il est utilisé par exemple pour le mot heure
ounout (la mesure du temps de l'être) ou le mot manger (nécessaire
pour continuer à exister) |
Dans un cartouche au dessus d'une ligne plissée il symbolise le dieu
Osiris. Ce dernier était aussi appelé Sekhât "le
Lièvre Parfait". En effet après avoir été
tué par son frère (coupé en morceaux) il a été
ressuscité par sa sur (qui a réuni les morceaux). Il
a donc vaincu la mort, est devenu parfait aux yeux des égyptiens
anciens (Complexe funéraire de Saqqarah) |
Dans le tarot égyptien le lièvre est connu sous le nom de
Sekhât, la forme et le nom que prenait parfois le dieu Osiris appelé
aussi Ounen-nefer l'être parfait. Il prenait en effet parfois l'aspect
d'un lièvre du désert |
Dans l'iconographie ancienne, le lièvre du désert figure aussi
en tant qu'animal, ici dans une scène de chasse du tombeau d'Userhêt
scribe royal à Thèbes (Louxor) entre 1448 et 1422 av JC |
Le lièvre du désert figure aussi comme gibier parmi les offrandes
faites par exemple ici dans la tombe de Nebamun scribe et intendant du nouvel
empire à Thèbes (Louxor) vers 1350 av JC (British museum) |
On retrouve le lièvre du désert dans cette scène de
chasse égyptienne gravée sur bois et datant du 8e-9e siècle
de notre ère (Art islamique, Musée du Louvre) |
Le lièvre du désert décrit par les égyptiens
anciens (ou plus récents) est en fait le Lièvre du Cap Lepus
capensis, reparti dans une grande partie de l'Afrique et du Moyen Orient,
y compris en Sardaigne |
Il existe une bonne vingtaine de sous-espèces de lièvre du
Cap , en relation avec sa grande dispersion géographique |
Répartition actuelle des zones où vivent des lièvres
du Cap
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Lièvre du Cap au repos - Remarquer les très grandes oreilles,
parfaitement reproduites dans les hiéroglyphes et peintures anciennes |
Le lièvre du Cap
est en concurrence avec le Lièvre de Californie (le
Jackrabbit des anglophones) pour savoir quel est le lagomorphe qui
a les plus grandes oreilles - une adaptation aux fortes chaleurs du désert
dans les deux cas. |
Les
génotypes et races de lapin exploités en Égypte |
Les lapins de type "Gabali" (ici un mâle) correspondent
aux lapins de pays élevés traditionnellement par les bédouins
d'Égypte, en particulier dans le Sinaï |
Ces lapins "Gabali" (ici une femelle) ont été par
exemple décrits par Mahmoud (1938) - Ils pèsent entre 3,5
et 4 kg environ et ont une robe agouti |
Des races de lapin sélectionnées en Europe ont été
importées en Égypte comme en atteste l'exposition permanente
du Musée de l'Agriculture du Caire datant des années soixante |
Des Géants Blanc du Bouscat ont été importés
de France il y a environ 70 ans et multipliés sur place. Ils ont
donné localement une race de format plus réduit (3,5-4,0 kg
vs 5,5 à 6 kg et +) dénommée Bauscat ou "lapin
français". Actuellement la race est en danger d'extinction |
La race Baladi (littéralement lapin de Pays) a été
sélectionnée en Égypte pour son adaptation au climat
- Ici une femelle Baladi rouge
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Un mâle Baladi rouge. Cette race se décline en Baladi rouge,
noir ou blanc (albinos) - Il y n'y aurait en tout en Égypte qu'environ
1000 reproducteurs de race pure ce qui est bien peu pour une race à
3 couleurs |
Femelle Baladi noir - Le poids de la race est d'environ 3,0 -3,2 kg au stade
adulte pour les femelles et un peu moins pour les mâles. |
Mâle Baladi Noir - Des tentatives sont actuellement réalisées
pour accroître la taille adulte en réalisant des croisements
avec des Géants des Flandres |
La race Giza blanche est de format moyen (2,8 à 3,2 kg adulte) un
peu plus élevé chez les femelles que chez les mâles
- ici un mâle - Elle est exploitée pour la viande dan la vallée
du Nil (pas en zone désertique) |
Femelle Giza blanche - Le nombre de reproducteurs utilisés en race
pure semble être inférieur à 200. Un travail de croisement
et de sélection est toutefois réalisé avec cette race,
comme d'ailleurs avec les Baladi |
Dans les élevages familiaux, principale source d'approvisionnement
du marché, les lapins n'ont pas de génotype bien défini
- ici des lapins vus sur un marché du Caire |
Pour cette présentation dans un parc zoologique des lapins produits
en Égypte, il n'a pas été retenu de race particulière. |
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Quand
on regarde les phénotypes de lapins commercialisés dans
différents souks du Caire, on trouve un peu de tout, y compris
des lapins de type Néo-zélandais et Californien développés
dans beaucoup d'élevages modernes.
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Commercialisation
et vente |
Bien que la production locale soit conséquente, l'Égypte importe
un peu de lapins, ici en provenance de la bande de Gaza par un des multiples
tunnels sous la frontière. Cela reste cependant d'une importance
limitée ... pour l'Égypte. |
Dans la majorité des cas, les lapins sont vendus vivants, mais sacrifiés
par le vendeur une fois le paiement effectué |
Il existe aussi des abattoirs modernes commercialisant leurs produits via
les magasins disposant de la chaîne du froid |
Le lapin fait partie des mets classiques en Égypte - Ici lapin
au riz dans un restaurant du Caire
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Elevage
familial |
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Environ 80% de la production est assurée par des petits producteurs
dans des installations hyper-rustiques (élevage au sol) |
Dans les actions de promotion de production de lapin à l'échelle
familiale, comme le fait la FAO par exemple, c'est l'élevage en cages
grillagées qui est mis en avant |
Suite :
Elevage commercial moderne |
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