Le lion et le hérison
ou Comment le petit lièvre est devenu un lapin
Conte malien
illustré par Yacouba DIARRA
Le
texte du conte
Cette année-là, au
pays des animaux, il ne tomba pas une seule goutte de pluie. Et pour
ne rien arranger, les criquets étaient venus dévorer le
peu de végétation qui avait poussé. Le lion, leur
roi, convoqua tous les animaux dans son palais et leur tint ce discours
: " Chers sujets, comme vous le savez tous, il n'est pas tombé
une seule goutte de pluie dans notre pays. Il n'y a pas de nourriture.
Aussi, moi, votre roi, le roi de tous les animaux, je décrète
: Les animaux se dispersèrent,
chacun allant de son côté. Mais avant, le cheval dit :
" Moi, je vais rejoindre les hommes au village. Ces petits êtres
à deux pattes sont intelligents et ingénieux. En échange
de mes services, ils me donneront à boire et à manger
". |
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Mais la hyène, après mure réflexion, trouva que c'était vrai que ces petits êtres bizarres qui marchaient à deux pattes étaient intelligents et inventifs, mais qu'ils possédaient un bâton, long, très long, qui crachait du feu ! Elle, la hyène, par prudence, allait attendre un peu et se débrouiller dans la brousse ! Le lion lui donna raison. La girafe et l'éléphant lui donnèrent raison. Même le petit hérisson trouva que la hyène avait totalement raison. Parce que prudence est mère de sûreté ! Tous les animaux aujourd'hui encore sauvages donnèrent raison à la hyène et préférèrent mourir de faim que de rôtir au fond d'une casserole ! Ils s'enfoncèrent davantage dans la forêt. | |
Le petit hérisson, qui errait seul dans la brousse vit un arbre à samba, couvert de fruit murs et délicieux. Il monta sur l'arbre et commença à manger. Vint le lion qui le vit sur l'arbre. Le lion lui demanda de lui envoyer quelques fruits. C'était vrai que lui, le roi de tous les animaux, il avait imposé à chacun de se débrouiller tout seul. Mais cela faisait trois jours qu'il n'avait rien mis sous la dent. Le hérisson lui envoya un premier fruit. Il le mangea. Hum ! C'était délicieux. Il envoya un deuxième fruit. Le lion le mangea. Mais le troisième fruit vint frapper le lion sur son museau royal ! " A moi ça ? A moi, petit hérisson, rugit le lion. Malheur à toi ! Grand grand malheur à toi si tu descends ! " . Le petit hérisson resta dans l'arbre. Il pleurait. Il se lamentait. Quelques temps après, arriva
la hyène. Elle vit le petit hérisson en train de pleurer
abondamment. Elle eut pitié et dit : La grande girafe au long cou, la girafe elle aussi passait par là. Quand elle vit le petit hérisson en train de pleurer dans les branches de l'arbre à samba, elle eut pitié et lui en demanda la raison. Mais quand la raison lui fut expliquée et qu'elle eut vu le lion au pied de l'arbre, elle s'enfuit en criant " Eh bien, malheur à toi ! Grand grand malheur à toi petit hérisson ! " Le buffle arriva et dit la même chose. Même le grand éléphant dit la même chose. Tout le monde dit la même chose. Tout le monde ? Non. Le petit lièvre
arriva sur son cheval, en fait un grand coq qui galopait, en chantant
: " La vérité, rien que la vérité
et toujours la vérité ! " |
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Le lion
bondit pour attraper le petit lièvre. Mais celui-ci se sauva sur
son cheval de coq vers le village. Le lion le poursuivit. Mais à
l'entrée du village, il y avait, debout derrière un arbre,
un homme qui tenait un long bâton. Quand le lion vit cet homme,
il retourna dans la brousse. Le petit lièvre entra dans le village et devint le lapin. |