La
Biologie du Lapin par François LEBAS Directeur de Recherches honoraire de l'INRA |
Avant
d'aborder la reproduction des lapins, il nous est apparu nécessaire de
rappeler la définition de quelques termes qui seront employés dans
ce chapitre, en particulier la définition des principales hormones impliquées
dans cette partie de la biologie du lapin. Ces définitions sont rassemblées
ci-dessous et classées par ordre alphabétique. (cliquer
sur le terme pour y accéder directement) | |
Androgène
- Androstènedione - Corps
jaunes - FSH - GnRH - Gonades
- Gonadotrophine - hCG - Hypophyse
- Hypothalamus - Inhibine
- LH - Mélatonine - Ocytocine
- stradiol - strogène
- strone - PMSG - Progestérone
- Prolactine - Prostaglandines
- Récepteurs - Stéroïdes
- Testostérone - |
Famille
d'hormones stéroïdes exerçant un effet masculinisant. Elle
comprend principalement la testostérone et l'androstènedione. | |||
Hormone stéroïde androgène sécrétée par
les glandes surrénales. | |||
(en
latin Corpus Luteus). Nom donné aux follicules matures évoluant,
après expulsion de l'ovule, en un globule sécrétoire d'environ
2 mm de diamètre. En principe, le nombre de corps jaunes sur l'ovaire correspond
à celui des ovules émis, sans relation avec le fait que ces ovules
aient été ou non fécondés ou à l'origine d'un
embryon. C'est la transformation des follicules en corps jaunes qui permet la
libération de progestérone. | |||
(en
anglais Follicule Stimulating Hormone) Hormone glycopeptidique hypophysaire
constituée d'environ 200 acides aminés avec un poids moléculaire
(32 000), un peu plus élevé que celui de la LH. Elle est sécrétée
par les cellules gonadotropes de l'adéno-hypophyse (comme la LH d'ailleurs).
Le rôle de FSH chez la lapine est essentiellement la maturation folliculaire:
apparition de gros follicules à antrum, près à libérer
un ovule, à partir des follicules primordiaux. C'est l'hormone de la préparation
de l'ovulation. Chez le mâle, la FSH stimule la spermatogenèse. | |||
(en
anglais Gonadotropin Releasing Hormone, a été aussi parfois
appelée LH-RH pour LH-Releasing Hormone). Hormone hypothalamique
peptidique de faible poids moléculaire (10 acides aminés). Sur une
commande du système nerveux central (provoquée le plus généralement
par l'accouplement), sa libération par l'hypothalamus permet à son
tour la libération par l'hypophyse de LH et de FSH. Des analogues de synthèse
très actifs sont proposés par l'industrie pharmaceutique: les gonadorélines.
Ces analogues sont utilisés pour stimuler l'ovulation des lapines en cas
d'insémination artificielle. | |||
Glandes
sexuelles paires ayant la capacité de multiplier les cellules de la lignée
germinale et de fabriquer les gamètes ayant 1 seul exemplaire des 22 chromosomes
(et non 2 x 22 = 44 comme dans toutes les autres cellules du lapin). Il s'agit
des ovaires chez la femelle et des testicules chez le mâle. | |||
(en anglais gonadotropin): se dit de l'une des hormones sécrétées
par l'anté-hypophyse (FSH ou LH) ou par les placentas (type hCG ou eCG),
et ayant une activité spécifique sur les ovaires ou les testicules. | |||
(en anglais Human Chorionic Gonadotropin) Hormone exogène pour le lapin. Chez la femme enceinte, cette hormone glycopeptidique de 237 acides aminés est sécrétée par le chorion (membrane de l'embryon au contact de la paroi utérine) et elle est retrouvée dans l'urine. Injectée à une lapine, elle a une activité de type LH. Elle peut donc servir à provoquer l'ovulation chez la lapine et c'est cette capacité qui était utilisée autrefois pour faire le test de grossesse dit "test de la lapine" ou test de Friedman. Des injections répétées provoquent rapidement des anticorps qui inhibent alors son action.
| |||
Elle aussi appelée «glande pituitaire». C'est une petite glande située juste à la base du cerveau. Elle est reliée à l'hypothalamus par la tige pituitaire. Elle se divise en deux parties: la partie antérieure ou adeno-hypophyse (dite aussi anté-hypophyse) et la partie postérieure ou neuro-hypophyse. L'hypophyse antérieure sécrète 6 hormones principales: l'hormone de croissance (GH), la thyréostimuline (TSH), l'adrénocorticotropine (ACTH), la prolactine, la folliculostimuline (FSH), et la lutéostimuline (LH). L'hypophyse postérieure sécrète la vasopressine (régulation du débit urinaire) et l'ocytocine. Les sécrétions de l'anté-hypophyse sont sous la dépendance d'hormones sécrétées par l'hypothalamus, tandis que celles de la post-hypophyse sont la dépendance de signaux émis directement par le système nerveux central. | |||
région inférieure du cerveau gouvernant les fonctions végétatives, dont la thermorégulation, la prise alimentaire et la reproduction. L'hypothalamus sécrète en particulier le GnRH. | |||
Hormone peptidique d'origine testiculaire rétro-contrôlant la sécrétion de FSH via l'hypothamus. | |||
(en anglais Luteinizing Hormone) Hormone glycopeptidique hypophysaire constituée
d'environ 200 acides aminés, avec un poids moléculaire (30 000),
un peu plus faible que celui de la FSH. Elle est sécrétée
par les cellules gonadotropes de l'hypophyse (comme la FSH d'ailleurs). Son rôle
est essentiellement de permettre l'ovulation, c'est à dire la transformation
des gros follicules à antrum en follicule de De Graaf puis la sortie de
l'ovule en dehors de l'ovaire. | |||
Hormone sécrétée la nuit par la glande pinéale, une petite glande située dans le cerveau. La journée, lorsque la lumière touche la rétine, sa production est inhibée. C'est l'hormone qui règle l'horloge biologique du lapin et des animaux en général. C'est aussi celle qui permet à l'animal d'appréhender les variations saisonnières de la durée du jour. | |||
Hormone
composée d'un peptide cyclique à 10 acides aminés possédant
un pont di-sulfur. C'est une hormone post-hypophysaire intervenant en particulier
dans l'éjection du lait et les contractions de l'utérus. | |||
:C'est
un 17-ß-stéroïde, principale hormone sexuelle strogénique.
Il est sécrété par les ovaires. Sa synthèse se fait
à partir de la testostérone. C'est l'hormone "de la femelle".
Le 17-ß-stradiol est en partie transformé en strone dans
le sang. | |||
terme désignant toute substance a activité hormonale stimulant
le développement et le fonctionnement des organes femelles. Les strogènes
sont responsables du comportement d'strus: un taux élevé semble
nécessaire à l'acceptation de l'accouplement. Ils sont sécrétés
par les ovaires (17-ß-stradiol et strone) mais aussi par les
placentas lors de la gestation (striol). Dans l'ovaire, les strogènes
sont sécrétés par les cellules de la thèque interne
des follicules. Leur taux circulant dépend donc du développement
folliculaire. L'stradiol est 10 fois plus strogénique que l'strone.
Il existe des substances à activité strogénique dans quelques plantes (certaines légumineuses en particulier, .), mais leur taux interfère rarement avec les sécrétions endogènes. | |||
Hormone
sexuelle stéroïde sécrétée par l'ovaire. Elle
est présente chez certains végétaux comme le tourteau de
palmiste. | |||
(en
anglais Pregnant Mare Serum Gonadotropin) Hormone exogène chez le
lapin. Cette hormone glycopeptidique de 241 acides aminés a été
découverte dans le sérum de jument gravide. Elle a pour origine
le chorion comme c'est le cas de hCG et devrait donc être appelée
eCG pour Equine Chorionic Gonadotropin. Chez la lapine, la PMSG a une activité
de type FSH. A une dose de 8 à 25UI/lapine, elle favorise la maturation
folliculaire et l'entrée des lapines en strus dans les 2 à
3 jours. Son emploi à haute dose (50 à 100 UI/lapine), se traduit
par des super-ovulations (maturation simultanée de 30 à 100 follicules
au lieu de 10 à 15 normalement). Contrairement à ce que pensaient
les premiers utilisateurs, la PMSG commerciale, utilisée régulièrement,
ne provoquerait pas chez la lapine d'anticorps inhibant à la longue l'effet
de la PMSG. | |||
Hormone stéroïde correspondant à une phase intermédiaire
dans la synthèse de la testostérone et des strogènes.
Après l'ovulation, sa libération par les ovaires dans le flux sanguin
est permise par l'évolution de follicules en particulier par la pénétration
de vaisseaux sanguins entre les cellules de la granulosa lors de la formation
des corps jaunes. Elle agit principalement en stimulant la différenciation
cellulaire de l'épithélium utérin, provoquant l'apparition
de la dentelle utérine. A partir de la mi-gestation, de la progestérone
est aussi sécrétée par le placenta. En interaction avec les
strogènes et en pondérant l'action de la prolactine, elle
stimule le développement de la glande mammaire en fin de gestation. La
décroissance du taux circulant dans les derniers jours de la gestation
est le premier signe de préparation de la mise bas (préparation
du nid en particulier). C'est par excellence l'hormone "de la mère". | |||
Cette
hormone peptidique est sécrétée par l'hypophyse. Elle a une
structure très proche de celle de l'hormone de croissance. Son rôle
principal est de stimuler la sécrétion du lait. Il existe aussi
des récepteurs à la prolactine en relativement grand nombre dans
le foie, les ovaires et les testicules, la prostate et les reins. A taux élevé
(cas de la lactation), elle retarde le développement folliculaire, réduit
la synthèse des hormones stéroïdes et la sensibilité
ovarienne aux gonadotrophines. | |||
Famille
d'hormones comprenant une douzaine de substances apparentées aux lipides
(acide gras à 20 atomes de carbone attachés à un noyau de
cyclopentane) produites par presque toutes les parties de l'organisme en un site
très proches du site d'utilisation. Elles ne sont pas ou seulement très
peu stockées. Celles qui concernent le plus la reproduction sont les prostaglandines
E2 et F2alpha (PGE2
et PGF2alpha). La conversion de PGE2
en PGF2alpha se fait sous l'action d'une enzyme spécifique.
Toutes deux sont synthétisées en particulier par les corps jaunes,
les blastocystes ou la paroi utérine. PGF2alpha est
en particulier impliqué dans la régression des corps jaunes (lutéolyse)
et des injections d'analogues de PGF2alpha peuvent servir
à accélérer la lutéolyse en fin de gestation et à
provoquer la mise bas. | |||
Pour agir au niveau de la cellule cible, une hormone doit entrer en contact avec
une structure spécifique, c'est le "récepteur". Lorsqu'une
hormone se fixe sur le recepteur qui lui est spécifique, celui-ci déclenche
une réponse à l'intérieur de la cellule. Placés par
centaines sur la surface des cellules, les récepteurs comportent au moins
deux éléments fondamentaux : un site "receveur" ou de
reconnaissance auquel se lie l'hormone (ou son analogue) et un site "exécutif"
qui enclenche les réactions à l'intérieur de la cellule.
En fonction de sa spécialisation, chaque cellule possède des récepteurs
pour certaines hormones et le nombre de ces récepteurs peut lui-même
varier très fortement en fonction de l'état physiologique de l'animal. | |||
Ensemble de substances dérivées du cholestérol parmi
lesquelles on peut retenir les acides biliaires, les hormones androgènes
et strogènes, la progestérone, les corticostéroïdes
ou la vitamine D. | |||
Hormone stéroïde androgène sécrétée par
les testicules (cellules de Leydig). C'est l'hormone "du mâle",
mais chez la femelle c'est aussi la matière première utilisée
dans l'ovaire pour fabriquer le 17-ß-stradiol (hormone femelle par
excellence). Elle assure le contrôle de la production spermatique et celui
des caractères sexuels secondaires mâles. | |||
Biologie
du Lapin - Fin du sous-chapitre 7.1 "
Reproduction : Définitions et Rôle des hormones" | |||