La
Biologie du Lapin par François LEBAS Directeur de Recherches honoraire de l'INRA |
Révision très partielle le 11 janvier 2011 (lactation)
1. Anatomie de l'appareil génital de la femelle |
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2. La physiologie de la reproduction chez la femelle 2.1 Le développement des gonades, la puberté et la maturité sexuelle
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Les femelles peuvent accepter
pour la première fois l'accouplement vers 10 -12 semaines, mais à
cet âge il n'entraîne pas encore l'ovulation. Par exemple sur une
série expérimentale sur 80 lapines de 11 semaines présentées
à un mâle adulte, 76% ont accepté de s'accoupler mais une
seule a ovulé. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
En moyenne les lapines sont pubères quand elles atteignent 75% de leur poids adulte. Une alimentation insuffisante retardera la puberté.
| De
la race. La précocité sexuelle est meilleure chez les races
de petit ou moyen format (4 à 6 mois) que chez les races de grand format
(5 à 8 mois). Dans les élevages commerciaux, les femelles sont couramment
accouplées à 120-130 jours et montrent une bonne fertilité.
Du développement corporel. La précocité est d'autant plus grande que la croissance a été rapide. Ainsi, des femelles alimentées à volonté sont pubères 3 semaines plus tôt que des femelles de même souche ne recevant chaque jour que 75 % du même aliment. Il est intéressant de constater que leur développement corporel est également retardé de 3 semaines. La puberté des lapines est atteinte en général quand elles parviennent à 70-75 % du poids adulte. Cependant, il est souvent préférable d'attendre qu'elles aient atteint 80 % de ce poids pour les mettre en reproduction. Ces poids relatifs ne doivent cependant pas être considérés comme des seuils impératifs pour chaque individu, mais comme des limites valables pour la moyenne de la population. En effet, si le pourcentage de lapines capables d'ovuler s'accroît avec le poids vif moyen entre 14 et 20 semaines, à un âge donné il n'existe pas de différence de poids vif entre les lapines qui ovulent et celles qui n'ovulent pas (tableau 11).
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Tableau
11 : Poids moyen des lapines ovulant et n'ovulant pas après accouplement
, en fonction de l'âge et du niveau de rationnement (d'après
Hulot et al., 1982). Moyenne ± écart-type de la moyenne. Aucune
des différences de poids n'est significative sur une ligne donnée.
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En outre, comme indiqué plus haut, le comportement sexuel (acceptation de l'accouplement) apparaît bien avant l'aptitude à ovuler et à conduire une gestation. Ce comportement ne peut donc être utilisé par l'éleveur comme un signe de puberté, ce n'est qu'un signe précurseur. Seuls l'âge et le poids moyen de la population considérée doivent être pris en compte pour déterminer le moment de la puberté.
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Chez la plupart des mammifères domestiques, l'ovulation a lieu à intervalles réguliers au cours de la période des chaleurs, ou strus. L'intervalle entre deux périodes d'strus représente la durée du cycle oestrien (4 jours chez la rate, 17 jours chez la brebis, 21 jours chez la truie et la vache).
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Par contre, la lapine ne présente pas de cycle strien avec apparition régulière des chaleurs au cours desquelles l'ovulation a lieu spontanément. Elle est considérée comme une femelle en strus plus ou moins permanent, et l'ovulation ne se produit que s'il y a eu accouplement. On considère donc qu'une femelle est en strus quand elle accepte de s'accoupler ; on la dit en distrus quand elle refuse. Pour ces deux états, on utilise aussi les termes de lapine réceptive ou non-réceptive. De nombreuses observations montrent l'existence d'une alternance de périodes d'strus, pendant lesquelles la lapine accepte l'accouplement, et de périodes de distrus. Ces durées sont très variables d'un individu à l'autre, puisque comme l'indique la figure 36, certaines lapines peuvent être en strus effectif pendant 28 jours consécutifs (ex.: lapine B), tandis que d'autres ne le sont que 2 jours en 4 semaines (ex.: lapine E). Actuellement, on ne sait pas prévoir les durées respectives des périodes d'strus et de distrus, ni quels sont les facteurs ambiants ou hormonaux qui les déterminent.
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Une
lapine en oestrus prend rapidement la position de lordose |
Toutefois, on constate que 90 % des femelles ayant la vulve rouge acceptent l'accouplement et ovulent. A l'inverse, 10 % seulement des femelles ayant une vulve blanche acceptent de s'accoupler et sont fécondées. La vulve rouge est donc une forte présomption d'strus, mais pas une preuve. Une lapine en strus caractérisé prend la position de lordose avec la croupe relevée, tandis qu'une lapine en distrus tend à se blottir dans un angle de cage ou à devenir agressive vis-à-vis du mâle.
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Sur l'ovaire, les follicules à antrum qui n'ont pas pu évoluer jusqu'au stade ovulatoire (follicules de De Graaf) faute de stimulation (ni accouplement, ni administration d'hormone provoquant l'ovulation) régressent après 7 à 10 jours; ils sont plus ou moins rapidement remplacés par une nouvelle vague de follicules à antrum d'un diamètre supérieur à 800 µm. Ceux-ci restent à leur tour quelques jours sur l'ovaire au stade préovulatoire avant de régresser éventuellement à leur tour. Les cellules de la thèque entourant chaque follicules préovulatoires, secrètent des strogènes proportionnellement à leur masse. Le taux circulant de ces hormones n'est donc élevé que lorsqu'un nombre suffisant de follicules matures est présent sur l'ovaire. Cette information est intégrée par le système nerveux central qui modifie le comportement sexuel de la lapine et si le taux d'strogènes est "suffisamment" élevé la lapine devient réceptive "réceptive" à l'accouplement. Compte tenu de la variabilité entre individus, ce taux "suffisant" varie beaucoup d'une lapine à l'autre.
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Une
injection de PMSG 48 heures avant le moment de l'insémination (ou de la saillie) stimule la maturation folliculaire, permet ainsi un accroissement du taux d'oestrogène et stimule donc le comportement sexuel et le taux de fécondation |
Le fait qu'une lapine ait des follicules au stade préovulatoire quasi en continu et une autre seulement quelques jours par mois, est une entrave à la synchronisation de la reproduction dans les élevages. L'administration à une lapine d'hormone folliculo-stimulante comme la PMSG, entraîne la maturation d'une nouvelle vague de follicules dans un délai de 48 à 72 heures, accompagnée d'une nette augmentation du taux d'strogènes et corrélativement l'apparition du comportement d'strus. Des résultats positifs sont régulièrement obtenus avec des injections de 8 à 25 UI de PMSG, en particulier chez la lapine allaitante, malgré l'effet inhibiteur partiel exercé par la prolactine sur l'activité ovarienne.
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Des stimulations de l'strus peuvent aussi obtenues chez la lapine aussi par voie non hormonale, par la pratique des "biostimulations" faisant intervenir plus directement le système nerveux central et sa capacité d'intégration des facteurs environnant la lapine. Sur ce sujet le lecteur pourra se référer à la revue récente faite par Theau-Clément lors du congrès mondial de cuniculture qui s'est tenu à Valence (Espagne) en 2000. En quelques mots, ces biostimulations font appel à différents "stress" dont la séparation temporaire mère-jeunes chez les lapines allaitantes, à la modulation des rythmes lumineux ou à celle de l'alimentation.
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Figure
37 : Comportement d'strus chez de lapines gestante, d'après
Moret (1980) Les tests ont été réalisé
du 5ème jour après la saillie et jusqu'à la mise bas, dans
des conditions similaires à celles décrites pour la figure 36. | Chez
la plupart des mammifères, la progestérone sécrétée
durant la gestation inhibe totalement l'strus, et la femelle en gestation
refuse l'accouplement. Au contraire, la lapine gestante peut accepter l'accouplement
tout au long de la gestation. Dans la deuxième moitié de la
gestation, c'est même un comportement fréquent (figure
37).
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Dans un certain nombre d'espèces comme la truie, tout comportement d'strus est suspendu le temps de l'allaitement en raison du taux élevé de prolactine au cours de cette période. Chez la lapine, cette inhibition est loin d'être totale. Dans la majorité des cas, le taux de lapines réceptives (en strus spontané) diminue très significativement 4 à 5 jours après la mise bas pour remonter au dessus de 75% une dizaine de jours après le part (figure 38). Le lien avec le taux de prolactine n'est cependant pas évident puisque les pics de prolactine enregistrés dans le sang après chaque tétée, ont une ampleur relativement stable de la mise bas au 25ème jour de lactation (74 ± 34 ng/ml) et ne diminuent qu'ensuite aux environs de 10 -15 ng/ml. Il faut également souligner que le taux de lapines en strus en fonction du délai écoulé depuis la mise bas varie beaucoup d'une expérience à l'autre.
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Normalement, l'ovulation
est induite par les stimuli associés au coït ; elle a lieu 10 à
12 heures après la saillie. Dans la minute suivant l'accouplement, le taux
d'ocytocine s'accroît tandis que celui de la prolactine décroît
(figure 39). Cette décharge d'ocytocine semble avoir pour fonction de permettre
aux spermatozoïdes de franchir les cols utérins et commencer à
progresser dans l'utérus. Dans le même temps, l'hypothalamus envoie
une décharge de GnRH qui atteint quasi immédiatement l'hypophyse
par le système "porte" hypothalamo-hypophysaire. Seule une très
faible fraction de cette décharge de GnRH se retrouve diluée dans
le flot sanguin général, ce qui a pour conséquence que les
taux circulants dans le sang périphérique n'ont aucune relation
avec les taux physiologiques "efficaces". | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Un
pic de LH (l'hormone provoquant l'ovulation) une heure et demi après l'accouplement |
Ensuite, en réponse à l'arrivée de GnRH, il y a une "décharge" de LH par l'anté-hypophyse. La concentration maximale est observée 90 minutes après le coït (figure 40). Une élévation beaucoup plus modeste du taux sanguin de FSH (l'autre gonadostimuline) est observée avec un maximum situé une demi heure plus tard. Cette décharge de LH permet l'évolution finale des gros follicules à antrum (diamètre supérieur à 0,8 mm) qui, en environ 10 heures, se transforment alors en follicule de De Graaf et libèrent chacun un ovule.
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Compte tenu de cet enchaînement, on peut tenter de provoquer l'ovulation par des moyens artificiels en intervenant à différents niveaux. Une stimulation mécanique du vagin par action sur le cerveau peut provoquer des ovulations, mais les résultats sont très aléatoires (tableau 12). Par contre, des injections d'hormones GnRH, de hCG ou de LH donnent de bons résultats ; toutefois, des injections répétées de hCG ou LH entraînent une immunisation et une perte d'efficacité au-delà de la 4e ou de la 5e injection. Par contre, des injections répétées tous les 35 jours pendant 2 ans avec une GnRH de synthèse n'ont entraîné aucune baisse d'efficacité : 65 à 80 pour cent des lapines sont devenues gestantes avec l'injection suivie d'une insémination artificielle .
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L'induction
de l'ovulation, nécessaire en cas d'insémination artificielle, par
des analogues de GnRH est la méthode la plus efficace à court et
long terme |
Tableau
12 : Induction artificielle de l'ovulation chez des lapines nullipares ou des
lapines allaitantes (11 jours post partum) d'après Hulot et Poujardieu
(1976).
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Au moment de la rupture
des follicules ovariens 10 à 11 heures après le coït, le pavillon
de l'oviducte vient recouvrir l'ovaire. Dès leur libération, les
ovocytes sont aspirés par le pavillon de l'oviducte et sont fécondables,
mais ils ne seront fécondés qu'environ une heure et demie après
leur émission. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Au moment de la fécondation, sur chaque ovule une vingtaine de spermatozoïdes seulement sont présents, mais un seul traverse la membrane et assure la fécondation proprement dite. L'uf arrive dans l'utérus 72 heures après l'ovulation. Pendant la traversée de l'oviducte, l'uf se divise. La paroi utérine se différencie, mais la dentelle utérine n'apparaîtra qu'entre 5 et 8 jours après le coït sous l'action de la progestérone. C'est la synchronisation de ces phénomènes qui permet l'implantation de l'uf. L'implantation proprement dite s'effectue 7 jours après l'accouplement ; elle a lieu au stade blastocyte. La répartition des blastocytes est grossièrement équidistante dans chaque corne, mais il ne se produit pratiquement jamais que des blastocytes changent de corne utérine dans les conditions physiologiques normales. Du 3e au 12e jour suivant l'accouplement, le taux de progestérone ne cesse d'augmenter (multiplication par 4), puis reste relativement stationnaire pour diminuer rapidement dans les quelques jours précédant la mise bas (figure 41)
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Figure
42 : Évolution du taux de 17-ß-stradiol et d'strone dans
le plasma sanguin au cours de la gestation, d'après
Challis et al. (1973) | Dans le même temps les taux d'strogènes subissent des modifications de moindre ampleur (variations de 1 à 2) comme l'indique la figure 42. Les pertes embryonnaires mesurées par comparaison du nombre de corps jaunes et du nombre d'embryons vivants sont en moyenne très importantes. En général, seulement 70 à 80 % des ovules pondus donnent finalement des lapereaux vivants à la naissance.
La majeure partie des mortalités embryonnaires se produit entre la fécondation
(JO) et le 15e jour de la gestation (J15). La responsabilité de la mortalité
embryonnaire incombe, d'une part, aux embryons (viabilité) et, d'autre
part, à leur situation dans les cornes utérines. Mais certains facteurs
extérieurs ont une influence, comme par exemple la saison et l'état
physiologique des lapines (âge en particulier, ou état de lactation).
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Lorsque les ovules libérés
ne sont pas fécondés, il se produit une pseudogestation qui dure
15 à 18 jours. Au début, le développement des corps jaunes
et l'évolution de l'utérus sont les mêmes que pour une gestation,
mais ils n'atteignent pas la taille ni le niveau de production de progestérone
des corps jaunes gestatifs. Pendant toute cette période, la lapine n'est
pas fécondable. Vers le 12e jour, ils commencent à régresser
puis disparaissent par l'action d'un facteur lutéolytique sécrété
par l'utérus, sous l'action de PGF2alpha. La fin
de la pseudogestation est accompagnée de l'apparition d'un comportement
maternel et de la construction d'un nid liées à l'abaissement rapide
du taux de progestérone sanguin. Il
existe cependant une autre situation particulière où les pseudogestations
peuvent être fréquentes si l'éleveur n'y prend pas garde:
Cela concerne les lapines élevées en groupe. En effet, lorsque plusieurs
lapines vivent dans une même cage, la femelle dominante chevauche les autres
lapines. Dans ces conditions, les lapines dominées en strus peuvent
ovuler et enclencher une pseudogestation. C'est la raison pour laquelle il est
toujours vivement conseillé de séparer les lapines futures reproductrices
dans des cages individuelles au moins 3 semaines avant la date prévue pour
leur première saillie ou insémination. Ce délai de 3 semaines
garantit qu'une éventuelle pseudogestation précoce est terminée
et assure qu'aucune autre n'est enclenchée. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Le
mécanisme de la parturition est assez mal connu. Il semble toutefois que
le niveau de sécrétion des corticostéroïdes par les
surrénales des jeunes lapereaux joue un rôle, comme c'est le cas
dans d'autres espèces, pour donner le signal de la parturition. Les prostaglandines
type PGF2a jouent également un rôle dans le déclenchement
du part. A la fin de la gestation, la lapine construit un nid avec ses poils et
la litière (paille, copeaux, etc.) mise à sa disposition. Les poils
utilisés sont ceux de l'abdomen. En les retirant, la lapine dégage
les tétines, ce qui en facilitera l'accès aux lapereaux Ce comportement
est lié à une augmentation du rapport oestrogène/progestérone
et à la sécrétion de prolactine. Parfois, la lapine ne construit
pas le nid, ou elle met bas hors de la boîte à nid. Ce défaut
comportemental est observé essentiellement lors de la première portée
des lapines. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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La mise bas dure de 10 à 20 minutes, sans relation très nette avec l'effectif de la portée. Quelques fois (au maximum 1 à 2% des mises bas) la lapine peut mettre bas en 2 fois espacées de plusieurs heures, il s'agit de situations exceptionnelles mais qu'il ne convient pas de considérer comme "pathologique". Le nombre de lapereaux par mise bas peut varier dans les cas extrêmes de 1 jusqu'à 20. Les portées les plus fréquemment rencontrées vont de 3 à 12 lapereaux ; les moyennes dans les élevages se situent entre 8 et 10 lapereaux par portée, mais cela reste très variable. Dans les 10 à 30 minutes suivant le début de la mise bas, la femelle a rapidement nettoyé les lapereaux des résidus d'enveloppes ftales qui restaient sur leur corps. Dans le même temps le lapine consomme les placentas. L'observation de placenta dans la boite à nid plus d'une heure après la mise bas peut être considéré comme une anomalie.
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Une gestation normale dure de 30 à 32 jours. Une mise bas après 29 jours de gestation correspond à la naissance de prématurés. Parfois le gestation est prolongée jusqu'à 33 ou 34 jours; dans ce cas il n'y a très généralement que 1 à 3 lapereaux, et souvent des mort-nés. Les lapereaux nés après 32 jours de gestation sont plus lourds au moment de leur naissance que ceux nés après une gestation de 30 jours seulement. En fait ils ont continué leur croissance in utero et pèsent à 32 jours de gestation pratiquement le même poids que des lapereaux de 2 jours nés après une gestation de 30 jours seulement. C'est une des raisons principales qui nous ont conduit à conseiller de considérer l'âge des lapereaux en prenant le moment de la saillie (ou de l'insémination) comme point de départ et non celui de la naissance. . | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Après la mise bas, l'utérus régresse très rapidement et perd plus de la moitié de son poids en moins de 48 heures. Comme déjà mentionné, la lapine est fécondable immédiatement après la mise bas et le sera tout au long de la période d'allaitement, avec des résultats cependant un peu moins "bons" pour les fécondations obtenues dans la semaine suivant la naissance des lapereaux.
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3.1. Activité de la mamelle et tétées
Une tétée ne dure que 3 à 4 minutes, sans relation avec le nombre de lapereaux qui tètent |
La lactogénèse
(synthèse du lait) est sous la dépendance de la prolactine.
Pendant la gestation, elle est inhibée par les strogènes
et la progestérone. A la parturition, il y a diminution rapide
de la teneur en progestérone et, sous l'effet de la libération
d'ocytocine, l'action de la prolactine est stimulée, ce qui permet
la montée laiteuse dans une glande pré-développée.
Ainsi au moment de la mise bas il y a séjà 50 à
80 g de lait dans les mamelles de la lapine. Ce type de lait est appelé
colostrum. Il est consommé par les lapereaux au fur et à
mesure des naissances : les premiers nés ont clairement fini
de téter quand "sortent" les derniers lapereaux de
la portée malgré la bièveté de la mise bas
(10 - 20 mn).
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C'est la femelle
qui fixe le rythme des tétées: une seule fois par 24 heures.
La seule succion exercée par les lapereaux n'est pas suffisante
pour déclencher la décharge d'ocytocine. Il faut la volonté
de la mère. Dans quelques cas, la lapine peut donner à
téter deux fois par 24 heures. Certains auteurs de l'équipe
l'Université de Giessen (Allemagne) pensent avoir observé
des allaitements jusqu'à 4 et 5 fois par jour, mais il semble
bien que ces auteurs aient confondu des entrées répétées
de la femelle dans la boite à nid avec des allaitements effectifs.
En effet, ils n'ont pas (encore ?) été en mesure de prouver
que du lait passe bien de la mère aux lapereaux lors des séjours
répétés de la lapine dans sa boite à nid.
En tout état de cause la synthèse du lait et son accumuation
dans les glandes mammaires se fait à vitesse constante pendant
les 23h½ à 24h suivant un allaitement (vidange presque
totale des glandes mammaires). Ensuite la synthèse du lait s'arrête
très rapidement si les lapereaux ne tètent pas. Ainsi
il a été montré que plusieurs allaitements au cours
du cycle de 24 heures n'augmentent pas la quantilté de lait disponible
pour les lapereaux : même croissance des lapereaux tétant
1 ou 2 fois leur mère sur 24h.
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Par rapport au lait de vache, de chèvre ou de brebis, celui de la lapine est beaucoup plus concentré, à l'exception du lactose (tableau 14). Pour le minéraux, on doit souligner la très grande richesse relative et absolue en calcium et en phosphore. A partie de la 4e semaine de lactation, le lait s'enrichit sensiblement en protéines et surtout en lipides (figure 44). Par contre, sa teneur en lactose, déjà faible, diminue encore pour devenir quasi nulle au delà du 30e jour de lactation.
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Figure
44: Evolution de la composition du lait de lapine au cours de la lactation, pour
la matière sèche (MS), les protéines (P) les matières
grasses (MG) et le lactose (L) selon Lebas (1971) [série
1] et Kustos et al. (1999) [série 2]
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Tableau
14 : Composition comparée du lait de vache, de chèvre, de brebis
et de lapine.
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Figure 45 : Évolution de la teneur
en minéraux du lait de lapine au cours de la lactation pour le calcium
(Ca), le phosphore (P), le potassium (K), le sodium (Na) et le magnésium
(Mg) selon Lebas et al, (1971) [série 1] et Kustos et al.
(1999) [série 2] |
Les teneurs en calcium et
en phosphore du lait tendent à s'accroître tout au long de la lactation
(figure 45). Celles du potassium et du sodium
évoluent en symétrie tendant à maintenir une somme Na + K
= constante. Pour les autres minéraux, les teneurs moyennes sont de 30
à 50 ppm pour le zinc, 2 à 4 ppm pour le fer, 1 à 2 ppm pour
le cuivre et 0,1 à 0,3 ppm pour le manganèse.
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La richesse du lait de lapine en acides gras à chaîne courte (C:8 acide caprilique et C:10 acide caprique) mérite d'être soulignée, car elle est relativement originale au sein des différentes espèces de mammifères. |
Tableau
15 : Composition en acides gras du lait de lapine selon différents auteurs
et différentes situations physiologiques ou nutritionnelles. Pour
un même auteur, un astérisque après la valeur dans la deuxième
colonne signifie que cette valeur est significativement différente de celle
située sur la même ligne dans la première colonne. Un tiret
dans une case signifie que la teneur était inférieure au seuil de
détection.
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La production quotidienne
de lait croît de 30-50 g les deux premiers jours à 200-250 g vers
la fin de la 3e semaine de lactation, voire 300 g/jour pour les souches les plus
laitières. Elle décroît ensuite rapidement. La décroissance
est plus rapide si la lapine a été fécondée immédiatement
après la mise bas (figure 46).
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4. Reproduction et environnement 4.1. Effets de l'éclairement | Des
lapines éclairées seulement 8 heures sur 24 acceptent beaucoup plus
difficilement de s'accoupler que si elles sont soumises à 16 heures d'éclairement
chaque jour. Par exemple, des lapines éclairée 8h/24 ont un taux
de gestation de 74% quand celui des lapines soumises à un éclairement
de 16h/24 est de 84,5%. Un éclairement 12 heures sur 24, permet d'obtenir
un résultat intermédiaire. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Un éclairement continu de 16 heures / 24 heures est la solution efficace la plus simple pour les lapins reproducteurs. Toutefois des passages brutaux de 8 à 16 heures d'éclairement peuvent permettre une stimulation du comportement sexuel. | Dans
la pratique des élevages rationnels, les locaux de reproduction sont éclairés
15 à 16 heures sur 24, mâles et femelles étant réunis
dans la même salle d'élevage si la reproduction se fait en saillie
naturelle.
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Des lapines futures reproductrices
élevées en ambiance chaude (31°C) ont une croissance nettement
ralentie (poids vif réduit de 17%) par rapport à leurs surs
élevées dans des conditions plus tempérée de 23°C
. Cette réduction de croissance est associée à une diminution
de 2 du nombre d'ovules pondu à la suite d'un test réalisé
à 116 jours.
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La
saison est généralement analysée principalement en fonction
de la combinaison des effets d'éclairement et de température. Chez
le lapin sauvage européen (le lapin de garenne), la reproduction est fortement
marquée par la saison.
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On peut donc considérer que dans les conditions d'un élevage rationnel (commercial), une alimentation de qualité combinée avec un éclairage contrôlé 15 à 16 h/24 heures et un température minimale assurée durant l'hiver (15 à 17°C en général) suppriment les effets saisonniers moyens. Toutefois cela ne veut pas dire que dans un élevage donné, il ne sera pas observé de fluctuation de la fertilité ou de la prolificité d'un mois à l'autre ou d'un trimestre à l'autre. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Biologie
du Lapin - Fin du sous-chapitre 7.3 "
Reproduction : la Femelle" | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||