SITUATION
DE L'EEL EN FRANCE | | Les
vétérinaires et les techniciens présents à la réunion
expliquent qu'en cette fin d'hiver la situation sanitaire est relativement bonne
dans les engraissements, malgré des cas de parésie cæcale.
Ils observent par contre des accidents en maternité sur des cheptels jeunes
ou sur des cheptels fatigués par la canicule de l'été dernier.
Le nombre d'éleveurs qui ont supprimé les traitements est en augmentation.
La FENALAP va faire une enquête pour préciser la situation. Par
contre, la situation semble s'être dégradée en Espagne avec
des incidents sanitaires durant l'hiver. Les Belges utilisent un schéma
thérapeutique différent et l'utilisation de la bacitracine dans
l'eau de boisson a permis d'améliorer la situation. |
| LE
POINT SUR LES TRAVAUX DE RECHERCHE ET LES PROJETS
|
Variabilité
génétique de la sensibilité à l'EEL (H. de Rochambeau
et collaborateurs, INRA) | Ce
protocole, nommé Varentero, se propose de vérifier l'existence d'une
variabilité génétique pour la résistance à
l'EEL. Nous étudions pour cela la descendance de 22 mâles en observant
les mortalités, les signes cliniques et les croissances post sevrage avec
une inoculation avec TEC. Nous élevons dans un autre bâtiment un
lot non inoculé pour servir de témoin " croissance ".
Ce protocole se déroulera entre septembre 2004 et janvier 2005. |
Incidence
de la qualité de l'eau sur les performances de lapins en croissance (E.
Fargeas - ITAVI, avec INRA et CTH) | Ce
protocole se déroule dans un bâtiment d'engraissement de la Station
Expérimentale Lapin (SELAP) de l'INRA à Toulouse. Les cellules sont
remplies au sevrage après un vide sanitaire. Depuis le remplacement, fin
2003, de la bacitracine par la tiamuline, la mortalité moyenne est de 5,5%
avec quelques bandes qui dépassent 7,5%. Les animaux reçoivent trois
types d'eau de boisson : soit une eau traitée au dioxyde de chlore, soit
une eau traitée au chlore, soit une eau non traitée. Ce facteur
est croisé avec un facteur aliment à deux niveaux : un aliment supplémenté
en tiamuline et en
robénidine jusqu'à 56 jours contre un aliment simplement supplémenté
en robénidine. Le matériel disponible permet de traiter deux modalités
de distribution de l'eau pour les deux aliments à chaque répétition.
On enregistre la mortalité et les causes apparentes de mort pendant un
an. |
Incidence
du rationnement sur la maîtrise des troubles digestifs et sur la digestion
du lapin en croissance (T. Gidenne, INRA) | L'étude
visait à quantifier l'incidence d'un rationnement alimentaire chez le lapin
en croissance sur ses fonctions digestives (digestibilité des aliments,
activité microbienne cæcale, transit digestif). Lors de la réunion
précédente, nous avions montré que le rationnement permet
de réduire sensiblement la mortalité et la morbidité, et
ce en présence d'EEL inoculée ou spontanée (2 études).
par contre, le rationnement n'a que très peu d'impact sur la digestion
fécale de la ration, pendant la phase du rationnement où l'efficacité
alimentaire des animaux ne diffère pas. Il serait intéressant de
réaliser des mesures pendant la phase de croissance compensatrice, pour
en évaluer l'effet sur la digestion. En revanche, le transit digestif est
ralenti assez fortement L'activité fermentaire est accrue chez les lapins
rationnés. Ceci suggère que les fermentations caecales présentent
un pic d'activité durant le nycthémère, probablement entre
4 à 6 heures après le repas. Cette hypothèse pourrait expliquer
l'impact favorable du rationnement sur la santé digestive.
Au cours
de la discussion, il est apparu nécessaire d'étudier la variabilité
des résultats autour de la moyenne et de poursuivre ces études.
L'objet de l'exposé n'était pas de présenter des méthodes
" pratiques " qui permettraient aux éleveurs d'utiliser le rationnement
dans la pratique courante de l'élevage. Cependant, les partenaires du réseau
GEC (Groupe d'Expérimentation Cunicole, firmes d'alimentation) ont proposé
pour les élevages de terrain des stratégies concrètes de
rationnement, adaptées à chaque situation, comme par exemple la
rationnement via une diminution du temps d'accès à l'eau de boisson. Compte
tenu des résultats très encourageant de cette première étude,
il a été proposé un second projet (2004/2005). Le groupe
GEC propose une étude dont l'objectif est de préciser l'incidence
du niveau alimentaire post-sevrage et du mode de distribution de l'aliment, sur
l'état sanitaire, les performances et la digestion du lapereau, en situation
d'entérocolite (avec et sans inoculation expérimentale). |
Enquête
épidémiologique en maternité (S. Le Bouquin, AFSSA) | Compte-tenu
des conclusions de l'enquête épidémiologique sur la mise en
évidence des facteurs de risque associés à l'expression de
l'EEL en engraissement, l'AFSSA propose un nouveau protocole d'enquête basé
sur les pratiques en maternité. Il s'agit de tester l'hypothèse
selon laquelle l'expression de l'EEL en engraissement dépendrait étroitement
de la conduite d'élevage en maternité et de mettre en évidence
des facteurs de risques en maternité. L'enquête serait réalisée
chez 60 à 100 éleveurs " naisseurs-engraisseurs " volontaires
des régions Bretagne et Pays de Loire. Il s'agira d'une enquête de
type prospectif avec le suivi longitudinal d'un lot depuis l'insémination
jusqu'à la vente des lapereaux. On recueillera des données générales
relatives à l'élevage ainsi que des données spécifiques
du lot étudié en distinguant la période en maternité
et celle de l'engraissement, et en détaillant les différentes étapes
de la maternité. |
Différents
protocoles (P. Coudert - INRA) | Pathogénie
de la maladie (Phénomènes précoces) Des résultats
préliminaires obtenus sur des lapins EOPS montrent que les réactions
physiopathologiques des animaux inoculés débutent dans les heures
qui suivent l'inoculation. L'une des hypothèse pourrait être l'intervention
précoce d'une toxine contenue dans l'inoculum. Ce point doit être
confirmé très soigneusement car cela pourrait être une piste
de recherche étio-pathogénique importante. Par ailleurs, un traitement
arrêté 24 heures après inoculation suffit pour protéger
pendant 8 jours des animaux inoculés. Cette donnée montre l'importance
des traitements préventifs mais aussi l'importance de l'étude des
phénomènes précoces. Que
se passe t il à l'arrêt du traitement ? L'hypothèse
de travail est que les traitements préventifs utilisés à
forte dose et trop longtemps empêchent les défenses immunitaires
de s'établir et expliqueraient les rechutes après arrêt du
traitement sur le terrain. L'étude de la croissance et de la mortalité
de lapereaux conventionnels en milieu conventionnel après l'arrêt
du traitement apportera des réponses à la question posée.
La moitié des animaux sera inoculée une seconde fois après
l'arrêt du traitement. On étudiera par ailleurs la contagiosité
des animaux dans le temps en plaçant des lapins SPF dans des cages voisines
10-24 et 35 jours après l'inoculation. |
Test
de l'infectiosité de l'inoculum (D. Licois -INRA) | Test
de l'infectiosité de l'inoculum TEC4 Le stock de l'inoculum TEC3
est épuisé et un nouveau stock, appelé TEC4 a été
obtenus à partir de précédentes expérimentations.
Il s'agit maintenant de valider TEC4 en testant son pouvoir infectant à
différentes doses. Cette étude se fera sur des lapins EOPS en comparaison
avec des lapins conventionnels. On caractérisera par ailleurs TEC4 au plan
parasitaire, bactériologique et virologique, afin de s'assurer qu'il n'y
a pas eu de modifications majeures par rapport aux inoculum précédents.
Test du maintien
de l'infectiosité de l'inoculum en milieu sec en fonction du temps. Des
données épidémiologiques anciennes laissent suspecter un
degré de survie du pathogène dans le temps. L'idée est d'évaluer
le facteur de risque représenté par la contamination de l'environnement.
L'aliment sera pris comme facteur de l'environnement. Un aliment sera contaminé
expérimentalement avec TEC 4 et conservé au sec et à température
ambiante. Cet l'aliment contaminé sera distribué aux animaux 21,
42 et 63 jours après sa préparation. Etude du maintien
de l'infectiosité du TEC4 après chauffage Pour les microbiologistes,
le maintien ou non de l'infectiosité après chauffage est un indicateur
fort pour orienter la recherche de l'agent pathogène. Des essais préliminaires
faits sur TEC3 ont permis d'établir des températures extrèmes
(où rien n'est tué, où tout est tué). Il s'agit maintenant
de déterminer des températures intermédiaires où une
partie de la flore serait détruite sans pour autant que l'infectiosité
de l'inoculum soit affectée. Cela conduirait à proposer aux microbiologistes
un produit plus simple. |
Recherche
de l'agent responsable de l'EEL (C. Persillon, Sté Proteus) | Protéus
utilise des techniques de biologie moléculaire pour rechercher l'agent
responsable de l'EEL. L'échantillon intestinal qui permet de reproduire
la maladie est très riche en micro-organismes et en cellules de lapin.
Pour contourner cet obstacle, des échantillons faiblement chargés
en micro-organismes ont été obtenus grâce à des collectes
d'air effectuées à l'INRA lors d'une inoculation contrôlée
d'animaux EOPS. Certains de ces échantillons ont conservé leur pouvoir
infectieux. La recherche des bactéries dans ces échantillons
a permis d'identifier un Enterococcus et un Clostridium potentiellement
pathogènes. Aucun phage pouvant induire une pathogénicité
chez ses bactéries hôtes n'a été détecté.
En ce qui concerne les virus, on a réussi à amplifier une séquence
correspondant à une famille de virus. Cette séquence n'a pas été
retrouvée dans l'échantillon obtenu sur un lapin sain. La charge
virale est beaucoup plus faible dans l'échantillon d'air que dans l'inoculum.
Un comité scientifique spécifique analysera en détail
les résultats obtenus par Proteus. |
| CONCLUSION G.
Matheron, le Président du Comité indique que le comite scientifique
se réunira pour élaborer un nouvel appel à propositions.
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