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pasteurellose : une maladie fréquente |  | La 
pasteurellose est l'une des maladies bactériennes les plus fréquentes 
et graves chez le lapin aussi bien en élevage qu'en animalerie de laboratoire. 
Elle est caractérisée surtout par une atteinte de l'arbre respiratoire 
et par des affections purulentes d'autres organes dont la peau, voire par des 
entérites ou une septicémie. Cette pathogénie multiple a 
donné lieux à de nombreuses études dès la fin du XIXème 
siècle. Quasiment tous les lapins sont porteurs de Pasteurella multocida 
l'agent unique responsable de cette pathologie multiforme.   | 
 
 | Beaucoup 
de porteurs sains et une contamination surtout par contact | L'épidémiologie 
de la pasteurellose varie avec le type d'élevage (fermier, laboratoire, 
professionnel) et avec les souches. Dans les élevages professionnels, la 
principale source d'infection est constituée par le portage sain chez le 
lapin lui-même. Les reproducteurs constituent les réservoirs constants 
de pasteurelles à l'intérieur même de l'élevage et 
entre les élevages via les opérations commerciales. La transmission 
aérienne ne joue pas de rôle majeur et les lapereaux se contaminent 
essentiellement au contact de leur mère à la fin de la période 
d'allaitement..   | 
  | Un 
environnement défavorable est le plus souvent à l'origine des formes 
aiguës de la maladie | La 
maladie apparaît sous sa forme aiguë le plus souvent lorsque les facteurs 
environnementaux (taux d'ammoniac, vitesse de l'air) deviennent défavorables.. 
Les aliments granulés contenant trop de " fines " (particules 
mal agglomérées) vont jouer un rôle favorisant. La mauvaise 
hygiène de l'environnement immédiat du lapin (cages, abreuvoirs, 
trémies) ainsi que le surpeuplement sont des facteurs favorisants. Les 
sols (fonds de cages) sales perpétuent les mammites endémiques. 
La manipulation des reproductrices est très fréquente en élevage 
professionnel, en particulier, la palpation abdominale (diagnostic de gestation) 
faite en série dans la maternité représente un facteur de 
diffusion des mammites dans un élevage. Le risque est encore plus grand 
si cette palpation se fait au moment où la femelle se trouve être 
au pic de lactation donc au moment où la mamelle est très sollicitée 
(cas très fréquent dans les élevages conduits en bandes "à 
42 jours").    | 
  | Le 
taux de contamination s'accroit avec l'âge | L'âge 
est un facteur très important. La résistance "naturelle" 
des lapereaux avant le sevrage a été montrée. En effet, quant 
les conditions générales d'environnement sont bonnes, les lapereaux 
restent indemnes de pasteurelles jusqu'à l'âge de 21-25 jours, même 
si la mère est porteuse saine. Il ne s'agit pas seulement d'immunité 
passive transmise par le lait maternel puisque des essais d'inoculation expérimentale 
de lapereaux issus de mères SPF sont restés infructueux . Toutefois, 
la contamination naturelle de jeunes lapereaux sous la mère est possible 
dans les élevages où la pasteurellose sévit de façon 
endémique. Dans un élevage ne présentant aucun symptôme 
clinique, l'évolution du portage asymptomatique de P. multocida dans 
l'oreille moyenne: celui-ci est de 0% à 4 semaines, 3% à 8 semaines, 
12% à 11 semaines, 18% à 14 semaines et 50% après les premières 
mises bas.   | 
  | Extériorisation 
de la pasteurellose fréquente en fin de gestation. | La 
fin de la gestation est également une période d'extériorisation 
de la maladie chez les femelles. La fin de la gestation, comme chez tout mammifère, 
se traduit par de profondes modifications physiologiques et une plus grande fragilité 
due entre autres à une immunodépression de quelques jours. C'est 
dans les jours qui précèdent la mise bas que tous les phénomènes 
pathologiques préexistants vont s'extérioriser et notamment les 
affections respiratoires.On isole des pasteurelles dans l'oreille moyenne 
des reproductrices dans plus de 60% des cas. Cette localisation asymptomatique 
joue un rôle majeur dans l'épidémiologie.
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 | De 
très nombreuses souches de Pasteurelles, à pathogénicité 
variable | Pasteurella 
multocida est l'unique 
Pasteurelle trouvée chez le lapin. La bactériologie des pasteurelles, 
leur conservation et leur identification est difficile. De très nombreuses 
souches peuvent être caractérisées soit par leurs sérotypes 
capsulaires et somatiques (deux méthodes) soit par leurs caractères 
biochimiques soit enfin par leur pouvoir pathogène. Il y a peu, voire pas, 
de relation entre le sérotype et le pouvoir pathogène chez le lapin. 
Il existe des souches quasiment apathogènes qui se caractérisent 
par l'absence d'ornithine décarboxylase (ODC-) et une très petite 
taille des colonies. Toutes les souches porteuses d'ornithine décarboxylase 
(ODC+) sont pathogènes à des degrés divers.    | 
 
 | Les 
entérites d'origine pasteurellique sont plus fréquente qu'on ne 
le croit | Les 
symptômes et lésions sont essentiellement une atteinte de l'arbre 
respiratoire et/ou des formes abcédatives de la peau, des mamelles, de 
l'oreille moyenne, de l'utérus, etc... Chez le lapin en engraissement, 
l'origine pasteurellique des entérites est rarement diagnostiquée 
mais plus fréquente qu'on ne le croit. Les formes septicémiques 
décrites en élevage fermier sont rares en élevage professionnel 
et semblent provenir de contamination par des souches aviaires (ODC+ et colonie 
de très grande taille).    | 
  | Un 
diagnostic difficile, réalisable seulement en laboratoire       Des 
traitement souvent décevants | Théoriquement 
le diagnostic de pasteurellose est difficile sans l'aide du laboratoire car les 
formes respiratoires sont peu ou pas différentes de celles provoquées 
par d'autres germes et les formes abcèdatives peuvent être d'origine 
staphylococcique. En pratique et surtout en élevage professionnel l'origine 
pasteurellique de ces deux formes de pathologie est de loin la plus fréquente. Les traitements antibiotiques sont très décevants car les rechutes 
sont quasi systématiques. En élevage professionnel ils ne doivent 
être conseillés que si de très rigoureuses mesures hygiénique 
et prophylactiques sont simultanément mises en uvre. Celles ci concernent 
à la fois l'assainissement du cheptel reproducteur et l'assainissement 
du milieu.
 La vaccination sera réservée aux reproducteurs et 
ne sera qu'un accompagnement des mesures de prophylaxie hygiénique. Seuls 
les autovaccins seront alors utilisés.
 
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  |  |  | Une 
vitesse de l'air trop élevée dans les cages peut faire ressortir 
une pasteurellose latente | 
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