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Rappel
des textes |
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Le choix du
type génétique que peut utiliser un producteur de
lapins Bio est défini pas le cahier des charges spécifiques
à l'espèce. Ainsi le CC REPAB F 33/76
(version consolidée - mise à jour du 05/05/2008) précise
Chapitre
6 : DISPOSITIONS SPÉCIFIQUES AU MODE DE PRODUCTION BIOLOGIQUE
DES LAPINS
6.1.
Constitution et renouvellement du cheptel, conversion
/
Le choix du type génétique est laissé à
l'initiative de l'éleveur. Une préférence est
toutefois exprimée pour les anciennes races régionales,
les races et souches autochtones.
Autrement dit pratiquement tous les génotypes sont utilisables.
C'est donc à l'éleveur de déterminer le génotype
qui lui conviendra le mieux.
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Des
lapins pour quel objectif ? |
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Avant de déterminer
quel génotype de lapin il va utiliser, l'éleveur doit
d'abord se poser la question : Quel lapin veut-il produire en Bio
ou plus exactement quel lapin est demandé par les acheteurs
de Bio actuels et futurs ? Il a plusieurs critères qui vont
le guider dans son choix. Les lapins bio produits devront être
:
- des lapins
de plus de 100 jours (CC-REPAB-F) (70-74 jours en élevage
intensif, 91 jours en label rouge)
- des lapins
pesant environ 2,4 2,5 kg vif à labattage,
c'est à dire fournissant des carcasses de 1,5 à
1,7 kg, peut-être moins à lavenir compte tenu
de lévolution des familles et de la structuration
des repas
- des lapins
sains, c'est à dire ni malade, ni « bourré
» de médicaments. Il faudra donc un lapin "rustique"
pour autant que l'on sache mesurer cette rusticité
- des lapins
agréables à consommer. La question qui vient immédiatement
est «y a-t-il des différences qualitatives importantes
entre génotypes ?»
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Qualité
de viande et génotype |
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Pour les
critères de qualité de la viande il est très
difficile de trouver des différences importantes entre
génotypes s'ils sont élevés dans les
mêmes conditions et abattus au même stade physiologique.
Cela veut dire que les différences entre types génétiques,
quand elles existent, sont tout à fait secondaires
par rapport aux effets combinés de lâge
et du mode délevage eux même en forte interaction.
Il y a
cependant un critère important vis à vis de
la qualité de la viande produite, c'est le format adulte
du génotype retenu : un poids adulte situé entre
3,5 et 4,5 kg pour produire des lapins de 2,5 kg à
la vente. C'est la principale source de variation de la vitesse
de croissance et corrélativement de létat
de gras des carcasses obtenues, elle même en relation
directe avec la saveur et la jutosité de la viande.
Il faut en effet produire une viande goûteuse (assez
grasse mais sans excès) et encore assez tendre (lapins
pas trop âgés). Ces différents critères
sont très fortement influencés par la relation
poids d'abattage / poids adulte.
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Trois
origines de lapins s'offrent à l'éleveur |
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Pour
rechercher les futurs géniteurs de son élevage,
l'éleveur Bio a globalement le choix entre
- des
lapins provenant des élevages traditionnels généralement
élevés depuis des générations
dans des clapiers avec litière, en vue d'une production
familiale ou d'une petite production commerciale
- des
lapins de race "pure" désormais élevés
en France quasi exclusivement pas des éleveurs-sélectionneurs
qui cherchent essentiellement des animaux conformes à
un Standard (aspect extérieur) et les présentent
à cet effet à des concours et expositions
où leur conformité est jugée par
des experts
- des
lapins sélectionnés par des Sociétés
de Sélection à l'intention des producteurs
professionnels pour une productivité élevée
à court et long terme : fort taux de reproduction,
taille de portée élevée, forte vitesse
de croissance pour atteindre rapidement le poids commercial.
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Les
lapins sélectionné pour la production intensive |
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Quelque
soit le sélectionneur, ces génotypes de lapins
peuvent être caractérisé par
- des
portées nombreuses : 9 à 11 lapereaux par
mise bas
- des
vitesse de croissance élevées (38 à
45 g/jour) permettant d'atteindre le poids commercial standard
actuel (2,4 kg vif à l'abattage) aux environs de
70 jours, voire un peu moins
- Ce
sont des lapins faciles à se procurer et individuellement
bon marché
Ces
lapins sont-ils adaptés à la production en système
biologique ?
- Ils
ont une rusticité peu différente des autres
lapins malgré les « on dit »
- une
alimentation moins bien équilibrée que celle
destinée à la production intensive ou une
alimentation restreinte ralentissent la vitesse de croissance,
sans problème particulier pour la santé, voire
avec une certaine amélioration si les besoins nutritionnels
essentiels sont respectés.
- les
portées très nombreuses (9-10 lapereaux) sollicitent
beaucoup les mères. La conséquence est qu'il
faut impérativement une alimentation bien équilibrée
pour les femelles allaitantes, faute de quoi elles s'épuisent
à nourrir leurs petits en raison de la priorité
physiologique accordée à la production laitière
par rapport aux réserves de la femelle.
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Les
lapins issus des élevages traditionnels |
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Ces lapins
sont caractérisés par :
- des
portées de taille modeste : 5 à 7 lapereaux
par mise bas
- une
vitesse de croissance modérée (30-35 g/jour)
- une
fourniture très aléatoire, certes les prix
sont généralement modérés, mais
ce sont des animaux de plus en plus rares en raison de la
disparition des élevages traditionnels. En outre
la qualité sanitaire des animaux fournis n'est pas
garantie.
Quelle
est leur adaptation à l'élevage biologique ?
- ces
lapins sont réputés pour avoir une bonne rusticité
(mais la preuve scientifique reste à apporter)
- ils
doivent avoir une alimentation correctement équilibrée
pour avoir une vitesse de croissance de 30 g/j, vitesse
nécessaire pour atteindre 2,5 kg vif à 100
jours
- la
prolificité modérée sollicite peu les
mères qui peuvent se contenter dune alimentation
imparfaitement équilibrée, c'est donc un "atout"
en leur faveur
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Les
lapins de race "pure" (les races anciennes) |
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Ces
lapins de race sont caractérisés par :
- 5
à 7 lapereaux par mise bas (ou moins) et leur aptitude
à la reproduction n'est pas garantie
-
la vitesse de croissance est très variable selon
la race mais pour les races de taille moyenne l'aptitude
à la croissance peut parfaitement répondre
au cahier des charges de la production biologique
-
la fourniture par des sélectionneurs « amateurs
» se fait à des prix très élevés
car ce sont des animaux « de concours » produits
pour les expositions.
Quelle
est leur adaptation à l'élevage biologique ?
- depuis
40-50 ans les races pures traditionnelles ne sont plus entretenues
que pour la présentation aux expositions et/ou le
plaisir délever de beaux lapins.
De ce fait elles ont souvent perdu une partie de lintérêt
quelles présentaient pour la production de
chair ex. : très faible taux de reproduction des
Géant des Flandres
- leurs
performances techniques sont proches ou parfois inférieure
à celles de lapins issus délevages traditionnels.
- leur
très grande diversité permet de faire totalement
disparaître la consanguinité si l'éleveur
bio achète des lapins de plusieurs races pour peupler
son élevage ou renouveler
son cheptel
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Au
final quels animaux choisir ? |
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Comme le disent
les textes, cest à léleveur de faire son
choix. En réalité il ny a pas de génotype
qui soit a priori mieux adapté à la production biologique
quun autre chacun a des avantages et des inconvénients.
Une fois choisis
les animaux dorigine il faut surtout penser à la gestion
génétique du troupeau. L'éleveur devra penser
que
- lutilisation
de croisements entre génotypes et/ou origines différentes
fournit des lapins croisés qui savèrent plus
« rustiques » que les lapins de race pure ou dorigine
unique. Ceci est une forte incitation à choisir des animaux
de plusieurs origines, sachant toutefois que plus il y a d'origines
extérieures plus il y a de chances de rapporter chez soi
des lapins qui ne sont pas en bon état sanitaires (porteurs
plus ou moins sains d'agents pathogènes tels que des coccidies,
des pasteurelles ou des staphylocoques pour ne citer que ceux-là).
- adapter le
choix de renouvellement en fonction des objectifs de son
élevage (prolificité recherchée, vitesse
de croissance,
) est un point important.
- les populations
locales, quand elles existent encore, répondent en principe
assez bien au cahier des charges général, mais il
faut entretenir leur « croisement permanent » par
des achats réguliers et variés de reproducteurs
(mâles) à lextérieur.
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Quels
génotypes pour demain ? Quelles actions conduire ? |
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Sélectionner
des souches spécifiques pour le Bio ? Il ne faut pas
y penser pour linstant, car les moyens nécessaires
sont colossaux, et les débouchés très limités
: il n'y a pas plus de 50 élevages de lapins Bio en France.
C'est cependant un secteur où une réflexion et une
action européennes pourraient trouver une bonne raison d'être.
Étudier
les possibilités offertes par lusage des lapins sélectionnés
pour la productivité numérique, à condition
de pouvoir correctement alimenter les lapines reproductrices. En
effet, en Bio, comme en production rationnelle, la rentabilité
des élevages dépend beaucoup du nombre de lapereaux
vendus par lapine et par an. Il conviendrait d'en savoir plus sur
les possibilités d'utilisation des lapins sélectionnés
pour la production intensive lorsqu'ils sont mis dans les conditions
de la production biologique : alimentation certes moins bien équilibré
mais rythme de reproduction beaucoup plus lent laissant éventuellement
le temps aux lapines de reconstituer leurs réserves après
une lactation.
Enregistrer
avec précision les performances dans les élevages
Bio, pour déterminer, parmi les génotypes effectivement
utilisés, quels sont ceux ou celui qui donnent le meilleur
résultat, et ensuite conseiller leur/son utilisation auprès
des autres éleveurs Bio. Comme pour tous les types d'élevages
il y a beaucoup à apprendre en observant les élevages
en place, à condition que les observations soit fiables (de
réelles observations, pas des impressions), qu'elles soient
régulièrement enregistrées et analysées
non seulement au niveau de chaque élevage mais aussi à
une échelle collective.
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