|
|
Les grandes régions de production Pays de la Loire, Poitou-Charentes, Bretagne et Normandie rassemblant au total 79 % des élevages. Les régions productrices suivantes sont le Nord-Pas de Calais, Rhône-Alpes, l’Aquitaine et Midi-Pyrénées. On assiste à une concentration des élevages dans le Grand Ouest avec notamment la Vendée premier département producteur (28,2% des élevages suivis en GTE), suivie du Maine et Loire avec 12,1% , des Deux Sèvres avec 8,8% et du Morbihan avec 5,6% . Au total les Pays de la Loire assurent à eux seuls près de la moitié de la production de France métropolitaine (47, 7% des élevages).
Il convient de
noter que les élevages en conduite individuelle (échantillon RENALAP) sont tous situés en Aquitaine. D'autres élevages ayant aussi ce mode de conduite existent bien en France, mais leurs performances en GTE ne sont pas centralisées au niveau de l'Itavi, faute de structure les regroupant.
|
|
|
De manière générale, l’échantillon d'élevages de 2012 est très comparable à celui de l’année précédente, que ce soit en terme de conduite d’élevage ou de répartition géographique, ce qui permet d’étudier l’évolution des résultats entre 2011 et 2012. |
|
|
Tableau 2 : Résultats de RENACEB pour les années 2009 à 2012 |
L’évolution de la plupart des critères techniques entre 2011 et 2012 est positive. Le taux de mise bas se stabilise et le nombre de nés totaux progresse encore à 10,47. Le taux de viabilité au nid se replie légèrement (- 0,6 point) et le taux de perte en engraissement, qui avait subi une nette dégradation en 2011 (passant de 7,0 % à 8,1 %), se stabilise à ce niveau ; le nombre de lapins produits par mise bas progresse finalement de 0,8 % et le poids vendu par IA reste stable en raison d’un allègement modéré des lapins.
L’indice de consommation (IC) se dégrade de 5,7 % et le prix de l’aliment passe de 259,7 à 277,4 €/tonne (+ 6,8 %). Cette augmentation a été continue au cours de l’année 2012. Le prix de vente du lapin a augmenté en parallèle de 0,05 €/kg vif entre 2011 et 2012. La marge sur coût alimentaire par femelle et par an régresse néanmoins de 2,5 % pour atteindre 112,1 €/femelle/an, et les dépenses d'alimentation passent de 49,7 ) 53,3% de la valeur des lapins vendus. |
|
Année |
2009 |
2010 |
2011 |
2012 |
Nombre d'ateliers inclus dans la synthèse RENACEB |
915 |
886 |
869 |
865 |
Nombre de Femelles par unité |
565 |
582 |
608 |
605 |
Taux d'occupation des cages (lapines / cage de mise bas) |
135 % |
135% |
130% |
131% |
|
|
|
|
|
Pourcentage de jeunes femelles introduites par bande |
13,0 % |
13,1% |
12,9 |
13,0% |
Taux de pertes de femelles par bande |
3,04 % |
3,04% |
3,24% |
3,34% |
Mises bas pour 100 inséminations |
81,3 |
81,7 |
82,5 |
82,5 |
Nés totaux par mise bas |
10,29 |
10,29 |
10,41 |
10,47 |
Nés vivants par mise bas |
9,71 |
9,67 |
9,81 |
9,87 |
% de lapereaux gardés à la naissance / nés totaux |
93,6 % |
93,8% |
92,4% |
93,3% |
Nombre de lapereaux sevrés par Mise Bas |
8,21 |
8,29 |
8,39 |
8,43 |
Nombre de lapereaux sevrés par Insémination |
6,68 |
6,79 |
6,93 |
6,97 |
Viabilité des lapins en engraissement |
92,6 % |
93,0% |
91,9% |
92,0% |
Nombre de lapins produits par Mise Bas |
7,60 |
7,71 |
7,71 |
7,76 |
Nombre de lapins produits par Insémination |
6,19 |
6,32 |
6,37 |
6,42 |
Nombre de lapins produits par femelle et par année |
50,9 |
50,5 |
50,2 |
51.1 |
Poids moyen des lapins vendus (kg) |
2,50 |
2,47 |
2,47 |
2,46 |
Poids de lapins vendus par Insémination (kg vifs / IA) |
14,85 |
15,14 |
15,32 |
15,31 |
Âge moyen des lapins à la vente (jours) |
73,5 |
73,4 |
73,5 |
73,1 |
Prix moyen du kg vif vendu (€/kg) |
1,65 |
1,66 |
1,77 |
1,82 |
Prix calculé du kg de carcasse payé au producteur (€/kg carcasse) |
2,89 |
2,91 |
3,11 |
3,19 |
Nbre moyen de mises bas calculé par femelle et par an |
6,66 |
6,53 |
6,50 |
6,57 |
Intervalle moyen calculé entre deux IA (jours) |
44,6 |
45,7 |
46,3 |
45,9 |
Indice de consommation moyen d'élevage |
3,50 |
3,43 |
3,38 |
3,48 |
Prix moyen de l'aliment (€ / tonne) |
232 |
216 |
260 |
277 |
Dépense aliment par kg vif vendu (€ / kg vif) |
0,81 |
0,74 |
0,88 |
0,97 |
Dépenses d'aliment calculées en % du prix de vente |
49,1% |
44,6% |
49,7% |
53,3% |
|
|
|
|
|
Marge sur coût alimentaire par femelle et par an (€uros/♀) |
109,9 |
117,0 |
115,0 |
112,1 |
Marge sur coût alimentaire par Insémination (€uros/IA) |
13,30 |
14,64 |
14,45 |
13,96 |
Marge sur coût alimentaire par kg vif produit (€uros/kg) |
0,86 |
0,93 |
0,91 |
0,87 |
|
|
|
|
|
Prix moyen sortie abattoir - Vente en gros (€/kg de carcasse lapins triés) |
4,59 |
4,37 |
4,44 |
4,67 |
Prix moyen du lapin à la consommation (€ /kg de carcasse) |
8,68 |
8.80 |
9,20 |
8,63 |
Résultats RENACEB - Source ITAVI - Prix à la consommation - Source INSEE / Kantar - Calculs complémentaires: Cuniculture - Prix en Euros courants |
|
Comparaison des résultats RENACEB et RENALAP en 2012 |
|
Le nombre d’ateliers centralisés est très différent dans chacun de ces deux programmes, 835 pour RENACEB contre 16 pour RENALAP. La taille moyenne des élevages est bien supérieure en conduite en bandes, 605 contre 201 femelles en production pour la conduite individuelle.
Le taux de mise bas est supérieur de 1 point en conduite en bandes (en IA) et le nombre de nés totaux par mise bas est supérieur de près de 1,6 lapereaux par rapport aux élevages en conduite individuelle (en saillie naturelle). Les taux de perte sont dans l’ensemble bien plus élevés dans les élevages en conduite individuelle, supérieurs de 7,2 % pour les femelles, de 5,2 % au nid et de 17,7 % en engraissement. Le poids vendu par IA est ainsi supérieur de 28,8 % en conduite en bandes : 15,31 kg /IA contre 12,07 kg vendus par saille pour les élevages en conduite individuelle.
A l'inverse, le prix de vente du kg vif sortie élevage est nettement plus élevé (+ 0,54 €/kg vif) pour les élevage en conduite individuelle, du fait de l’existence de voies de commercialisation spécifiques plus directes et plus rémunératrices. Cet avantage est toutefois en partie contrebalancé par un prix de l’aliment plus élevé de 22 €/tonne (en raison de volumes achetés moins importants et de coûts de transport plus élevés) et par un indice de consommation moins favorable (3,82 contre 3,48). La différence de marge sur coût alimentaire (MCA) par femelle et par an reste cependant en faveur des élevages en conduite individuelle (132 € contre 112 €/femelle/an en conduite en bandes). Il est bon de rappeller à ce niveau que les 16 élevages en conduite individuelle sont tous dans la région Aquitaine alors que les élevages en conduite en bande sont majoritairement (74%) dans les 3 régions : Pays de la Loire, Poitou-Charentes et Bretagne. |
Productivité et
renouvellement
du cheptel |
|
Pour assurer le renouvellement de leur cheptel, environ la moitié des élevages achètent directement aux sélectionneurs des femelles parentales : ces lapines dite PS achetées à l'extérieur, produisent les lapins vendus aux abattoirs. Pour assurer ce renouvellement d'autres éleveurs (43% des élevages) utilisent un noyau de lapines grand parentales acheté lui aussi aux sélectionneurs (femelles GP) et entretenu au sein de leur propre élevage ; dans ces élevages les lapines parentales naissent donc dans l'élevage où elles produiront. Enfin un petit groupe d'éleveurs, représentant 6,5% de l'ensemble, pratique l'autorenouvellement, c'est à dire que les lapines en production dans ces élevages proviennent de l'élévage lui-même, tout comme leurs parents et leurs grand parents.
Les élevages utilisant des lapines PS ou entretenant un noyau de GP ont des résultats équivalents en maternité, résultats supérieurs à ceux observés dans les élevages en autorenouvellement. Les pertes plus faibles en engraissement de ces derniers ne compensent pas la perte de productivité en maternité et au final ils obtiennent une Marge sur Coût Alimentaire moins rémunératrice : 13,56 €/IA contre 13,83 €/IA pour le groupe utilisant des PS et surtout 14,62 €/IA pour les élevages entretenant un noyau de GP. Les différence de hiérarchie entre les différents types de renouvellement pour la MCA par femelle ou par IA/saillie provient d'un rythme moyen de reproduction plus intensif dans les élevages en conduite individuelle : 7,9 mises bas par femelle et par an contre 6,6 pour les élevages en conduite en bandes. |
Evolution des résultats entre 1984 et 2012
Figure 2 : Evolution du taux de pertes en engraissement (%) entre 1984 et 2012 |
|
La taille moyenne des élevages a plus que triplé entre 1984 et 2012 (de 169 à 605 femelles). Les performances techniques connaissent globalement une amélioration rapide et régulière entre 1984 et 1996. On observe alors pour presque tous les critères un net décrochement en 1996 – 1997 en raison de l’épizootie d’entérocolite : baisse de la fertilité, de la prolificité, hausse de la mortalité notamment en engraissement (pic à plus de 14 %) et de l’IC, et dégradation finalement de la productivité et de la marge sur coût alimentaire. A partir de cette période le nombre d’élevages suivis en conduite individuelle commence à diminuer du fait du développement de la conduite en bandes. La situation reste cependant fragile pendant quelques années et se stabilise autour de 2000 avec un redressement des différents critères. Le deuxième épisode bien marqué sur la période est la canicule de l’été 2003, avec pour conséquence une dégradation des performances de reproduction et une hausse des mortalités (notamment mortinatalité). La plupart des critères suivis ont à nouveau progressé entre 2004 et 2010. |
Figure 3 : Evolution de l'IC entre 1984 et 2012 |
|
En 2011, on constate un accident de faible ampleur moyenne (tous le élevages ne sont pas concernés) sur le taux de perte en engraissement (figure 2), qui se poursuit en 2012 et s’accompagne d’une dégradation de l’indice de consommation en 2012 (figure 3). Ces deux années ont en effet été difficiles sur le plan sanitaire avec l’émergence d’une épizootie de maladie hémorragique virale (nouveau variant du virus de la VHD) et des conditions météorologiques atypiques. Le lancement du plan de réduction de la consommation d’antibiotiques en élevage cunicole a pu également entraîner des difficultés dans certains élevages. |
Figure 4 : Evolution mensuelle du prix de l'aliment entre janvier 2008 et août 2012 |
|
Entre 2010 et 2012, le prix moyen de l’aliment relevé dans les élevages a augmenté de 61 €/t, passant en deux ans de 216 €/t à 277 €/t, soit une hausse de 28,2 %, du même ordre que l'augmentation observée entre 2006 et 2008, mais avec un niveau de base plus élevé. La hausse a été continue au cours de l’année 2011, avec un palier atteint à 265 €/t d’octobre à décembre (figure 4). En 2012, après une détente en janvier et février, la hausse a repris et le prix de l’aliment a culminé à 303 €/t en décembre (valeur non représentée sur la figure 4).
La hausse de l’indice de consommation en 2012 a amplifié le phénomène : le coût alimentaire a ainsi progressé de 30,0 % entre 2010 et 2012, pour s’établir à 0,97 €/kg de lapin vif produit en moyenne (0,88 €/kg en 2011, 0,74 €/kg en 2010). Parallèlement, le prix de vente du lapin a également connu une hausse, de 10,1 %, passant ainsi de 1,65 €/kg vif vendu en 2010 à 1,82 €/kg vif vendu en 2012. Cette hausse du prix de vente et l’amélioration des performances techniques, notamment en maternité, permettent ainsi à la marge sur coût alimentaire de ne pas s’effondrer : elle recule néanmoins de 4,2 % entre 2010 et 2012 pour s’établir à 112 € par femelle et par an, soit 5 € de moins par femelle et par an. A titre de comparaison, la baisse avait été de 22,6 € par femelle et par an entre 2006 et 2008.
|
Conclusion |
|
La hausse du prix de l’aliment depuis le second semestre 2010 et les difficultés techniques rencontrées par les producteurs en 2011 et 2012 pénalisent leurs résultats économiques, malgré une augmentation notable du prix de vente. La situation de 2013 devrait s’inscrire dans la continuité de celle de 2012, avec un prix d’aliment toujours très élevé. |
|