CUNICULTURE Magazine Volume 42 (année 2015)  pages 30 à 32

16èmes Journées de la Recherche Cunicole
Résumés des communications de la session
Systèmes d'élevage, économie, environnement


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G. Coutelet, 2015 - Résultats technico-économiques des éleveurs de lapins de chair en France en 2014. 16èmes Journées de la Recherche Cunicole, Le Mans, 24-25 Nov. 2015, 193-196
 

Le programme RENACEB permet la centralisation nationale des données technico-économiques des élevages cunicoles. Les résultats 2014 représentent plus de 80 % des femelles en production organisée et mettent en évidence une stagnation de la plupart des critères techniques par rapport à 2013. Ainsi, le taux de mise-bas (82,9 %) et le poids vendu par insémination (15,57 kg/IA) se stabilisent entre 2013 et 2014.

Les performances économiques se stabilisent également en raison d’une baisse du prix de l’aliment (287,2 €/t, - 6,5 %) compensée par celle du prix de vente du lapin vif (1,86 €/kg, - 2,6 %). Le revenu moyen des éleveurs (1 113,6 €/mois), simulable grâce aux résultats du réseau de fermes de références CUNIMIEUX, régresse légèrement du fait de sauts ou décalages de bandes plus fréquents en 2014 qu’en 2013 (8,01 bandes produites en 2014 contre 8,16 en 2013).

C. Achard, V. Dupouy, S. Siviglia, N. Arpaillange, B. Gabinaud, S. Combes, Y. Ramayocaldas, C. Denis, M. Ballester, S. Boucher, B. Dilé, S. Chatellier, B. Le Normand, A., Chaubet, D. Esquerre, A. Ghozlane, E. Ruppe, A. Bousquet-Melou, J. Estelle, O. Zemb, 2015 - Etat des lieux de l’antibio-résistance en élevage cunicole français et application du concept d’exclusion compétitive pour limiter la transmission d’un microbiote maternel antibiorésistant. 16èmes Journées de la Recherche Cunicole, Le Mans, 24-25 Nov. 2015, 197-201
  Afin de proposer un système de maîtrise de l'antibiorésistance microbienne en élevage cunicole, nous avons identifié les gènes d'antibiorésistance stratégiques en France et testé une solution potentielle pour limiter le niveau d’antibiorésistance dans la flore digestive des lapins d’élevage. 102 gènes d’antibiorésistance ont été identifiés par analyse métagénomique des gènes microbiens issus de fèces de 30 lapines provenant d’élevages différents. Cinq des 10 gènes d’antibiorésistance les plus abondants confèrent une résistance à la tétracycline, antibiotique le plus utilisé dans le panel d’élevages. Les gènes de résistance aux tétracyclines sont plus abondants dans les échantillons issus d’élevages consommateurs d’antibiotiques. Les résultats de la PCR quantitative du gène tetO sont cohérents avec l’analyse métagénomique. Nous avons utilisé l'exclusion compétitive pour limiter la transmission d’antibiorésistance. Les lapereaux de 24 mères traitées à la tétracycline ont été utilisés dans les conditions standards d’élevage (n=5), dans des conditions de retrait des fèces maternelles (n=4) et dans le cas d’inoculation de 3 suspensions fécales pauvres en bactéries résistantes (n=5, 5 et 5). Le taux d’entérobactéries résistantes à la tétracycline dans les fèces de lapereaux après sevrage est moindre (45%, 48% et 10%) dans les lapereaux inoculés que dans le groupe contrôle (94%). Cette tendance doit être confirmée à l’aide d’un deuxième essai. L’exclusion compétitive appliquée pour limiter le niveau de résistance aux antibiotiques de la flore fécale ouvre des perspectives d’action en termes de techniques d’élevages reposant sur la coprophagie.
D. Savietto, A.Y. Prigent, T. Gidenne, M. Colin, S. Combes, O. Zemb, L. Fortun-Lamothe, 2015 - Intérêt et limites de l’ajout de fèces dures dans le nid sur la santé des lapereaux. 16èmes Journées de la Recherche Cunicole, Le Mans, 24-25 Nov. 2015, 203-206
  Le comportement naturel de coprophagie exprimé par les jeunes lapereaux au nid peut être amplifié par l’ajout de fèces dures exogènes. L'objectif de notre étude est 1) d'évaluer la faisabilité de cette pratique en conditions d’élevage professionnel, et 2) d’étudier son intérêt et ses limites sur la santé des lapereaux jusqu’à l’âge de la vente. L’expérience a été réalisée sur 363 portées, dans un élevage professionnel n'utilisant pas d'antibiotiques depuis plus de 10 ans, et pendant 5 bandes consécutives, de la naissance à 70 jours d’âge. Dans le groupe F (fèces ajoutés, n = 183 portées), des fèces exogènes (5 crottes par jour et par nid) ont été ajoutés dans le nid entre 2 et 18 jours de lactation. Ces fèces exogènes provenaient de femelles futures reproductrices du
même élevage. Dans le groupe T (Témoin, n = 180 portées), aucun apport de fèces exogène n’a été réalisé, mais le comportement naturel de dépôt des fèces dures dans les nids était respecté. L’ajout de fèces dures exogènes dans les nids n’a pas amélioré le taux de mortalité des lapereaux pendant l’allaitement (T: 7,5 % vs. F: 7,2 %). Une interaction significative entre les effets traitement et bande a été observée pour le taux de mortalité après sevrage, où une influence favorable pendant la bande 2 (T: 20,4 % vs. F: 8,2 %) a été constatée. Les écarts de résultats obtenus ici entre élevage professionnel et préalablement en conditions expérimentales, démontrent qu'il faut des études complémentaires sur l’origine des fèces, le moment du début du traitement et la période de la journée à laquelle les fèces exogènes sont déposées dans le nid, pour valider cette pratique.
B. Pichard, C. Mailloux, E. Orhant, S. Guillo, A. Lozahic, N. Jagut, F. Dasse, 2015 -  Eléments de diagnostic des conditions de travail en élevage cunicole. Etude exploratoire. 16èmes Journées de la Recherche Cunicole, Le Mans, 24-25 Nov. 2015, 207-210
  Les objectifs de ce travail sont d’analyser les situations de travail des éleveurs de lapins et de déterminer des axes pour améliorer leurs conditions de travail et prévenir les risques professionnels. Pour cela, nous avons réalisé une analyse ergonomique basée sur 1) des entretiens auprès de 7 éleveurs et de 7 acteurs de la filière cunicole et 2) des observations du travail réel dans 4 élevages. Ces observations du travail réel se sont déroulées sur 6 journées. Nos résultats montrent que les principaux déterminants des conditions de travail internes à l’exploitation sont : la contrainte économique, la conception des cages, le matériel de manutention, la conception des bâtiments, les équipements de nettoyage, la connaissance des risques professionnels. Les principaux déterminants des conditions de travail externes à l’exploitation sont : le positionnement de la FENALAP, le rôle des services de remplacement et l’appui humain, le rôle des abattoirs et le rôle des groupements. Une meilleure connaissance de la nature et du rôle respectif de ces différents déterminants devrait permettre de développer une stratégie globale d’amélioration des conditions de travail et d’élaborer des repères à destination de la filière en matière de prévention des risques professionnels.
L. Fouchez, A.Tessereau, B. Greffard, A. Bruhier , 2015 - Les facteurs de variation de la pénibilité du travail en élevage cunicole. 16èmes Journées de la Recherche Cunicole, Le Mans, 24-25 Nov. 2015, 211-214
  Les conditions de travail des éleveurs, composante essentielle de l’activité d’élevage, sont au coeur des enjeux de la filière cunicole et une préoccupation quotidienne des éleveurs. L’objectif de ce travail est de faire un état des lieux et de décrire l’influence de quelques facteurs de variation de la pénibilité du travail en élevage cunicole. Pour cela, la filière cunicole des Pays de la Loire, en partenariat avec la filière Pictocharentaise et la MSA, a réalisé une étude grâce à une enquête effectuée auprès des de 58 éleveurs du principal bassin de production. Ces derniers, qui ont décrit leur élevage et ses équipements, se sont exprimé sur leurs conditions de travail et leur état de santé et ont évalué la pénibilité des différentes tâches d’élevage selon des échelles de score à 5 niveaux. Les éleveurs enquêtés ont complété et renvoyé le questionnaire composé d’un descriptif de l’élevage et des équipements, de notes de pénibilité ressentie par action ainsi qu’une évaluation de leur l’état de santé.
Ce premier travail a permis d’identifier les tâches et les facteurs qui ont un impact sur les conditions de travail des éleveurs. D’une manière générale les résultats montrent que 60% des intervenants ont déclaré avoir déjà eu des douleurs au dos, aux épaules et/ou aux mains. La pénibilité ressentie devient plus importante pour eux dès que les travaux nécessitent un effort physique. Néanmoins, pour les 2/3 des intervenants principaux, l’effort physique ou d’attention à fournir dans le travail est jugé ni facile ni dur (score moyen de 3 sur 5) et 85% estiment avoir les capacités physique, de réflexion et d’attention adaptées à leur travail. Les éleveurs sont en majorité satisfaits de l’organisation du travail, même s’ils estiment que les jours de congés restent insuffisants.
L. Maertens, S. Buijs, F.A.M. Tuyttens, 2015 - L’impact d’un logement temporairement en groupe et du sol sur le bien-être des lapines. 16èmes Journées de la Recherche Cunicole, Le Mans, 24-25 Nov. 2015, 215-218
  Un logement collectif des lapins est considéré comme une des voies d’amélioration du bien-être à cause des possibilités plus élevées de locomotion et de comportement social. Nous avons comparé le bien-être de 3 lots de femelles (n=24/lot) logées soit dans des cages (femelle + portée) de 0,4 m², soit dans des parcs de 2 m² (4 femelles + portées) avec un sol en caillebotis ou en grillage. Entre 3 jours avant la mise-bas et 18 jours après, les parcs étaient divisés en 4 unités individuelles. Les femelles étaient soumises à une conduite à 42 jours. Les femelles temporairement logées en groupe ont passé un temps limité à la locomotion et aux interactions sociales. Le jour de la mise en groupe elles sautaient et se toilettaient/reniflaient les unes les autres pendant 4,3 et 1,3% du temps, respectivement, alors que dans les cages ces pourcentages n’étaient que de 0,7 et 0% (p<0,01). Après la mise en collectivité, les femelles passaient 7,3% de leur temps à des comportements agonistiques ce qui était absent dans les cages (p<0,01). Ultérieurement (4 et 11 jours après la mise en groupe) ces différences comportementales étaient toujours présentes quoi que moins exprimées. Les femelles temporairement en groupe ne passaient pas plus de temps l’une contre l’autre que dans les cages (seulement possible avec le grillage entre elles). Dans les parcs, 58% des femelles avaient des petites blessures et 20% des blessures plus graves. Le logement n’avait pas d’influence sur le poids des glandes surrénales ou les déformations vertébrales (p>0,10), mais conduisait à un cortex du tibia plus épais (p<0,05) chez les femelles logées en parcs. Les caillebotis ont réduit très fortement les premiers signes de maux de pattes : 5% vs 65% (lot parc grillage) et 68% (lot cage grillage). En conclusion, nous n’avons pas trouvé de preuves indiquant qu’un logement temporairement en groupe a des impacts positifs prononcés sur le bien-être des femelles.
 
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