CUNICULTURE Magazine Volume 50 (année 2023)  pages 05-08

19 èmes Journées de la Recherche Cunicole - 2023
JRC
Résumés des communications de la session
Systèmes d’élevage, Economie, Environnement


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Pour chaque communication est indiquée dans la marge l'adresse e-mail de l'auteur correspondant, pour la cas où des questions pécises devraient lui être posées sur la travail ici résumé.
 
Chiron P. , Doré A., Fortun-Lamothe L. .2023 Déterminants, motivations et résistance aux changements concernant la réglementation sur le bien-être animal chez les éleveurs de lapins français. 19èmes Journées de la Recherche Cunicole, Le Mans, 22-23 mars 2023, 2-6

laurence.lamothe@inrae.fr

L Lamothe

Laurence FORTUN-LAMOTHE pendant la présentation de la communication

  Dans un contexte d'évolution probable de la réglementation (initiative citoyenne « fin de l’ère en cage »), ce travail vise à étudier les déterminants, les motivations et/ou les résistances aux changements chez les éleveurs de lapins en France. Nous avons tout d'abord réalisé 29 entretiens exploratoires que nous avons étudiés à travers une analyse thématique. Nous avons ainsi identifié neuf thèmes qui caractérisent les motivations des éleveurs de lapins et 8 thèmes qui caractérisent les résistances. Certains thèmes sont identifiés à la fois comme des motivations et des résistances au changement. L'économie est le thème commun le plus cité (n=19 et 19/29, respectivement). Les entretiens ont aussi permis d’identifier ce que les éleveurs aiment ou pas dans leur métier et ce qu’ils identifient comme des menaces (figure ci-dessous.
Nous avons ensuite évalué le rapport au changement des éleveurs de lapins français grâce à un questionnaire proposé en ligne. Le rapport au changement a été évalué à travers deux variables synthétiques résumant l’intérêt pour l'innovation et les pratiques d’évolution (faible, moyen, fort). Les effets des variables technico-économiques et socio-démographiques (attributs sociaux, motivations internes et externes) sur le rapport au changement ont été analysés à l'aide de tests de Chi² et V de Cramer. Nous avons obtenu 78 questionnaires complets. Les résultats montrent un lien entre l'appétence pour l'innovation et les pratiques d'évolution (P<0,001). Il y a plus de variables socio-démographiques (33%, 21/63 ; P<0,05) que de variables technico-économiques (5%, 1/19 ; P<0,05) qui sont liées au rapport au changement. Les pratiques d'évolution sont plus influencées par les variables de motivations internes (6/16, économiques, techniques, facilitation du travail/confort des intérêts de l'agriculteur que par les motivations externes (3/21, incitations sociétales, groupe familial ou environnement social proche). Ces résultats suggèrent que l'accompagnement de la transition doit être pensé en termes de types d'agriculteurs plutôt que de types d'exploitations Les résultats suggèrent de mettre en valeur les conséquences positives que le changement peut apporter aux éleveurs, en d'autres termes, les intérêts propres de l'éleveur (motivations internes) tels que la santé de ses animaux, l'organisation de son travail et la rentabilité de son entreprise. Cependant, les résultats montrent aussi qu’il est important de fournir aux éleveurs de lapins un soutien et un accompagnement sur la manière de tirer parti des primes de prix, des essais d'innovation et d'autres solutions pour accompagner les évolutions vers une meilleure prise en compte des demandes sociétales autour du bien-être animal en élevage.
     et Craintes de élevaurs
Travel A. , Chastagner A. , Puterflam J., Warin L., Bailliard A. , Gillet E.. 2023. Creation d’une «charte interprofessionnelle de bonnes pratiques en élevage cunicole». 19èmes Journées de la Recherche Cunicole, Le Mans, 22-23 mars. 2023, 07-11

travel@itavi.asso.fr

A. Travel

Angélique TRAVEL
pendant la présentation de la communication

  Sortir de la crise de la maladie virale hémorragique (VHD) est un enjeu particulièrement structurant pour la filière cunicole. La mise en œuvre et le respect des règles basiques de la biosécurité sont indispensables, en complément de la vaccination des reproducteurs. En parallèle, pour la filière, il est essentiel de pouvoir apporter aux consommateurs/citoyens, des garanties sur les pratiques en élevage et le respect du bien-être des lapins. Le projet EVALAP, porté par le CLIPP et animé par l’ITAVI, vise à co-construire et déployer une Charte interprofessionnelle de bonnes pratiques en élevage cunicole, qui fera référence pour toute la filière et dont le respect du contenu permettra de renforcer la prévention des maladies, tout en améliorant les conditions d'élevage des lapins au regard du bien-être animal. Cet article présente la méthode de construction de la Charte, son contenu et décrit les premiers résultats obtenus sur 14 élevages. Les modalités de déploiement et de communication à destination de la filière pour assurer sa mise en œuvre et son suivi sur le terrain, sont aussi présentées.
  Points de Contrôle
Pedro V.,, Rousset N., Fourdin S., 2023. Demédication : analyse de 10 ans d’évolution des usages. 19èmes Journées de la Recherche Cunicole, Le Mans, 22-23 mars. 2023, 12-16

pedro@itavi.asso.fr

V.Pedro
Vincent PEDRO
pendant sa présentation

  Evolurion des IFTADepuis 2011, la filière cunicole s’est engagée dans une démarche de réduction de l’usage des antibiotiques au travers de «son plan interprofessionnel de médication raisonnée». Malgré un contexte économique difficile, cet enjeu fut perçu comme un challenge motivant pour les acteurs de la filière. Plus de 10 ans après la mise en place d’indicateurs visant à suivre l’évolution des usages d’antibiotiques et à aider à piloter cette démarche, cette synthèse vise à présenter l’évolution pluriannuelle des indicateurs IFTA (Index de Fréquence des Traitements Antibiotiques) reproduction et croissance et l’évolution du recours à l’alimentation médicamenteuse, mis en perspective au regard des évolutions des indicateurs techniques et économiques elle s’appuie en particulier sur le réseau de collecte GTE RENACEB qui regroupe, pour 2021, 429 ateliers d’élevages Les principaux résultats montrent que les IFTA reproduction et IFTA croissance sont en diminution de 54 % et 50 % sur la période 2012 à 2021. Les résultats sont positifs et attestent de la capacité des producteurs à atteindre les engagements pris.

André F., Davoust C., Zecchin W., Launay C., Guené-Grand E., 2023. Croissance et viabilité des lapins engraissés en logement alternatif avec accès à un jardin d’hiver : 1ers résultats, .19èmes Journées de la Recherche Cunicole, Le Mans, 22-23 mars. 2023, 17-20

Chantal.Davoust@adm.com

E. Guené

Eùilie GUENÉ-GRAND
pendant la présenration de la communication

  Au cours de ces dernières décennies, de nombreux progrès en terme de génétique, de nutrition et de démédication ont été réalisés en élevage cunicole. Les conditions d’élevage et tout particulièrement de logement font désormais l’objet d’une attention particulière. En effet, les attentes sociétales se portent sur le bien-être animal en élevage et la filière cunicole n’y déroge pas. Suite à 8 essais réalisés en station expérimentale, le concept Wellap® a été mis en application sur le terrain et cette communication porte sur les performances obtenues dans un élevage commercial sur 6 bandes. consécutives .WellapCe nouveau concept est composé de parcs au sol (avec copeaux ?) avec accès à "un jardin d’hiver", au sol bétonné nettoyé un fois par semaine..Les deux parcs, intérieur et extérieur étaientt dotés d’enrichissements. L’objectif de cette publication est de présenter les performances obtenues sur 6 bandes consécutives produites de mars à décembre dans ce nouveau bâtiment en comparaison de celles obtenues dans le même élevage en conduite dite classique, dans des cages polyvalentes. Pour chaque bande, 1000 lapins été logés dans 10 parcs avec jardin d’hiver. Le bâtiment est composé de 10 parcs de 2m de largeur et 5m de longueur (3 m en intérieur et 2 m en jardin d’hiver), enrichis de 2 mezzanines de 0,72m² chacune (une dans la partie intérieure et l'autre dans la partie extériure). La surface déployée de chaque parc est donc de 11,44m² dont 10m² au sol, soit une densité globale de 8,74 lapins par m² ou 14,88/m² si on ne compte que la partie intérieure. aves sa mezzanine. Le reste des lapins de chaque bande (2300 à 3000 lapins environ par bande) a été logé dans des cages collectives polyvalentes (0,385m x 1m x 0,30m) par groupes de 6 lapins, soit 15,58 lapins par m². (note) Le sevrage a été réalisé à 37j d’âge en moyenne (une bande tous les 49 jours) et la durée d’engraissement a été en moyenne de 46 jours pour les deux types de logement.
La viabilité en engraissement a été significativement meilleure pour les lapins logés en parcs avec jardin d’hiver (97,5% en parcs comparés à 96,7% dans les cages polyvalentes ; P<0,01). Le poids à l’abattage (cages : 2,81 kg et parcs : 2,98 kg), le taux de saisies (cages : 0,16% et parcs : 0,45%), le rendement à l'abattage (cages : 59,6% et parcs : 59,3%) et la productivité (cages : 19,6 kg/IA et parcs : 20,8 kg/IA) ne sont pas significativement différents entre les deux modes de logement. La viabilité est supérieure dans cet élevage comparée aux moyennes nationales (cages : 96,7% versus 91,8 et parcs : 97,5% versus 92,1%). Le taux de saisies est quant à lui inférieur à ces mêmes références (cages : 0,16% versus 1,7% et parcs : 0,45% versus 4,0%). Une analyse complémentaire sur une année complète permettra d’évaluer un éventuel effet de la saison.
Gidenne T. Huang Y., Lombard S., Savietto D. , 2023. GAELA – une application smartphone pour une gestion assistée d’un atelier cunicole et le référencement des performances. 19èmes Journées de la Recherche Cunicole, Le Mans, 22-23 mars. 2023, 21-24.
thierry.gidenne@inrae.fr


T. Gidenne

Thierry GIDENNE
pendant la présenation de la communication
  Ecran d'accueilGAELA est une application smartphone combinant l'aide à la décision (gestion de la reproduction) et l'enregistrement des performances (saisie unique, directe et sécurisée sur un serveur public) pour un atelier cunicole qui fait un suivi individuel des reproducteurs comme c'est me cas pour la majorité des éleveurs de lapin Bio par exemple. GAELA est associée à un site web qui permet à l'éleveur de calculer les performances de son troupeau pour une période de temps choisie. Ainsi, les performances de reproduction ont été compilées pour 6 exploitations sur 2 années de production (2018-2020). La taille du cheptel était en moyenne de 30 femelles et variait largement entre les exploitations. En moyenne 3,9 saillies ont conduit à 2,6 mises-bas par femelle/an (taux de fertilité de 66,8%), pour un nombre moyen de lapereaux nés vivants de 7,1. Cet échantillon partiel de données suggère des performances modestes en cuniculture biologique et aussi une grande variabilité de performances entre ateliers. Le référentiel de données s'accroit actuellement avec près de 40 élevages inscrits à GAELA. Ainsi, avec un plus grand nombre d'ateliers produisant régulièrement, il sera possible de fournir une analyse plus précise des performances technico-économique de la cuniculture biologique ou avec accès au pâturage.
  Performances
Gidenne T., Fortun-Lamothe L., Huang Y., Savietto D., 2023. SYNTHESE - Cuniculture biologique ou au pâturage : systèmes, règlementation, performances technico-économiques. 19èmes Journées de la Recherche Cunicole, Le Mans, 22-23 mars. 2023, 26-36

thierry.gidenne@inrae.fr

Gidenne

Thierry GIDENNE
pendant la présenation de la communication

  La cuniculture avec accès des lapins au pâturage, réalisée essentiellement sous certification « Agriculture Biologique » (AB) reste encore marginale en France (environ 50 cuniculteurs) et ne produit pas suffisamment pour répondre à la demande des consommateurs. Cette synthèse a pour objectif de faire le point sur le fonctionnement et les performances actuelles des systèmes cunicoles AB ou basés sur la pâturage. Le lapin étant un animal herbivore, la cuniculture AB privilégie le pâturage, et bien maîtrisée, elle peut rémunérer un demi SMIC avec 40 lapines reproductrices sur 4 ha (pâtures et cultures complémentaires)..types  de pâturage Au plan pratique en France, la taille du cheptel varie beaucoup selon les exploitations, allant de 15 femelles (éleveurs en installation) à plus de 70 (éleveur installé depuis plus de 15 ans).
Pour les porteurs de projet, outre l'accès à la terre, la gestion de la prophylaxie et de l'alimentation sont deux contraintes fortes des systèmes cunicoles AB. Le nouveau règlement Européen, applicable depuis janvier 2022, préconise l'utilisation maximale du pâturage mais, de façon contradictoire, permet d'installer un troupeau de 40 lapines sur seulement 200 m² de prairie, et n'oblige pas à une rotation des parcs entre deux groupes d'animaux, sucessifs ce qui élève fortement le risque de parasitisme. Les récentes études ont quantifié l’ingestion d'herbe (30 à 80 g MS/jour/lapin) et la croissance du lapin au pâturage (15 à 25 g/jour). Le cycle productif d'un atelier cunicole AB est extensif avec une moyenne de 2,7 mise bas par lapine et par an (contre 6,7 en système hors sol). Une forte progression technique semble possible, particulièrement sur la gestion de la reproduction.
 
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