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L.
MIRABITO, 2003. Logement et bien-être du lapin : les nouveaux enjeux.
10èmes Journ. Rech. Cunicole, INRA-ITAVI, 19-20/nov/2003, Paris, ITAVI
éd. Paris, 163-172. ITAVI,
28 rue du Rocher, 75008 Paris, France.
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lapine
grignotant un brin de paille dans une cage "enrichie" (photo
L. MIRABITO) |
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Lapine
et sa portée de 2 semaines dans une cage à plate-forme |
Lapine
et sa portée de 4 semaines dans une cage à plate-forme |
Photos
L. MIRABITO | |
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Pourcentage
du temps passé par une lapine sur la plate-forme de sa cage au cours des
5 semaines suivant la mise bas , selon qu'elle vit en Présence
de ses lapereaux ou en leur Absence (lapereaux logés dans
une autre cage et allaités 1 fois /24h), d'après Mirabito (2002) |
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Au cours de la dernière
décennie, de nombreux travaux ont été consacrés à
l'étude de l'impact du système de logement sur le bien-être
des lapins. Au travers de cette synthèse, l'auteur a choisi d'aborder
certains points clés du débat et a divisé son exposé
en 5 grands chapitres : 1/ le sol des cages, 2/ l'enrichissement
du milieu, 3/ la structuration de l'espace, 4/ le logement collectif
des reproducteurs et 5/ l'espace disponible. A partir des éléments
bibliographiques disponibles (40 références citées)
et de l'expérience acquise au travers de ses propres travaux, l'auteur
a tenté de formuler quelques pistes pour essayer de mieux concilier les
attentes légitimes des éleveurs et des citoyens. -1-
En ce qui concerne le type de sol, le grillage est très souvent critiqué
comme source d'inconfort et surtout de lésions aux pattes chez les adultes.
Des solutions alternatives sont recherchées depuis de nombreuses années.
Contrairement à certaines idées largement répandues, une
litière est souvent source de problèmes d'hygiènes et quand
on donne le choix aux animaux elle peut être complètement délaissée
au profit du grillage. Les solutions sont plus recherchées dans des sols
"alternatifs" laissant passer les déjections, avec quelques pistes
intéressantes pour l'animal comme pour l'éleveur. - 2
- L'enrichissement du milieu, principalement par des objets à grignoter
(paille ± compactée, fourrage, bois, ...), a pour but de réduire
les comportements jugés anormaux (mordillage du grillage formant la paroi
des cages, toilettage prolongé, ...). Des résultats positifs importants
ont été obtenus, mais certains échecs ont durement rappelé
que seule l'expérimentation permettait d'obtenir une information objective
et fiable. En effet, certains dispositifs peuvent être la source de contaminations
et de graves problèmes d'hygiène. - 3
- L'organisation interne des cages, en particulier avec des plate-formes permet
au lapin de structurer son espace vital avec des zones de repos en particulier.
Par exemple, une boite "abris" placée dans la cage est utilisée
comme surface haute (les lapins sont dessus 56% du temps) mais très peu
comme refuge substitut d'un terrier ( < 1% du temps à l'intérieur).
Une plate-forme placée dans une cage de mise bas peut servir de refuge
à la femelle allaitante (3e et 4e semaine après mise bas), du moins
tant que ses lapereaux ne sont pas assez grands pour l'y rejoindre (5e semaine).
La motivation de la lapine pour l'usage de la plate-forme est cependant faible,
puisqu'il n'y a pas de "sur-utilisation" après une période
d'interdiction de l'accès à ce "refuge". Des travaux récents
de l'auteur ont ainsi montré que l'usage de cages aménagées
avec une plate-forme ne présentait aucun avantage zootechnique quand elles
sont employées pendant la période de production (suivie pendant
18 mois). Par contre, utilisées pour le logement des jeunes lapines avant
leur entrée en production (avant 18 semaines), les cages aménagées
ont permis à ces dernières d'avoir une carrière de reproduction
plus longue (moins de mortalité) et une viabilité qui semble améliorée
pour leurs lapereaux entre la naissance et le sevrage. - 4
- Certains auteurs voudraient voir les lapines reproductrices élevées
en groupe et non pas en cages individuelles. Les essais récents conduits
dans ce cadre ont montré une adaptation très variable des lapines
au logement collectif et surtout de très nombreux cas d'accroissement de
la mortalité des lapereaux avant leur sevrage. Ces difficultés avaient
d'ailleurs fait rapidement abandonner l'élevage en groupe des lapines quand
il avait été proposé à la fin des années 60.
Des essais sont toujours en cours avec des modifications de l'organisation et
de l'équipement des cages ou des parcs hébergeant les groupes de
lapines. - 5 - Enfin les
travaux sur l'espace disponible pour les lapins ont été surtout
concentrés sur la période d'engraissement. Des travaux assez nombreux
ont montré que lorsque la surface disponible pour un lapin donné
s'accroît, soit par réduction de la densité dans une cage
collective, soit par accroissement de la taille du groupe (de moins de 10 à
plus de 40) à densité égale, sa vitesse de croissance est
réduite. Par ailleurs, la disponibilité d'une surface plus grande
pour les lapins améliore la "qualité" de leurs mouvements
(plusieurs bonds successifs) sans modification de la part du temps consacrée
aux déplacements dans la cage ou le parc. |
G.
POSTOLLEC, E. BOILLETOT, R. MAURICE, V. MICHEL. , 2003. Influence de l'apport
d'une structure d'enrichissement (plate-forme) sur les performances zootechniques
et le comportement des lapins d'engraissement élevés en parcs. 10èmes
Journ. Rech. Cunicole, INRA-ITAVI, 19-20/nov/2003, Paris, ITAVI éd. Paris,
173-176. AFSSA,
Unité Protection Animale, Zoopôle, BP. 53, 22440 Ploufragan, France
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Les effets de l'apport
d'une plate-forme surélevée (incluse dans le calcul de la surface
totale), comme structure d'enrichissement, sur le comportement et les performances
zootechniques, ont été évalués chez des lapins d'engraissement
(croisés commerciaux Hycole) élevés en groupe, dans des parcs
de grande (60 lapins) ou de petite (10 lapins) taille. Les deux types de parcs
ont été comparés à des cages classiques (6 lapins)
à un seul niveau. La densité était de 15 sujets par m²
dans les trois systèmes qui ont été suivi du sevrage (31jours)
à l'abattage (71 jours). Par rapport aux cages (gmq de 45,4 g/j.), la réduction
de la vitesse de croissance a été de 8% en grand parc et de 5,5%
en petit parc, mais sans aucune altération de l'efficacité alimentaire.
La mortalité globale est restée inférieure à 1%. Aucun
des trois modes de logement étudiés n'a eu d'influence significative
sur la répartition du capital temps entre les grands types d'activité,
mais 51% des lapins "actifs" faisaient au moins un saut par période
d'observation de 10 minutes dans les grands parcs contre 29 à 30% dans
les deux autres types de logement.
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Les
Petits Parcs étaient en fait des cages classiques auxquelles avaité
été ajouté une plate-forme. (Photos AFSSA - Postollec) |
Dans
les Grands Parc, une cage classique renversée et ouverte aux 2 bouts servait
de plate-forme (ou plus souvent de refuge). |
| S.
COMBES1, G.POSTOLLEC2,
N. JEHL3, L. CAUQUIL1,
B. DARCHE1, 2003. Influence de trois modes de
logement des lapins sur la qualité de la viande. 10èmes Journ.
Rech. Cunicole, INRA-ITAVI, 19-20/nov/2003, Paris, ITAVI éd. Paris, 177-180 1
- INRA, Station de Recherches Cunicoles, BP 27, 31326 Castanet Tolosan cedex,
France, 2 - AFSSA, Unité Protection Animale, Zoopôle, BP 53,
22440 Ploufragan, France 3 - ITAVI, 28 rue du Rocher, 75008 Paris, France
| Les
caractéristiques des carcasses et des viandes de lapins élevés
en cage classique (CC) de 0,385 m², en petit parc (PP) de 0,662 m²ou
en grand parc (GP) de 4,052 m² à une même densité de
15 lapins/m² ont été comparées (n=30 lapins/lot). Les
parcs étaient équipés d'une plate-forme (voir
communication précédente, ce sont les même lapins).
A 71 jours d'âge, les animaux élevés en cage étaient
significativement plus lourds (2516 g) et leur poids de carcasse plus élevé
(1433g) que ceux des lapins élevés en grands parcs (2337 g et 1324g),
ces caractéristiques étant intermédiaires pour les animaux
élevés en petit parc (2440 et 1375g ). Le rendement à l'abattage(56,6%
en moyenne) et le rapport muscle/os n'ont pas été affectés
par le mode de logement. Par contre, l'adiposité a été significativement
plus élevée chez les lapins des cages : 1,85% de gras périrénal
sur la carcasses du lot CC contre 1,58% et 1,59% pour PP et GP. Les animaux élevés
en parc ont présenté des arrières plus développés
(PP 31,0% et GP 31,4 % du poids de la carcasse vs 30,4% pour CC) et une
viande plus rouge que ceux élevés en cage. La teneur en eau totale
et résiduelle ainsi que les différentes variables de cisaillement
du muscle longissimus dorsi crus ne différaient pas entre les lots.
Par contre les pertes à la cuisson ont été significativement
plus fortes pour les cuisses des lapins des grands parcs que pour les lapins des
2 autres lots CC et PP. Les auteurs concluent que l'élevage en parcs est
éventuellement susceptible de donner un bonne image à l'élevage
des lapins, mais pas de conférer à leur viande de différence
gustative aisément identifiable. |
N. JEHL1,
E. MEPLAIN1, L. MIRABITO1,
S. COMBES2 , 2003. Incidence de trois modes de
logement sur les performances zootechniques et la qualité de la viande
de lapin. 10èmes Journ. Rech. Cunicole, INRA-ITAVI, 19-20/nov/2003,
Paris, ITAVI éd. Paris, 181-184. 1
- ITAVI, 28 rue du Rocher, 75008 Paris, France 2 - INRA, Station de recherches
Cunicoles, BP 27, 31326 Castanet Tolosan cedex
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Les
performances zootechniques du sevrage à l'abattage et la qualité
de la viande ont été étudiées sur 200 lapins hybrides
(Hyplus) élevés en cage classique (CC) de 6, en parc (P) de 45 lapins
ou en cage grillagée avec plate forme (CPf) contenant 10 lapins. Tous les
animaux ont été logés à la même densité
(17 sujets /m²). La mortalité a été plus importante
pour les animaux élevés en parcs par rapport aux animaux élevés
en cage (18% vs 4%). Les animaux élevés en parc ou en CPf ont présenté
une croissance ralentie. A 70 jours d'âge, les poids vifs étaient
de 2550 g pour CC vs 2439 pour Cpf et 2434g pour les parcs. Les carcasses
des animaux élevés en parc ou en cage avec plate-forme ont eu une
proportion de parties arrières (cuisses) plus importante que celle des
animaux élevés en cage standard : 32,4% vs 31,9% pour CC. Cette
augmentation était associée à une plus forte proportion d'os,
ces derniers étant également plus résistants à la
rupture. Ces résultats pourraient s'expliquer par une activité physique
plus importante dans ces deux types de logement par rapport aux cages standard.
Les auteurs ont en effet observé plus de bonds et de positions redressées
chez les animaux élevés dans les parcs et les cages avec plate-forme
tout au long de l'engraissement. Enfin, les pertes de jus à la cuisson
des cuisses étaient similaires pour les 3 types de logement : 23,3 %
en moyenne. |
S. COMBES,
F. LEBAS , 2003. Les modes de logement du lapin en engraissement : influence
sur les qualités des carcasses et des viandes. 10èmes Journ.
Rech. Cunicole, INRA-ITAVI, 19-20/nov/2003, Paris, ITAVI éd. Paris, 185-200. INRA,
Station de Recherches Cunicoles, BP 27, 31326 Castanet-Tolosan Cedex, France,
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Ce travail a pour but de
répertorier et d'analyser les études ayant abordé l'influence
du logement dans ses différentes composantes (température, surface
au sol, densité, structure d'enrichissement) sur les performances de croissance
et la qualité des carcasses et des viandes. Le passage du logement en clapiers
à celui en cages collectives sur grillage dans les élevages rationnels
actuels résulte d'essais empiriques conduits dans les années 1970-1980.
L'engraissement en parcs est un mode de logement actuellement proposé en
réponse aux attentes sociales relatives au bien-être animal. Cette
synthèse reprenant 43 publications réalisées au cours
des 20 dernières années permet
de montrer que l'accroissement de la densité (au-delà de 18-20 lapins/m²
ou de 40-45 kg de poids vif/m²) détériore légèrement
les performances de croissance sans affecter la qualité des carcasses et
des viandes, mais augmente le risque sanitaire. De même, l'augmentation
du nombre de congénères engraissés ensemble, et surtout la
présence de litière pénalisent l'état sanitaire des
animaux en parc. L'augmentation de l'espace alloué aux animaux dans les
parcs permet d'augmenter l'activité locomotrice et de ce fait ralentit
la croissance. Cela modifie les proportions de la carcasse en faveur des parties
arrières, en association avec une baisse notable de leur adiposité
externe (gras périrénal, ...) comme interne (lipides intramusculaires).
Cependant, l'accroissement de l'exercice ne semble pas suffisant pour influer
de façon importante sur les caractéristiques de la viande elle-même.
Enfin des modifications du logement sont systématiquement incluses dans
les modèles de diversification des produits, en association avec des changements
de génotype ou d'alimentation. Les analyses sensorielles révèlent
des différences modestes de qualité de la viande par rapport à
l'élevage classique, en dépit de l'importance des modifications
apportées aux différents paramètres du système d'élevage.
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J.CHALIMBAUD,
F.GUERDER, 2003.
Résultats du réseau de fermes de références cunicoles
CUNIMIEUX de 1998 à 2001-2002. 10èmes
Journ. Rech. Cunicole, INRA-ITAVI, 19-20/nov/2003, Paris, ITAVI éd. Paris,
201-204. Institut
Technique de l'Aviculture, 28 rue du Rocher - 75008 Paris, France
| Le
réseau de fermes de références cunicoles CUNIMIEUX, mis en
place en 1997, fournit depuis trois ans des informations détaillées
sur les structures des élevages (surfaces, bâtiments, conduite
),
les pratiques des éleveurs (sanitaires, environnementales, alimentaires
)
et leurs résultats zootechniques et économiques. Outil complémentaire
des Gestions Technico-Économiques, il permet de suivre l'évolution
de cette production à l'échelle d'une centaine d'élevages.
Outre la description des ateliers, la présentation des résultats
économiques permet d'observer une amélioration de la marge brute
depuis deux ans, après trois années de baisses consécutives.
Mais les coûts de production restent très proches des prix de vente,
même pour les ateliers les plus rentables. Les principaux résultats
sont résumés ci-dessous pour la campagne 2001-2002, avec une répartition
des élevages en fonction du mode de conduite de la reproduction (Saillie
Naturelle ou Insémination Artificielles) et
du nombre de femelles par élevage.
Type
d'élevage | SN<250
fem | SN>250
fem | IA<400
fem | IA>400
fem |
Nombre moy.
de femelles/élevage | 166 |
380 |
303 |
831 |
Nb
de lapins produits /fem. et /an | 38,3 |
46,7 |
47,1 |
46,8 |
Poids
produit /femelle /an (kg) | 95,06 |
113,50 |
115,47 |
118,98 |
Heures
de Main d'Oeuvre/fem/an | 8,8 |
6,8 |
5,5 |
4,0 |
Prix
revient 1 kg vif hors MO 1 |
1,73
€ | 1,40
€ | 1,45
€ | 1,45
€ |
Valeur 1 heure
de MO (SMIC brut) | 6,67
€ |
Prix revient
avec MO (€/kg vif) 2 |
2,35 |
1,80 |
1,77 |
1,67 |
Prix
de vente observé (€/kg vif) | 1,97 |
1,83 |
1,82 |
1,80 |
1
: frais fixes (amortissement, ...) + frais variables (alimentation, ...) 2
: calcul de la rédaction. | |
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