Chapitre 1

FAIRE CONNAISSANCE AVEC LE LAPIN

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1.1 Les Races de lapin
1.2 L'appareil digestif du Lapin

1.2.1 Particularités du tube digestif du lapin
1.2.2 La spécificité anatomo-physiologique du tube digestif du lapin
1.3 L'alimentation

1.4 La reproduction et l'élevage des jeunes
1.5 L'environnement
1.6 Quelques chiffres
1.7 Terminologie
Introduction
Chapitre 2 Créer un élevage de lapins
Le lapin (Oryctolagus cuniculus) est un mammifère autrefois classé dans l'ordre des Rongeurs mais finalement classé dans celui des Lagomorphes (lièvres, lapins, …). C'est un animal à mœurs crépusculaires et nocturnes, constructeurs de terriers en pleine nature. Avant la mise bas, la femelle construit un nid avec ses poils et les matériaux secs de son environnement (herbes ou feuilles sèches,…). C'est aussi un animal calme, peu bruyant, docile et qui aime être traité avec beaucoup de douceur.
Les caractéristiques externes du lapin domestique se présentent comme l'indique la figure 1. ci contre
1.1. Les races de lapin
Les différentes races de lapin se distinguent en fonction de la nature et de la couleur du poil et du format de l'animal.
d'après la nature du poil :
- Les races ordinaires sont caractérisées par la présence de poils de bourre (environ 2 cm) et de poils de jarre nettement moins nombreux mais plus épais et plus long (3-4 cm). Les jarres sont aussi parfois appelés "poils de garde".
- Les rex ou races dites à poils ras sont des races où bourre et jarres ont la même longueur (2cm) donnant un aspect velouté à la fourrure.
- Les races à "laine", les angoras qui fournissent du poil de 5 à 6 cm de long. En raison de l'épaisseur de ce pelage en fin de pousse (avant la mue), les lapins de ce type supportent très mal les fortes chaleurs.

Par ailleurs, il existe une gamme très variée de couleur de ce poil et de répartition des couleurs comme l'indique la figure 2 ci-dessous.
Figure 2 : Les différents types de répartition des couleurs chez le Lapin (selon Arnold et coll., 2005)
Deux exemples de races pour chacun des 8 types de repartitions des couleurs
agouti sauvage agouti bicolore agouti harlequin pigment extrémités unicolore argenté panaché plaqué panaché tacheté

Lapin de garenne

Feu noir

Japonais

Chamois de Thuringe

Alaska

Argenté de Champagne

Hollandais noir

Petit Papillon Rhénan

Normand

Nain Noir & Blanc

Rhoen

Russe
(ou Petit Russe)

Bleu de Vienne

Petit Argenté Noir

Hollandais madagascar

Géant Papillon
 
Fauve de Bourgogne
Géant Blanc du Bouscat
Californien
NéoZélandais Blanc
Bélier Français
Géant des Flandres

d'après le format (chez le lapin les femelles pèsent généralement entre 2 et 10% de plus que les mâles)

Les petites races : le mâle adulte pèse moins de 3 kg.
Ce sont par exemple :
  - le Petit Russe
  - l'Argenté Anglais
  - le Noir et Feu
Leur conformation est excellente, leur précocité bonne, leur chair fine.

Les races moyennes : le mâle adulte pèse de 3 à 5 kg.
Ce sont par exemple :
  - l'Argenté de Champagne
  - le Fauve de Bourgogne
  - le Néo-Zélandais Blanc
  - le Blanc et le Bleu de Vienne
  - le Californien…
Ce sont des races commerciales par excellence, bonne précocité, format correspondant à la demande en Afrique, conformation satisfaisante, chair fine et dense

Les races géantes Les mâles adultes ont un poids vif de 5 à 7 kg, voire plus. Ce sont par exemple :
  - le Géant Blanc de Bouscat
  - le Géant Papillon Français
  - le Bélier Français
  - le Géant des Flandres
De croissance relative lente, elles possèdent une chair longue au grain grossier. Elles fournissent des viandes dites de fabrication (pâté, rillettes…). Elle sont souvent assez peu prolifique.

Pour la production de viande commerciale, il est rare d'utiliser en Europe des races pures. Le plus généralement ce sont des croisements entre des lignées spécialisées par sélection et issues entre autre des races Californien et Néo Zélandais Blanc.

Les internautes curieux de l'aspect d'autres races de lapins, peuvent se reporter à la photothèque de ce site où ils trouveront environ 450 photos illustrant une centaine de races et variétés de lapins.

 

1.2. L'appareil digestif du lapin

1.2.1. Particularités du tube digestif du lapin
Le lapin est un monogastrique (ne possède qu'un seul estomac) par opposition aux bovins ou aux chèvres qui ont plusieurs estomacs. Au sein des mammifères monogastriques (chien, porc,…) le lapin se distingue par l'importance de son cæcum. Les dents du lapin poussent continuellement de 2 à 3 mm par semaine, contrairement à celle des chevaux qui ne poussent que de 5 à 6 mm par an ou celles des ruminants qui ne poussent plus du tout après leur mise en place. Il les use et les affûte en les frottant les unes contre les autres par des mouvements fréquents des mâchoires.

L'appareil digestif du lapin est présenté par les figures 3a et 3b

Figure 3 : L'appareil digestif du lapin : a) Viscères en place et b) Schéma et caractéristiques
des principaux éléments du système digestif du lapin

1.2.2 La spécificité anatomo-physiologique du tube digestif du lapin
Après leur ingestion, les particules alimentaires séjournent brièvement dans l'estomac, progressent dans l'intestin grêle et y sont attaquées par les sécrétions de l'intestin et du pancréas. La bile provenant du foie facile l'action des enzymes contenues dans les sécrétions pancréatiques et intestinales. Les éléments assimilables sont alors libérés et absorbés par la paroi de l'intestin. Cette première phase dure environ 4 à 5 heures (3-4 h dans l'estomac + 1½ h environ dans l'intestin grêle).

Les particules non digérées et les restes des sécrétions arrivent dans le caecum et sont attaquées par les enzymes des bactéries qui y vivent et s'y multiplient. Des éléments assimilables issus de l'activité des bactéries sont là aussi directement absorbés.
Après 12 à 18 heures, le contenu du caecum est évacué dans le côlon, partie terminale de l'intestin.

Selon l'heure du jour, le côlon va produire 2 types de crottes :
   - dans le courant de la matinée des crottes molles ou caecotrophes, en forme de grappes de 5 à 10 petites boules, enrobées de mucus, qui sont happées par le lapin directement à leur sortie de l'anus.
   - des crottes dures aux autres moments. Elles sont rondes, riches en fibres, évacuées dans la litière.

Les crottes molles, riches en acides aminés et en vitamines se retrouvent dans l'estomac et elles sont "traitées" comme le reste des aliments. De ce fait un particule donnée très peu digestible peut faire plusieurs fois (de 1 jusqu'à 3 ou 4 fois) la trajet bouche -anus avant d'être éliminé dans une crotte dure.

Ce comportement physiologique conduisant à la production de 2 types de crottes
et à l'ingestion d'un seul s'appelle la caecotrophie.

Un bon fonctionnement de la caecotrophie est absolument indispensable à la santé du lapin. Tout dysfonctionnement peut entraîner des diarrhées parfois mortelles. Parmi les facteurs jouant directement un rôle favorable sur la caecotrophie, on peut citer :

  • le calme et une bonne ambiance générale de l'élevage avec une grande régularité au point de vue de l'éclairage, des interventions humaines, des horaires des repas,
  • une densité modérée dans les cages (d'engraissement),
  • la qualité de l'abreuvement (une eau de qualité en permanence, une eau que l'éleveur accepterait de boire lui même)
  • la composition de l'aliment en particulier l'équilibre protéines - fibres - amidon qui est tout particulièrement déterminant dans le bon fonctionnement du caecum.

1.3 L'alimentation

Le nombre de prises de repas est évalué entre 20 à 30 fois par jour et notamment la nuit.
La quantité moyenne d'aliments consommés par jour (aliment sec distribué à volonté) est de :
- 150 à 350 g par lapine suivant son stade physiologique,
- 100 à 120 g par lapereau en engraissement.
Le lapin est un gros consommateur d'eau potable en particulier les lapines allaitantes et les lapereaux en croissance. La consommation d'une femelle allaitante est de près de 1 litre par jour. Celle d'une femelle avec ses petits est de 1,5 à 2 litres par jour.

1.4 La reproduction et l'élevage des jeunes
 

Les différentes caractéristiques sont :

  • Femelle à ovulation provoquée par la saillie (la lapine est une femelle non cyclée)
  • Durée de gestation 31 jours en moyenne (30 à 32 jours)
  • Age de la femelle au 1e accouplement : environ 5 mois
  • Age du mâle au 1er accouplement : environ 6 mois
  • Nombre de lapereaux à la naissance par portée : 1 à 12 (5 à 7 en moyenne en zone tropicale)
  • Nombre de femelles par mâle : 8 à 9 femelles pour 1 mâle
  • Mise Bas de lapereaux nus (ou glabres) et aveugles, à motricité très réduite.
  • Allaitement exclusif des petits par la mère pendant les premiers 18-20 jours environ, puis alimentation mixte lait + aliment solide à partir de la fin de la 3ème semaine de vie
  • Nombre de portées par an et par femelle : 5 à 7
  • Remise au mâle 10 à 12 jours après la mise bas ou après le sevrage de la portée précédente.
  • Sevrage des jeunes : classique 35 jours après la mise bas, mais possible sans problème dès 28 jours.
  • Installation des jeunes sevrés dans des cages d'engraissement
  • Reproduction stimulée par la lumière (14 à 16h de lumière par jour)
  • Durée moyenne de production d'une femelle : 1 à 2 ans.

1.5 L'environnement
 

- Production de déjections formées de crottes dures et d'urine, à évacuer périodiquement mais utilisables comme engrais : en moyenne 10 kg par lapin produit et par an (voir chapitre digestion pour la composition).
- Elevage à faire à l'abri des nuisibles (chien, chat, serpent, rat, etc…)
- Installation du lapin à l'abri de la chaleur et du soleil, recherche d'une atmosphère bien ventilée, en évitant les courants d'air forts

 

1.6 Quelques chiffres
 

La vente intervient à l'âge de 3 à 4 mois, soit :
- 35 jours de la naissance au sevrage, puis 60 à 90 jours d'engraissement.
- Poids à la vente : 2,0 à 2,5 kg vif en moyenne.
- Nombre de lapins vendus par femelle et par an : 25 à 35

 

1.7 Terminologie

La cuniculture (ou cuniculiculture les 2 termes sont corrects) est l'ensemble des sciences, techniques et pratiques permettant l'élevage de lapins domestiques.
Le cuniculteur (ou cuniculiculteur, ou éleveur de lapins) est la personne conduisant l'élevage.
L'unité de mesure en cuniculture est la femelle reproductrice ou la cage-mère. Pour toute opération de recensement du cheptel il faut évaluer l'importance des troupeaux en cages-mère ou en femelles reproductrices. La cage-mère est une cage équipée d'une boite à nid dans laquelle une lapine met bas et élève ses petits jusqu'au sevrage. Il faut au moins une cage d'engraissement par cage-mère et plus généralement 15 à 18 cages d'engraissement pour 10 cages-mère.

 

 
Introduction
Chapitre 2  Créer un élevage
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