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Introduction Le
hall d'accès aux salles de conférence
La
tribune d'honneur lors de la séance inaugurale
Le
lapin du calendrier aztèque, emblème de la fécondité,
... et du Congrès
| | Le
8ème Congrès Mondial de Cuniculture organisé par
la World Rabbit Science Association (WRSA)
s'est tenu du 8 au 10 septembre 2004 au Mexique dans la ville de Puebla, à
150 km de Mexico. Le texte de l'ensemble des communications présentées
est disponible gratuitement sur le site Web de la WRSA à l'adresse
suivante : http://www.dcam.upv.es/8wrc/.
Il nous semble toutefois important de rappeler que toutes ces communications sont
rédigées en anglais, la langue officielle de l'association internationale.
Ces textes sont aussi disponibles sur un CR-Rom qui contient aussi tous les
articles publiés fin 2003 dans les revues scientifiques spécialisées
dans le domaine du lapin, aujourd'hui arrêtées (Journal
of Applied Rabbit Research et Cuni-Sciences) ou toujours actives (World
Rabbit Science). Rappelons que le texte des communications présentées
lors des 7 précédents congrès mondiaux avaient été
réunis en 2000 sur un autre CD-Rom toujours disponible.
L'objectif
du présent article est de réaliser un bilan général
quantitatif et qualitatif (du point de vue des disciplines) de ce congrès,
en détaillant d'abord le contenu des conférences invitées
puis celui des tables rondes et enfin celui des communications courtes. Nous n'aborderons
donc pas le contenu détaillé de chaque section (résultats
marquants, applications potentielles, etc.). Cette analyse sera faite lors
de la classique journée "Le 8e Congrès mondial - Ombres
& Lumières" qui sera organisée par l'Association
Scientifique Française de Cuniculture (la Branche française
de la WRSA) le 10 mars 2005 dans les locaux de l'École vétérinaire
de Nantes (les détails d'organisation seront mis
à disposition sur ce site dès qu'ils seront disponibles)On
peut considérer que l'organisation générale du congrès
a été bonne, et comparable à celle des précédents
congrès. On peut toutefois exprimer quelques regrets, concernant par exemple
le fait que les textes complets des communications étaient disponible seulement
sous format électronique (CD-Rom). Seuls les résumés des
communications avaient été imprimés dans un recueil (sans
index des auteurs) pouvant être utilisé pendant les séances
de travail. On peut aussi observer que le choix des communications présentées
oralement n'était pas toujours judicieux. Enfin, on peut aussi remarquer
qu'une animation scientifique autour des posters (certes délicate
à organiser, mais cela avait été réalisé lors
du congrès de 1996 à Toulouse) aurait permis à chaque
auteur de présenter rapidement son travail, ce qui n'a pas été
le cas. | | |
Conférences
invitées (rapports
de synthèse) Tableau
1 :Liste des conférences invitées | Un
total de 13 conférences magistrales a été présenté
dans les diverses disciplines, soit un nombre similaire à celui des 2 précédents
congrès (Toulouse en 1996, Valence en 2004). Elles
ont été présentées devant l'ensemble des congressistes.
Le nombre de conférences invitées constitue un indice d'impact scientifique
d'un pays. Ainsi, la France arrive au premier rang, avec 4 conférences
invitées (2 avaient été demandées à
des Espagnols et 2 à des Italiens). La liste des conférences
invitées figure au tableau
1 avec un renvoi possible vers le résumé du contenu de
chacune (résumé traduit en français)
et avec sa référence exacte. |
Animation de tables rondes
Tableau
2 : Liste des tables
rondes | L'invitation
à animer une table ronde constitue un autre indice d'impact scientifique
d'un pays, sachant qu'en général les animateurs ont présenté
un court rapport introductif aux discussions. Ainsi, sur les 6 tables rondes qui
se sont effectivement tenues, (tableau
2) deux ont été animées ou co-animées par des
chercheurs français. | Communications
courtes Aspects
quantitatifs globaux
| Au
plan quantitatif, 216 communications courtes ont été écrites
et sont disponibles, mais le nombre de communications présentées
oralement ou en poster (affiches) a été inférieur. Par exemple,
aucun délégué Chinois n'était présent, et ainsi
aucune des 19 communications écrites de ce pays n'a été présentée
et par voie de conséquence aucune n'a pu être discutée. A
titre de comparaison, en 1996 et en 2000 le nombre de communications courtes était
similaire (217 à Toulouse et 211 à Valence)
et plus faible en 1992 (n=182 à Corvallis). Quarante
neuf communications ont été présentées oralement (en
deux sessions simultanées chaque fois), le reste l'a été
sous forme de poster (une session quotidienne par discipline). Au plan quantitatif,
on peut donc juger que ce congrès a connu un succès similaire aux
2 précédents. Il semble en être de même du point de
vue du nombre de participants (entre 450 et 500 personnes, dont 45 français,
chiffres non officiels). | Impact
scientifique de chaque nation. Figure
1 : Nombre de communications par pays (pays en ayant présenté
au moins 2)
| Du
point de vue des communications courtes, au total 31 nations ont été
représentées (au moins un auteur de chacun des pays),. Pour
juger de l'impact des différentes nations présentes à ce
congrès, nous avons effectué un décompte du pays d'origine
des équipes présentant chaque communication courte, en prenant en
compte le pays d'origine de l'auteur principal et des co-auteurs éventuels.
Par exemple, si une communication était signée par 2 espagnols et
un français, le nombre de communication a été augmenté
de 1 pour chacun des 2 pays. L'Italie
et l'Espagne viennent au premier et deuxième rang avec 35 et 34 communications
courtes respectivement, devant la France et la Hongrie qui en ont présenté
respectivement 31 (14% du total) et 27 (figure
1). Il faut souligner l'effort de participation du Mexique, qui en tant que
pays organisateur, a présenté un total de 23 communications. |
Figure
2 : Répartition des pays en fonction du nombre de communications courtes
présentées et identification des collaborations entre pays | La
proportion de communications courtes signées par au moins 2 nations différentes
est modeste et ne représente que de 12% de l'ensemble (25/216,
cf. tableau 3). L'analyse
des pays qui ont collaboré entre eux (figure
2) montre que la France vient en tête avec 6 papiers co-signés
avec un autre pays devant le Hongrie qui en a co-signé 5. Il nous semble
aussi important de souligner que ni le Mexique (23 communications),
ni la Chine (19 communications), ni le Brésil (11
communications) n'ont co-signé de communication avec une équipe
d'un autre pays. Enfin, quelques pays semblent ne figurer dans cette liste de
pays que parce qu'une équipe d'un autre pays est venue solliciter un équipe
de ce pays. C'est par exemple le cas de l'Australie (avec la France),
du Royaume Uni et de la Suisse (avec le Portugal) ou de
l'Ukraine (avec la Tchéquie). |
Impact
des différentes disciplines Tableau
3 : Répartition des communications par disciplines
| Pour
juger de l'impact des différentes disciplines présentées
à ce congrès, nous avons effectué un décompte des
communications courtes en réaffectant d'assez nombreuses communications
d'après leur contenu, et non pas en reprenant les décomptes de l'index
du recueil des résumés (tableau
3). Ce décompte "corrigé" est néanmoins imparfait,
puisqu'il est difficile de "classer" un travail qui traite d'interactions
entre 2 disciplines: par exemple nutrition et pathologie. Pour mémoire,
lors des 2 précédents congrès l'équilibre entre les
différentes disciplines était proche de celui observé lors
de celui-ci (valeurs en italique dans le tableau 3).
On peut néanmoins remarquer un intérêt croissant pour la pathologie,
et pour les études d'éthologie.L'impact
quantitatif des différents pays est très variables selon les disciplines.
Ainsi, la Chine domine nettement les études sur la production de fourrure
et de poil Angora (n=8 sur 9). L'Espagne et la France restent
leader dans le domaine de la génétique (respectivement
9 et 8 communications), tandis qu'en nutrition c'est l'Espagne qui tient
le premier rang (n=12 comm. vs 6 pour la France).
Les études en pathologie et en qualité de la viande sont dominées
par les équipes Italiennes (n=13 et 7 comm. respectivement).
Enfin, les études de reproduction et de physiologie de la reproduction
sont également dominées à parts égales par la Hongrie,
l'Italie et la France. | Les
principaux thèmes traités dans les différentes disciplines | Comme
par le passé, l'originalité et la qualité scientifique des
travaux sont très variables. Pour chaque section disciplinaire, nous nous
intéresserons succinctement aux principaux thèmes traités,
ou marquants par leur apport de connaissances originales. |
Génétique
et Biotechnologie | De
nouvelles connaissances ont été apportées sur le génome
du lapin et l'impact de certains gênes. On notera en particulier la présentation
des premiers résultats sur la carte génétique du lapin
(Chantry-Darmon et al., INRA Jouy et Toulouse). Deux travaux ont
porté sur les interactions entre pathologie et génétique
(dont une sur l'EEL: INRA Toulouse+Tours). Mais, l'essentiel
des travaux en génétique a concerné d'une part, les performances
de reproduction (9 études: longévité, fertilité,
production laitière, capacité utérine, ovulation
.)
et d'autre part, l'étude de la croissance et de la qualité de la
viande (7 études). |
Reproduction
et Physiologie de la reproduction | L'étude
des effets de différentes technique d'élevage sur les performances
de reproduction des femelles a constitué la majorité des communications
de cette section (photopériode, types de cages, double allaitement,
tonte), avec une attention "spéciale " pour les effets
du rationnement (3 études). L'autre partie importante
de cette discipline concernait la production spermatique, en liaison avec les
apports alimentaires (3 papiers), le génotype, ou
les techniques de conservation du sperme (3 papiers). Enfin,
le prix de la meilleure communication en reproduction a été attribué
à un travail sure les sources de variation de la production laitières
dans une population algérienne de lapins (N. Zerrouki et
al., Algérie) | Pathologie
et Hygiène | | On
peut regretter que l'étude de l'EEL n'ait fait l'objet que de 3 communications
(2 venat de France par Licois et Coudert, une d'Italie).
En revanche, une part majoritaire des travaux a concerné l'étude
de la colibacillose (7 papiers) : la vaccination avec des
souches atténuées (4 études), les caractéristiques
de pathogénicité et les effets sur la muqueuse digestive. La
pathologie de la reproductrice est toujours un sujet d'actualité (6
études: Pasteurelles,
), ainsi que les travaux d'épidémiologie
générale ou visant un agent pathogène spécifique
(VHD, myxomatose,
). | Nutrition
et Alimentation | | Une
approche originale de la maîtrise de la santé digestive du lapereau,
via une technique d'alimentation, a fait l'objet de 3 études Française:
cela concerne l'impact du rationnement par l'eau de boisson sur la croissance
et l'état sanitaire du lapereau sevré. Le prix de la meilleure
communication en nutrition a été décerné à
une équipe de l'université de Saragosse (Belenguer
et al.), pour un travail original sur l'estimation de l'importance
quantitative de la caecotrophie et du recyclage de protéines bactériennes.
Au plan des nouvelles méthodes d'études, on doit aussi signaler
2 travaux qui portent sur la mesure de la digestion chez le lapereau (thème
émergent ?). Comme par le passé, les études de
la valeurs nutritives d'ingrédients alimentaires (n=9 études),
et d'impact de différents additifs (n=11, prébiotiques,
probiotiques, etc..) ont constitué une part majeure de cette section.
On peut aussi signaler une thématique émergente, concernant l'étude
des stratégies d'alimentation en relation avec le rythme de reproduction
ou l'âge au sevrage (5 communications). L'impact
de la nutrition sur la composition du lait a été un thème
traité par 4 auteurs, tandis que les recherches sur les besoins nutritionnels
ont été restreintes principalement à l'étude des effets
des fibres alimentaires (5 papiers). | Physiologie
générale et digestive | | L'une
des thématiques émergentes en physiologie digestive est l'étude
de l'écosystème caecal (4 études Espagnoles).
L'emploi de récentes méthodes en microbiologie moléculaire
permet ainsi une nouvelle approche prometteuse pour caractériser la flore
caecale en relation avec divers facteurs, tel que les conditions pathologiques
ou alimentaires. D'autre part, un intérêt particulier a été
porté sur la morphologie de la muqueuse digestive (3 études).
Ainsi, le prix de la meilleure communication en physiologie a été
décerné pour un travail sur la morphologie et la maturation de la
muqueuse chez le lapereau, à l'aide d'une nouvelle méthode par micro-dissection
(M. Gallois et al., INRA Toulouse). | Technique
élevage et économie | | Nous
avons choisi de retenir dans cette section les recherches liées à
la cuniculture rationnelle. Ainsi les travaux traitant d'économie de la
production de viande, ou portant sur la mise au point de nouvelles techniques
d'élevage (allaitement, éclairage) sont en
nombre limités (n=7), et émanant surtout d'équipes
Hongroises (4 comm.). Retenons que les effets d'un engraissement
en 2 phases (avec variation de la densité) a été
évalué chez des lapereaux sevrés précocement
(21jours), alors qu'un autre travail de la même équipe (Université
de Kaposvar) a porté sur l'interaction entre cette méthode
et la technique d'allaitement par 2 mères. Les effets d'un double allaitement
ont également été abordés par une équipe Mexicaine.
Signalons par ailleurs, 2 études descriptive de l'économie du marché
de la viande de lapin dans la ville de Mexico. | Elevage
en zone tropicale et systèmes alternatifs (session dite "FAO") | | Les
12 communications que nous avons retenues dans cette section concernent pour l'essentiel
la description de la production cunicole dans divers pays tropicaux et/ou en voie
de développement. Les systèmes cunicoles décrits sont en
général peu intensifs et sont souvent développés à
l'échelle familiale. L'essentiel de ces contributions provient du Mexique,
mais il faut aussi signaler des recherches provenant d'autres nations, telles
que Cuba, Algérie, Maroc, Argentine, Bénin et Inde. | Croissance
et qualité de la viande | | Les
interactions entre des facteurs génétiques et la qualité
de la viande a été le principal thème d'étude traité
dans cette section (n=8 sur 18 au total). L'impact du rationnement
a été abordé par 2 équipes, d'une part sur la qualité
de la viande, et d'autre part sur la croissance des lapereaux lors d'un rationnement
de la mère. Il faut noter des recherches (Mc Nitt, USA)
sur la simplification d'une méthode de mesure de la quantité
et de la qualité des restes osseux dans la viande séparée
mécaniquement, critère important dans les cas de valorisation des
restes de carcasse après découpe ou après séparation
mécanisée de la totalité de la viande d'une carcasse (donnant
une "pâte" de viande de lapin). Enfin, une méthode
originale de la traçabilité des animaux et de la carcasse a été
présentée: Elle fait appel à une procédure "in
vivo ", d'injection intra-péritonéal d'un transpondeur
(bio-verre encapsulé). | Ethologie
et Bien-être | | Deux
types de recherches ont été présentés dans cette section:
- d'une part, 10 études qui portent sur les effets de différents
systèmes de logement, que ce soit chez le lapin en croissance ou chez la
femelle reproductrice (taille de cage, élevage en groupe,
enrichissement du milieu, type de plancher). - d'autre part,
3 études plus descriptive du comportement: chez le mâle, la femelle
ou sur les relations mère-jeunes. Soulignons que 5 études sur
les 13 proviennent d'équipes d'Europe du Nord (Allemagne,
Pays-Bas, Belgique) et 4 études proviennent d'Italie. | Production
de fourrure et de poil Angora | | Cette
section a fait l'objet de 9 communications courtes, dont 8 chinoises, et une française
(D. Allain, INRA Toulouse). Seule 2 études ont porté
sur la production de poil Angora, tandis que les 7 autres ont porté sur
divers aspects de la production de fourrure de type Rex (nutrition,
génotype,
). | Conclusions Les
prochains Rendez-vous Nantes
10 mars 2005 «Le 8e Congrès Mondial, Ombres & Lumières» Organisation
par l'ASFC Vérone
(Italie) Juin 2008 «9e Congrès Mondial de Cuniculture» Organisation
par la WRSA | | Globalement,
le 8ème congrès mondial de cuniculture (Puebla) a été
comparable aux 2 précédents congrès, tant du point de vue
de la masse totale d'information présentée (216 comm.
courtes + 13 conférences), que de la qualité scientifique
des résultats. L'ensemble des participants a exprimé sa satisfaction,
quant à la qualité de l'organisation et à l'excellent accueil
général. La place des recherches cunicoles Française
demeure donc aux tous premiers rangs mondiaux, tant au point de vue du nombre
de communications courtes que celui des conférences invitées, ou
du point de vue de l'animation des tables rondes. Néanmoins, cette recherche
cunicole Française semble en régression (surtout dans les sections
nutrition et pathologie), si l'on se réfère à la proportion
de travaux présentés par des Français lors des 3 derniers
congrès: 14% en 2004 (n=31/216), 20% en 2000 (42/211),
et 17% en 1996 (n=37/217). Espérons que cette baisse
de notre effort de recherche n'est que conjoncturelle, et liée en 2004
au lieu "éloigné" du congrès (pour
mémoire, en
1992, au congrès de Corvallis la proportion
de communications courtes Française était de seulement 11,5%, n=21/182).
Sachant que le prochain congrès aura lieu en Italie - à Vérone,
en 2008 - nous pourrons vérifier cette hypothèse.Ce
rapide bilan du congrès de Puebla doit maintenant être approfondi,
pour chaque discipline, en détaillant les résultats marquants, ainsi
que ceux potentiellement utilisables par les professionnels de la cuniculture.
Comme déjà mentionné en introduction, ce bilan détaillé
fera l'objet d'une journée d'animation organisée par l'Association
Scientifique Française de Cuniculture (ASFC) la branche française
de la WRSA, le 10 mars 2005 à Nantes. | | |