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II
- PRODUCTION SPERMATIQUE |
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Quelques communications
de la session reproduction ont concerné la production spermatique
en liaison avec les effets génétiques (2 communications)
et les apports alimentaires (3 communications). Quelques communications
présentées dans d'autres sessions ont été
ajoutées.
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Sélection pour vitesse
de croissance élevée
concentration semence
% éjaculats éliminés
volume et motilité de la semence
nombre de spermatozoïdes "utiles" par éjaculat
( - 25%)
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1
- Production spermatique et effets génétiques
Brun et al. ont mesuré les effets d'une sélection
divergente sur le poids à 63 jours (lignées haute et
basse), sur l'aptitude des mâles à donner de la semence
et sur les caractéristiques de la semence évaluées
visuellement ou par analyse d'images. La réponse à la
sollicitation ne dépend pas de la lignée. Par contre,
le pourcentage d'éjaculats éliminés (causes :
présence d'urine, volume < 0,4 ml ou motilité massale
< 5) est plus élevée pour les mâles de la lignée
haute à croissance rapide que dans la lignée basse (55,8
vs 33,5 %). En moyenne, la concentration de la semence en spermatozoïdes
est plus importante pour les mâles de la lignée haute
alors que la motilité massale, le volume et la vitesse des
cellules sont plus élevés pour les mâles de la
lignée basse. En conclusion, le nombre de spermatozoïdes
"utiles" par éjaculat (critère synthétique
qui prend en compte le nombre de spermatozoïdes mobiles par éjaculat
et l'aptitude d'un éjaculat à être sélectionné
pour l'insémination) est significativement plus élevé
pour la lignée basse (229 vs 170 millions de spermatozoïdes
utiles /éjaculat). Une relation génétique est
donc mise en évidence entre vitesse de croissance et production
spermatique. |
S'il
existe des différences entre lignées pour la qualité
de la semence, dans ce cas le croisement apporte peu d'amélioration
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Il faut citer
la communication présentée par Garcia et al.
au cours de la session de génétique. A partir de 2
lignées de lapins C et R sélectionnées sur
la vitesse de croissance, et un plan de croisement diallèle
complet, ces auteurs ont mis en évidence des effets génétiques
directs et des effets maternels sur quelques caractéristiques
de la semence. Comme dans le cas précédent des différences
significatives entre lignées ont été trouvées
par exemple pour le nombre de spermatozoïdes totaux par ml
ou par éjaculats (ex. : 358 et 236 millions par éjaculat
pour C et R) , comme pour leur taux de viabilité (73,0 et
84,3 pour C et R). Un effet maternel direct a été
démontré pour le volume de l'éjaculat (favorable
à la lignée C) et pour la concentration de la semence
(favorable à la lignée R). Enfin, le croisement n'entraine
d'effet d'hétérosis significatif que sur le pourcentage
de cellules ayant une gouttelette cytoplasmique proximale et sur
le pH de la semence.
Par ailleurs, les caractéristiques de la semence de 9 mâles
Californiens, Néo-Zélandais ou Chinchilla ont été
évalués à l'Université de Chapingo à
Mexico. Les mâles de souche californienne ont produit le plus
grand volume de semence, cependant, leurs spermatozoïdes étaient
en moyenne moins motiles. Comparés aux deux autres races
étudiées, les 9 mâles de race californienne
ont produit en moyenne un nombre de doses d'insémination
plus faible (Salcedo-Baca et al.).
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Les
effets de l'apport alimentaire de zinc mériteraient de plus
amples investigations |
2 - Production spermatique
et apports alimentaires
Rizzi et al. ont montré qu'un régime alimentaire
contenant une forte concentration en sodium pendant 3 cycles de reproduction
n'a pas d'influence sur les performances de reproduction des mâles,
ni sur les caractéristiques biochimiques de leur semence. (Il
a été vu plus haut que
ce même régime a très peu d'influence sur la physiologie
ou la reproduction des femelles)
Une supplémentation en zinc est susceptible d'améliorer
la spermatogenèse. En effet, Oliveira et al. (Brésil)
ont montré que la supplémentation de la ration alimentaire
de jeunes lapins (à partir du sevrage et pendant 34 semaines)
avec 0, 50, 100, 150 ou 200 ppm de zinc (ZnO) permet d'augmenter significativement
le volume de spermatozoïdes récoltés (estimation
indirecte du nombre de spermatozoïdes) avec l'apport de 150 ppm
. Les autres apports de Zn conduisent à des accroissements
non significativement différents des valeurs obtenues avec
le régime de base (sans d'addition de ZnO mais à teneur
inconnue en Zn - peut être
était-il carencé en Zn ?). Les différents
apports de zinc n'ont entrainé aucune modification significative
du volume des éjaculats et on peut regretter que la qualité
de la semence n'ait pas été étudiée dans
ce travail. |
Une
supplémentation de la ration des lapins en acide linolénique
(oméga 3) permet d'obtenir une semence plus vigoureuse |
L'accroissement
de la teneur en acide alpha-linolénique (5% graines de lin
extrudées) et en vitamine E (+200 mg/kg) de l'alimentation
des mâles s'accompagne d'une amélioration de la qualité
de leur semence : pourcentage de cellules vivantes, vitesse de déplacement,
déplacement latéral de la tête et n'altère
pas la réaction des cellules à un choc hypotonique.
Le volumes des éjaculats et la concentration en spermatozoïdes
ne sont par contre pas modifiés par l'apport d'acide gras
n-3 (=oméga 3) (Castellini et al. ).
Enfin, Zaniboni et al. ont déterminé et comparé
la composition en lipides et en vitamines des différentes
fractions de la semence de lapins (spermatozoïdes, plasma séminal
et granules).
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III
- EVALUATION, TRAITEMENT
ET CONSERVATION DE LA SEMENCE |
1
- Evaluation de la semence
Les
effets de la congélation sur les membranes des spermatozoïdes,
ont été étudiés en utilisant un test
de double coloration (bleu de trypan et Giemsa) avant congélation
puis après congélation et réchauffement (Polgàr).
Ces tests permettent d'évaluer la viabilité des cellules,
l'intégrité de l'acrosome et du flagelle. La congélation
suivie du réchauffement à 37°C a augmenté
le pourcentage de cellules mortes de 18 à 46 %. De plus,
les cellules vivantes présentent des anomalies de membranes
au niveau de l'acrosome et du flagelle. Si les effets de la congélation
ne dépendent pas du jour de collecte, les auteurs mettent
en évidence des effets mâles sur l'aptitude à
la congélation.
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Avec
un dilueur adapté contenant de la gélatine, il semble
possible de conserver à température ambiante (15°C)
de la semence de lapin pendant 72 heures sans affecter son pouvoir
fécondant de manière importante.
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2
- Traitement et conservation de la semence
Par rapport à la semence observée immédiatement
après récolte, 24 heures de conservation de la semence
à 5°C dans une solution saline (Tris - EDTA - acide citrique)
n'affecte ni la motilité, ni la rectitude du déplacement
des cellules (Badù et al.), cependant, le pourcentage
de gouttelettes cytoplasmiques augmente (15,0 vs 11,4 %) .
Echegaray-Torres et al. ont étudié la viabilité
et la fécondance de la semence diluée et conservée
à 15°C dans un dilueur contenant de la gélatine.
La semence était diluée afin de réaliser des
doses de 0,5 ml contenant 20 millions de cellules. La température
était ensuite abaissée (0,33°C/mn) jusqu'à
18°C puis la semence était conditionnée en paillettes.
Bouchées avec de l'alcool polyvinylique, ces dernières
étaient ensuite stockées dans un thermos contenant
de l'acide acétique à 15°C. Toutes les 24 heures
après le conditionnement, les caractéristiques de
la semence étaient évaluées (motilité,
pourcentage des spermatozoïdes vivants et normaux). La semence
conservée 24, 48 et 72 heures était ensuite utilisée
pour inséminer des lapines allaitantes, préalablement
stimulées par une séparation de leur portée
pendant 48 heures. La conservation affecte les caractéristiques
de la semence en particulier la motilité 72 heures après
conservation. Cependant, la fertilité n'est diminuée
que de façon non significative (84, 73 et 70% respectivement
pour 24, 48 et 72 heures de conservation). Les auteurs concluent
que ce dilueur contenant de la gélatine permet donc de conserver
la semence à 15 °C pendant 3 jours, il faut cependant
préciser, que seulement 20 femelles réceptives ont
été inséminées par lot.
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IV
- BIOTECHNOLOGIES et REPRODUCTION
La
congélation rapide des embryons par vitrification donne,
après implantation chez une lapine receveuse, des résultats
à peine inférieurs à ceux obtenus après
un transfert d'embryons frais.
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Au cours de
la session reproduction, une seule communication a concerné
les biotechnologies de la reproduction appliquées au lapin.
La congélation des embryons est utilisée en particulier
pour la conservation de ressources génétiques. La
vitrification est une technique de congélation rapide qui
fait intervenir des concentrations importantes de cryoprotecteurs.
Cette technique est plus simple et moins onéreuse que les
techniques classiques de congélation d'embryons mais elles
pourrait altérer le développement des embryons. Moce
et al. ont étudié l'effet de cette technique sur
la fertilité et le développement des embryons après
transfert sur des lapines receveuses. La vitrification n'affecte
pas le taux de réussite du transfert ( 85 vs 80 %),
par contre la mortalité immédiate après implantation
est augmentée : sur 8 embryons frais transférés
dans une corne utérine 4,83 sont vivants au 17e jour contre
3,68 pour les embryons vitrifiés (P<0,05). A 28 jours
de gestation, les chiffres équivalents sont de 4,55 et 3,66
(moyennes ajustées, écart non significatif).
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V
- MAÎTRISE DE LA REPRODUCTION DANS LES CLIMATS CHAUDS |
Dans
des conditions sub-tropicales (Egypte), Marai et al. ont
étudié 4 programmes lumineux (lumière naturelle,
16L:8D, 12L:12D, 8L:16D) sur la croissance de jeunes lapines et
certains paramètres physiologiques et métaboliques
(14 lapines par lot suivies de 12 à 20/22 semaines). L'expérience
a été divisée en 2 périodes : janvier
à mars (température moyenne de 19°C à midi)
puis juin à août cette seconde période étant
caractérisée par une chaleur intense (33°C en
moyenne à midi). Les fortes chaleurs affectent la croissance
(GMQ de 16,3 vs 21,0 g/j), les paramètres de thermorégulation,
la consommation d'aliment (-33%) et d'eau (+46%), ainsi que les
métabolites sanguins plasmatiques. Seuls les facteurs endocriniens
mesurés (T3 et cortisol) ne sont pas affectés. Les
jeunes lapines élevées sous 8 heures de lumière
ont une croissance identique à celle des lapines élevées
en lumière naturelle (20,8 g/j), meilleure que celle des
lapines exposées à 16 heures de lumière par
jour (16,5 g/j). Leur taux de cortisol sanguin (5,6 ng/ml) est le
plus faible, significativement inférieur à celui des
lapines élevées sous 16h de lumière (7,5 ng/ml)
ou en lumière naturelle (9,6 ng/ml).
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Exemples de
lapins de la population locale Kabyle (Algérie)
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Belhadi a analysé
sur une population locale algérienne en Kabylie, quelques
facteurs susceptibles d'influencer la taille de portée, la
mortalité des jeunes de la naissance à 70 jours ainsi
que le poids de portée à 70 jours. La reproduction
était arrêtée du 10 juillet au 31 août.
Le poids des lapines à la saillie n'influence ni la taille
de portée, ni les mortalités. Alors que les mortalités
ne sont pas influencées par la saison, au printemps, les
tailles de portée et les poids de portée sont supérieurs
à ceux de l'automne. Les lapines primipares allaitantes ont
les plus grandes tailles de portée alors que des mortalités
plus élevées sont observées chez les primipares
allaitantes et les multipares non allaitantes.
Zerrouki et al. ont analysé les performances de reproduction
de cette même souche locale sur une période de 6 ans.
Ces lapines se caractérisent par un poids adulte et une prolificité
modestes (respectivement 2,8 kg et 7,2 nés totaux/MB). Mises
à la reproduction à l'âge de 4,5 mois et saillies
11 jours post partum, leur taux d'acceptation de l'accouplement
et leur fertilité sont respectivement de 74,3 et 73,3 %.
La chaleur estivale n'affecte ni la fertilité ni la prolificité,
seul le poids de portée au sevrage est diminué (-
11 %, comparé à la moyenne des poids aux 3 autres
saisons). Durant les 21 jours suivant 299 mises bas, la production
laitière moyenne a été de 2180 g (104 g de
lait par jour). La production laitière des mères s'accroît
régulièrement avec la taille de la portée,
mais la capacité maximale de production est atteinte avec
7 lapereaux par portée dans cette population. D'autre part,
le rang de portée n'influence pas de manière significative
la quantité de lait disponible par lapereau et par jour dans
cette population (Zerrouki et Lebas). Le prix de la meilleure communication
de la session reproduction a été attribué à
ce dernier travail.
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Afin de répondre
aux attentes des consommateurs et à l'évolution prévisible
de la réglementation européenne concernant l'utilisation
des hormones exogènes, la recherche d'alternatives à
l'utilisation d'hormones pour induire et synchroniser l'oestrus
des lapines a fait l'objet de différentes communications
et sera poursuivie.
Il faut souligner la participation active des physiologistes au
8ème Congrès Mondial de Cuniculture. C'est un point
important car une meilleure compréhension des mécanismes
physiologiques permettrait de mieux contrôler la reproduction
chez le lapin.
Dans les travaux présentés, il faut remarquer enfin,
la prise en compte de plus en plus marquée non seulement
de la productivité des reproductrices mais aussi de leur
longévité (durée de production) en relation
avec la viabilité et la croissance des jeunes sous la mère.
Tous ces aspects sont des éléments qui intègrent
l'intérêt du producteur mais aussi la notion "d'agriculture
durable" par une meilleure prise en compte de la santé
des animaux, de leur bien être ainsi que de la sécurité
alimentaire humaine.
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