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Figure 1: Répartition des communications
par nationalité du premier auteur
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En
classant les communications par la nationalité du premier auteur,
nous pouvons remarquer, comme lors du précédent congrès,
l'absence totale de publication scientifique émanant des pays
anglo-saxons. L'Espagne arrive largement en tête du nombre de
communications avec près d'un quart des publications. La chine
qui n'avait publié pas dans cette session lors du dernier congrès
se retrouve en 2ème position avec 15% des communications.
En raisonnant
par continent, l'Europe représente 67% des communications,
suivie de l'Asie (Chine, 15%), de l'Amérique latine (13%)
et de l'Afrique ( Egypte, 6%).
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Le
rapport invité |
La session de
nutrition et alimentation du congrès a commencé par
un article de synthèse de F. Lebas sur les recommandations
nutritionnelles du lapin à différents stades et sur
un recueil bibliographique (542 articles) portant sur l'utilisation
d'un grand nombre de matières premières : céréales
et produits dérivés, sources d'énergie autres
que céréales, sources de matières grasses,
oléagineux et protéagineux, produits d'origine animale
et sources de fibres. Ce travail présente l'intérêt,
pour des matières premières variées à
utilisation courantes ou plus ponctuelles, de préciser le
taux d'incorporation maxi utilisé dans ces études,
de définir un niveau d'utilisation acceptable, et d'indiquer
les critères zootechniques évalués dans chaque
article. Cette synthèse représente un bon outil pour
les fabricants d'aliments et firmes services pour répondre
à des problématiques de formulation et de substitution
de matières premières en France mais surtout à
l'étranger.
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Prix
de la meilleure communication de la session |
Le prix de la
meilleure communication en nutrition a été décerné
à une équipe espagnole de l'université de Saragosse
(Belenguer et al.) pour un travail original sur l'estimation
de l'importance quantitative de la cæcotrophie et du recyclage
des protéines bactériennes. Le principe de la méthode
repose sur l'incorporation dans l'aliment d'azote 15N
marqué et du suivi de cet azote marqué dans les cæcotrophes
et au niveau des tissus (foie et muscle). Il ressort de ce travail
que près de 50% de la lysine absorbée est issue de
lysine microbienne, mettant en évidence l'importance de la
cæcotrophie dans le métabolisme protéique du
lapin.
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L'analyse
de l'ensemble des publications permet de dégager 7
thèmes principaux
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1.
Analyse de la valeur nutritive d'ingrédients alimentaires |
Neuf communications
courtes sur l'utilisation et la valeur nutritive de matières
premières ont été présentées
au cours de ce congrès. Les matières premières
concernées sont : maïs extrudé, manioc, ensilage
de sorgho grain, foin de ramie, foin de luzerne, Caragana
microphylla, soja, tournesol. La plupart de ces études
ont été réalisées par des d'équipes
de recherche d'Amérique latine.
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2.
Besoins nutritionnels du lapin |
Les recherches
sur les besoins nutritionnels ont été relativement
restreintes sur ce congrès avec seulement 5 communications
dont 4 études chinoises sur les besoins énergétiques,
azotés et en fibres des lapins rex reproducteurs et en croissance.
Ces résultats présentent un intérêt limité
pour l'élevage du lapin en France.
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3.
Méthodologie |
Quelques
travaux de méthodologie ont été présentés
au cours de la session " Nutrition et alimentation " :
Badiola
et al. ont présenté un travail sur la caractérisation
de la diversité microbienne du tractus digestif du lapin par
méthode RFLP (Restriction Fragment Length Polymorphism) en
fonction de l'âge et de l'aliment. L'intérêt de
cette approche est de pouvoir étudier les bactéries
intestinales sans avoir recours à des cultures in vitro,
sachant que seulement une petite proportion des bactéries intestinales
est cultivable in vitro. Les résultats montrent une
évolution de la composition de la flore avec l'âge. Contrairement
au porc et à la volaille, la biodiversité microbienne
chez le lapin est plus importante au niveau iléal qu'au niveau
cæcal.
Deux études
méthodologiques d'estimation de la digestibilité chez
des lapereaux sevrés précocement (étude espagnole,
Gomez-Conde et al..) et en utilisant de la lignine purifiée
comme marqueur (équipe Brésilienne, Pereira et al.)
ont été présentées. La réalisation
d'étude de digestibilité n'est pas conseillée
avant 32 jours d'âge en raison de la rapide évolution
de la digestibilité de la matière sèche avant
cet âge là. Le calcul de digestibilité à
partir de la lignine purifiée comme marqueur reste une technique
intéressante même si les valeurs de digestibilité
sont parfois sous estimées en comparaison avec la collecte
totale. (voir l'analyse
plus détaillée de cette communication dans la synthèse
sur la Physiologie digestive)
Une méthodologie
d'estimation de la production de lait de lapine à partir
de 3 mesures par semaine a été présentée
par une équipe espagnole (Fernandez-Carmona et al.)
avec des résultats satisfaisants.
Une équipe
belge (Maertens et al.) a présenté une méthode
de calcul des rejets azotés et phosphorés pour les
exploitations cunicoles. Une lapine rejette 7.6 kg d'azote (N) et
4,72 kg de phosphore (P2O5)
par an (base 45 lapins de 2,5 kg produits par femelle/an). Pour
une exploitation ne réalisant que de l'engraissement les
rejets d'azote sont de 88 g d'azote et 60 g de P2O5
par lapin (base engraissement de 0,8 kg à 2,5 kg, indice
de consommation de 3,25). (NB : la réduction des rejets azotés
par la voie alimentaire n'a été abordée que
sur une seule étude (équipe égyptienne, Amber
et al..) avec l'apport d'extraits de yucca permettant de
réduire les rejets azotés sous forme d'urée
et d'ammoniac).
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4.
Niveau et nature des fibres alimentaires |
Quatre études
espagnoles ont été consacrées à l'impact
du niveau et/ou du type de fibres sur la digestibilité en
fonction de l'âge (Gomez et al.), sur la composition
et le recyclage des matières grasses dans les cæcotrophes
(Gomez et al.), en augmentant la taille des particules dans
la ration (Nicodemus et al.) et sur l'index de risque sanitaire
sur des aliments en péri-sevrage (Soler et al.). Des
principaux résultats, nous pouvons retenir que la digestibilité
de l'amidon chez le lapereau est significativement affectée
par la source de fibre rencontrée dans l'aliment : la digestibilité
de l'amidon est améliorée avec des régimes
plus riches en fibres digestibles. Un excès d'amidon au niveau
cæcal pouvant être un facteur favorisant les troubles
digestifs, la source de fibre à utiliser dans les aliments
péri-sevrage est primordiale. La source de fibre a également
un impact sur la composition en matière grasse des cæcotrophes.
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5.
Maîtrise de la santé digestive du lapereau |
Technique
d'alimentation
La maîtrise de la santé digestive du lapin via une
technique d'alimentation a été abordée de façon
originale dans 3 études françaises (une d'elle faisant
partie de la session pathologie et hygiène). Des travaux présentés
aux JRC 2003 (Gidenne et al. et Boisot et al.) avaient
déjà montré l'intérêt d'un rationnement
alimentaire pour réduire les problèmes sanitaires d'origine
digestive chez le lapin en engraissement. Ces trois études
issues des travaux de recherche de deux firmes françaises d'alimentation
(Verdelhan et al. (2 articles) et Boisot et al. (1 article))
ont étudié l'intérêt d'un accès
limité à l'eau de boisson (1h à 4h par jour)
pour engendrer un rationnement alimentaire et limiter la mortalité
en engraissement. Les résultats présentés sont
encourageants et montrent qu'une restriction hydrique engendre un
rationnement alimentaire et permet de limiter l'expression de la mortalité
en élevages cunicoles. Le rationnement alimentaire a également
été abordé par une étude tchèque
(Tumova et al.) mais sur un aspect digestibilité, croissance
des organes et paramètres sanguins. Comme déjà
démontré dans d'autres études, un rationnement
alimentaire s'accompagne d'une nette amélioration de l'efficacité
alimentaire sur la période de restriction. Au niveau des organes
internes, un rationnement alimentaire s'accompagne d'une augmentation
relative du cur et du rein laissant penser que la priorité
est donné au développement des organes internes.
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Utilisation
d'additifs
L'intérêt zootechnique de différents additifs
(enzymes, acidifiants, prébiotiques, probiotiques et extraits
végétaux) a fait l'objet de 11 études. Selon
les produits, une réduction des risques sanitaires (Mannan-
oligosaccharide (MOS), triacylglycérols, inuline, Bacillus,
extrait végétal chinois " Jian tu san ")
et/ou un effet positif sur la digestibilité des fibres et
des fermentations cæcales (MOS, inuline, extrait végétal
chinois " Jian tu san ") sont parfois observés.
Ces études présentent l'intérêt de mettre
en évidence certains mécanismes pouvant contribuer
à la sécurisation des régimes chez le lapin
en engraissement. Les résultats obtenus sont à prendre
avec précaution en raison des interactions entre le régime
de base utilisé et le statut sanitaire. Même si certains
résultats sont encourageants dans un objectif de réduction
de l'utilisation d'antibiotiques, aucun des travaux présentés
ne permet de positionner l'un des produits testés en remplacement
exclusif d'antibiothérapies.
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6.
Stratégies d'alimentation des lapines et des lapereaux sur
la période péri-sevrage en relation avec le rythme de
reproduction et/ou l'âge au sevrage. |
Une thématique
émergente sur l'étude des stratégies d'alimentation
des lapereaux sur la période peri-sevrage en fonction ou
non de l'âge au sevrage a fait l'objet de 5 études.
Une firme d'aliment française (Montessuy et al.) a
travaillé sur l'aliment péri-sevrage visant à
trouver un compromis entre les besoins de la lapine en lactation+gestation
et les besoins du lapereau, avec des résultats intéressants
: possibilité de trouver un compromis entre les besoins antagonistes
de la lapine et des lapereaux sans détériorer les
performances.
Une étude italienne de l'université de Naples (Di
Meo et al.), focalisée sur le lapereau, a également
montré l'intérêt de la distribution d'un aliment
adapté au lapereau sur la période pré-sevrage
pour limiter le risque sanitaire après le sevrage (aliment
riche en fibre et teneur faible en amidon). Sur la même problèmatique,
une équipe espagnole (Soler et al.) a redémontré
l'intérêt de la substitution de l'amidon par des fibres
digestibles dans des aliments péri-sevrage pour réduire
le taux de mortalité.
Une étude française de l'INRA (Gidenne et al.)
s'est focalisée sur l'amélioration du statut sanitaire
de lapereaux sevrés précocement (23 j.) en utilisant
un aliment spécifique (riche en protéines et matières
grasses) sur les 13 premiers jours suivant le sevrage précoce,
avant le passage à un aliment engraissement classique. Cet
essai n'a pas mis en évidence d'effet significatif sur la
croissance mais a montré l'intérêt d'un tel
aliment pour améliorer le statut sanitaire de lapereaux sevrés
précocement sur la période d'engraissement.
En relation avec le sevrage précoce, Gidenne et Fortun-Lamothe
ont comparé la croissance, le statut sanitaire et la digestion
de lapereaux sevrés à 23 jours et de lapereaux sevrés
à 32 jours d'âge. Les résultats de cet essai
montrent que le sevrage précoce pénalise la croissance
seulement jusqu'à 7 semaines mais avec une augmentation du
risque sanitaire.
Xiccato
et al. (Italie) ont présenté un travail sur le
rythme de reproduction des femelles et l'âge au sevrage. Les
principaux résultats de cette étude montrent qu'une
augmentation de l'intervalle mise-bas-IA de 11 à 26 jours
a un effet positif sur la récupération des réserves
énergétiques de femelles multipares tout comme le
sevrage précoce à 21 jours en comparaison au sevrage
à 25 jours d'âge.
Le problème du maintien des réserves et de l'utilisation
de l'énergie par les lapines reproductrices a été
abordé également par une autre équipe italienne
(Toschi et al.). Celle-ci a travaillé sur la fin de
gestation de femelles nullipares en comparant une alimentation ad
libitum ou rationnée et mettant en uvre 2 aliments
différant par leur concentration énergétique.
La rétention énergétique est plus basse sur
les animaux rationnés que sur les animaux laissés
à volonté sans que le niveau énergétique
de l'aliment n'ait un quelconque effet. L'utilisation de l'énergie
métabolisable était plus efficace chez les femelles
rationnées.
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7.
Transfert des acides gras de l'aliment dans le lait de lapines |
L'impact de
la nutrition sur la composition du lait de lapines a été
étudié par 3 auteurs (Castellini et al., Kowalska
et Bielanski, Muniz et al.) . Les 3 études ont mis
en évidence un lien étroit entre la composition en
acides gras de l'aliment et la composition en acides gras du lait
traduisant un taux de transfert important des acides gras ingérés
par la lapine au niveau du lait. Castellini et al. ont étudié
la composition en acides gras des carcasses de lapereaux sous la
mère montrant également un enrichissement en acides
gras des tissus proportionnel à la teneur en acides gras
de l'aliment. Deux de ces équipes ont focalisé leur
travail sur les acides gras oméga 3 et plus particulièrement
les formes les plus allongées (EPA et DHA), présentant
potentiellement les propriétés les plus intéressantes.
Toutefois, aucune de ces études n'a étudié
l'impact de l'enrichissement de l'aliment des lapines en oméga
3 sur la croissance, l'immunité et la réponse aux
maladies des lapereaux.
En ce qui concerne la production laitière des lapines, nous
pouvons noter que deux équipes espagnoles se sont intéressées
à la modélisation de la courbe de lactation de lapines
(Casado et al) et à une méthodologie d'estimation
de la production de lait de lapines à partir de 3 mesures
par semaine (Fernandez-Carmona et al.).
(Ndlr : ce type de travail a été fait et publié
par F. Lebas en 1968 ! (utilisation de 3 mesures par semaine) et
lors du 1er Congrès Mondial de Cuniculture en 1976 (modélisation)).
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Conclusion |
En
conclusion, nous pouvons retenir que l'Europe (principalement l'Espagne)
domine toujours la recherche en nutrition du lapin. Il est intéressant
de noter l'arrivée de la Chine, premier producteur mondial,
qui se positionne en 2ème
position au niveau du nombre de publications.
La maîtrise des risques sanitaires reste, sur un plan international,
la préoccupation majeure en liaison avec les besoins des éleveurs.
Les stratégies d'alimentation des femelles et des lapereaux
sur les périodes physiologiques clés (mise en reproduction,
lactation, gestation, sevrage) font partie également des préoccupations
des principaux pays producteurs de lapins. |
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