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Description
de l'échantillon
Figure 1
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Les références
de RENACEB portent sur 1135 ateliers en conduite en bande (quasi
exclusivement en insémination artificielle) et 9934 bandes
complètes (-0,4% / 2004). Cela correspond à plus de
550 000 lapines reproductrices, en progression de 3,7% par rapport
à 2004 en raison de l'accroissement de la taille moyenne
des ateliers : 491 lapines contre 473 en 2004. Les références
de RENALAP ont été établies sur un nombre beaucoup
plus faible d'ateliers (44 en 2005 contre encore 64 en 2004) et
correspondent aux performances d'environ 10 000 femelles en conduite
individuelle et saillie naturelle. Les derniers ateliers travaillant
encore en conduite individuelle sont de taille beaucoup plus modeste,
218 femelles en moyenne, et sont situés en région
Aquitaine pour plus des trois quart d'entre eux..
Les ateliers avec conduite en bande sont situés principalement
en région Pays de la Loire (46,1%). Avec les régions
voisines de Bretagne (15,0%), Poitou-Charentes (13,7%) et Basse
Normandie (3,9%) ce sont près de 80% des ateliers étudiés
qui sont situés dans le Grand Ouest (fig.
1)
Globalement
près de 1180 ateliers ont été suivis en GTE
en 2005, regroupant 565 000 lapines, soit plus de 80% des ateliers
en production organisée et environ 60% des ateliers travaillant
en production rationnelle (plus de 20 mères lapines). Le
nombre d'ateliers est un peu plus faible qu'en 2004, mais le nombre
de lapines étudié est en légère progression
(+1,6%).
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Compte tenu
d'une part du petit nombre d'ateliers qui travaillent en conduite
individuelle (Renalap) et d'autre part de la forte réduction
de ce nombre entre 2004 et 2005 ("perte" des ateliers
disparus ou passés en conduite en bandes), les résultats
moyens sont fournis à titre indicatif et sans commentaires
spécifiques. Seuls les résultats de conduite en bande
(Renaceb) font l'objet d'une analyse particulière dans cet
synthèse.
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Rythme
de reproduction |
Parmi
les ateliers conduits en bande (RENACEB), plus de 88 % le sont en
bande unique, dont 25 % sont gérés selon la méthode
"tout plein - tout vide" (2 cellules ou groupes de
cellules utilisés en alternance en maternité puis en
engraissement). La conduite en bandes à 42 jours est très
nettement dominante et représente 96,7% des rythmes adoptés.
Les autres cas correspondent à 31 ateliers en rythme à
49 jours et 2 ateliers à 35 jours, sur un total de 997. Par
ailleurs, les 132 ateliers qui fonctionnent avec 2 ou 3 bandes utilisent
aussi le rythme 42 jours. |
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Productivité
moyenne des ateliers
Pour
la très grande majorité des critères, l'année
2005 a vu des performances améliorées par rapport
à celles de 2004 dans les ateliers en conduite en bande (RENACEB)
Les
différences de poids à la vente et de prix de vente
au kg vif entre les élevages conduits en bande (Renaceb)
et ceux qui travaillent (encore) en conduite individuelle (Renalap),
démontre que ces derniers travaillent dans un environnement
économique différent des premiers.
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Critères technico-économiques
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RENACEB
conduite en bandes |
RENALAP
conduite individuelle |
2004 |
2005 |
2004 |
2005 |
- Nombre d'ateliers |
1146 |
1131 |
64 |
44 |
- Nombre
moyen de femelles en production |
473 |
491 |
223 |
218 |
- Taux d'occupation des cages mères % |
130 |
134 |
132 |
132 |
- Taux annuel renouvellement des lapines % |
108 |
111 |
103 |
110 |
- Taux de mortalité annuel des femelles % |
28,0 |
29,2 |
40,1 |
45,1 |
- Taux de mise bas / IA ou /saillie % |
79,1 |
79,3 |
78,5 |
80,3 |
- Nb de lapereaux nés totaux / mise
bas |
10,01 |
10,10 |
8,79 |
8,82 |
- Taux de mortinatalité / nés totaux % |
5,8 |
5,8 |
7,6 |
8,8 |
- Taux lap.éliminés à la naissance
/ nés vivants % |
6,6 |
6,9 |
13,3 |
14,3 |
- Taux de mortalité au nid / laissés % |
9,6 |
8,8 |
- Nb lapereaux sevrés par mise bas |
7,96 |
8,10 |
7,04 |
6,87 |
- Taux de mortalité en engraissement % |
9,4 |
9,2 |
11,7 |
11,3 |
- Taux mortalité naissance-vente /nés totaux
% |
28,0 |
26,8 |
29,3 |
30,9 |
- Nb lapereaux produits par mise bas |
7,21 |
7,37 |
6,22 |
6,13 |
- Nb lapins produits par femelle et par an |
47,3 |
49,7 |
40,5 |
41,8 |
- Poids vif moyen à la vente kg
par tête |
2,41 |
2,44 |
2,53 |
2,51 |
- Nb de kg produits par IA ou par saillie |
13,75 |
13,98 |
12,35 |
12,20 |
- Age moyen à la vente lapins de chair (jours) |
73,6 |
74,4 |
- |
- |
- Prix moyen de vente au kg vif €/kg |
1,71 |
1,69 |
2,03 |
1,98 |
- Indice de consommation d'élevage |
3,61 |
3,55 |
4,08 |
3,98 |
- Prix moyen aliment €/kg |
0,210 |
0,202 |
0,270 |
0,274 |
- MCA par femelle et par an €/fem./an |
108,4 |
119,6 |
96,0 |
92,8 |
- MCA par Insémination ou saillie €/IA |
13,08 |
14,22 |
11,47 |
10,90 |
- MCA par kg de lapin produit €/kg |
0,95 |
0,98 |
0,94 |
0,89 |
MCA
= Marge sur Coût Alimentaire (revenus de la vente des
lapins moins dépenses d'alimentation)
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Taille
des élevages
Figure 2:
Répartition de la taille moyenne des ateliers étudiés
dans RENACEB
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La taille moyenne
de 491 lapines par atelier ne rend que partiellement compte de la
situation réelle. En effet, près de 55% des ateliers
ont une taille comprise entre 200 et 500 lapines. Par ailleurs, plus
de 5% des élevages ont plus de 1000 lapines certains dépassant
les 1500 ou les 2000 lapines par atelier. Il y a donc un majorité
d'élevages de taille modeste correspondant au travail d'une
seule personne à temps partiel ou plein temps, et quelques
élevages de beaucoup plus grande taille nécessitant
l'intervention régulière de plusieurs personnes.
La taille des
élevages n'est pas, semble-t-il, en relation avec leur productivité.
En effet, les 25% des élevages les plus productifs sur la
base du poids de lapins produit par insémination, ont une
taille pratiquement identique à celle du quart le moins productif.
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Analyse
de groupes en fonction de la productivité des ateliers en
2005
Figure 3:
Distribution des ateliers suivis en 2005, en fonction du poids de
lapins vifs produit par IA (kg / IA)
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Ainsi, deux
groupes d'ateliers ont été séparés,
correspondant au quart supérieur et au quart inférieur
des ateliers classés selon la productivité exprimée
en kg de lapins vivants produits par IA (280 ateliers par groupe).
Le quartile supérieur en a produit 16,54 kg alors que le
quartile inférieur n'en a produit que 11,30 kg, soit en écart
de 32%.
La plus forte
productivité des ateliers du quartile supérieur semble
liée en premier lieu à de meilleures performances
de reproduction avec un écart de près de 10 points
sur le taux de mise bas et plus d'un lapereau sur le nombre de lapereaux
nés totaux par mise bas. Elle est également associée
à une moindre mortalité des animaux: moins de pertes
de femelles reproductrices, moins de lapereaux mort-nés,
moins de mortalité au nid et surtout moins de mortalité
en engraissement (5,7% contre 13,1% pour le quartile inférieur).
Les presque 2 lapereaux d'écart par IA en faveur du quartile
supérieur s'expliquent pour les deux tiers par les meilleures
performances de reproduction et pour un tiers par les plus faibles
mortalités.
La conséquence est un indice de consommation d'élevage
toujours en faveur du quartile supérieur : seulement 3,41
kg d'aliment achetés par kg vif produit, contre 3,74 pour
le quartile supérieur. Compte tenu d'écarts faibles
entre les 2 groupes pour les prix d'achat des aliments ou celui
auquel les lapins ont été vendus, les ateliers du
quartile supérieur ont une Marge sur Coût
Alimentaire par femelle et par an, de 47 € plus élevée
que ceux du quartile inférieur (écart de 33%).
Au sein des
élevages utilisant le rythme de reproduction à 42
jours, ceux qui fonctionnent en système tout plein-tout
vide ont des performances améliorées par rapport
à la moyenne : réduction de la mortalité des
lapines (-2,1 points), de la mortalité en engraissement (-1,5
point), meilleure reproduction et meilleur indice de consommation.
Au final, le poids vendu par IA est augmenté de 0,45 kg en
tout plein-tout vide. La conséquence est une MCA par
femelle moyenne présente qui atteint presque 130 € /
femelle, contre 121 € pour la moyenne. Il faut cependant remarquer
que ces 25% d'élevages appliquant la technique tout plein-tout
vide ont généralement des installations plus récentes
(créations ou transformations) ayant nécessité
un plus grand investissement par lapine.
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Performances
réduites en bandes multiples |
Les performances
de reproduction sont plutôt plus faibles en bandes multiples
qu'en bande unique avec un taux de mise bas inférieur à
79% et moins de 10 lapereaux nés totaux par mise bas. Pour
les ateliers conduits avec 3 bandes, les taux de mortalité
au nid et en engraissement sont en outre plus élevés,
dépassant 12%. Le poids vendu par IA est ainsi de plus de
14 kg vifs en bandes uniques (rythmes 42 et 49 jours) alors
qu'il n'est que de 13,6 kg pour les ateliers utilisant 2 bandes
et de 12,8 kg pour 3 bandes (rythme 42 jours dans ces 2 derniers
cas).
Finalement, malgré un prix de vente des lapins un peu supérieur
en bandes multiples, l'avantage de la bande unique en terme de marge
sur coût alimentaire est très net : 14,3 €/IA
en bandes unique, 13,4 €/IA pour 2 bandes et 12,6 €/IA
pour 3 bandes.
Il faut aussi noter que l'avantage des bandes unique à
49 jours, clair en terme de MCA par IA, ne se retrouve pas en
MCA par femelle et par an : 121 €/femelle et /an en bande unique
42 jours et 104 €/femelle et /an en bande unique à 49
jours. Ainsi l'augmentation de la productivité par cycle
ne compense pas la réduction du nombre de cycles possibles
par an.
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Performances
plus élevées en système tout plein - tout
vide |
Parmi
les ateliers conduits en bande unique à 42 jours, ceux qui
ont pu ou voulu adopter le système tout plein-tout vide
ont une taille importante : 512 femelles. Par rapport à ceux
qui gèrent des salles de maternité et d'engraissement
affectées à une seule fonction, ils ont des performances
améliorées : réduction de la mortalité
de 2,1 points des femelles et de 1,5 points pour les lapins en engraissement,
meilleur taux de mise bas et meilleur indice de consommation. Finalement
le poids de lapins produits par IA est augmenté de 0,45 kg
et la MCA de près de 1 €/IA en tout plein-tout vide.
Ceci entraîne une MCA par femelle et par an atteignant près
de 130 €/fem./an contre 120 € de moyenne pour l'ensemble
des bandes uniques. Il faut toutefois souligner que ces élevages
gérés en tout plein-tout vide sont tous des élevages
récents ou rénovés récemment, avec un
investissement plus élevé que la moyenne.
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Evolution
saisonnière des performances sur 4 années consécutives
Figure 4
: Variations mensuelles du taux de mise bas par IA au cours des
années 2002 à 2005.
Figure 5
: Variations mensuelles du nombre de lapins produits par IA entre
2002 et 2005
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Les résultats
obtenus pour chaque bande au cours des années 2002 à
2005 ont été répartis en fonction des mois
pour étudier les variations saisonnières.
On voit d'abord
clairement apparaître les effets de la canicule de l'été
2003 : altération du taux de mise bas / IA pour les mises
bas d'août et surtout septembre 2003 (figure
4). Les effets combinés sur la reproduction et sur les
mortalités en maternité comme en engraissement ont
entraîné la plus faible productivité par IA
pour les enlèvements (fins de bandes) qui ont eu lieu en
octobre et novembre 2003 (figure
5). Mais l'effet négatif des fortes chaleur de l'été
2003 a pu être constaté dès les enlèvements
d'août et septembre 2003.
Globalement
sur les 4 années on peut souligner les points suivants en
fonction de la saison:
- la fertilité
est réduite à partir des mois de juillet - août
et en hausse au cours du printemps.
- la prolificité
est en général maximale au printemps et minimale
pour les mises bas d'août et septembre.
- la mortinatalité
est maximale au cours de l'été, mais il ne semble
pas possible de distinguer de réelle saisonnalité
de la mortalité en engraissement, en dehors du phénomène
exceptionnel de l'été 2003 bien entendu.
- le nombre
de lapins produit par IA est maximum pour les enlèvements
de juin-juillet (insémination de mars) et minimum vers
octobre - novembre (inséminations du début de l'été
en juin-juillet)
- l'indice
de consommation est le plus faible pour les fins de bande des
mois d'été.
- enfin le
poids vif à la vente est plus faible au cours des mois
d'été malgré un certain allongement de la
durée d'engraissement. Ceci est la conséquence des
chaleurs estivales qui réduisent sensiblement la vitesse
de croissance et surtout la consommation des lapins (voir l'article
de 2004 sur les températures
tropicales).
Enfin, il faut
souligner que si des variations saisonnières répétables
existent bien pour certains critères, l'amplitude de ces
variations reste relativement modeste comparativement à la
variabilité existant entre ateliers de production.
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Evolution
des résultats de production de 1984 à 2005
Figure 6
: Evolution du taux de fécondité des lapines entre
1984 et 2005
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Pour effectuer
l'analyse de la productivité au cours des 22 dernières
années (1984-2005), les résultats annuels des 2 GTE
Renalap et Renaceb ont été combinés et pondérés
par les effectifs de chaque GTE.
La taille moyenne
des élevages en GTE a presque triplé entre 1984 et
2005 : accroissement de 169 à 480 lapines en production par
élevage. Les performances techniques ont connu une progression
rapide et assez régulière de 1984 à 1996 pour
l'ensemble des critères. Pour certains d'entre eux comme
le taux de fécondité (figure
6) ou l'indice de consommation d'élevage (figure
7), la progression a été peu perturbée
par les accidents tels que l'épizootie d'EEL de 1997 ou la
canicule de 2003.
Par contre les
taux de mortinatalité ou de mortalité en engraissement
(figure 8) ont
été beaucoup plus affectés par les accidents
comme ceux de 1997 ou 2003. En conséquence à partir
de 1997 la progression des performances a nettement marqué
le pas et a été marquéeune forte variabilitéde
la productivité des élevages d'une année à
l'autre. Cette variabilité se voit déjà à
travers le nombre de lapins produits par mise bas effective (figure
9), mais prend toute son ampleur quant on considère le
nombre de lapins produits par femelle et par an (figure
10). On peut estimer que les perturbations dues à la
crise de l'EEL, suivies de celles liées à la canicule
de 2003 sont tout juste terminées en 2005. En effet cette
année les élevages en GTE ont presque retrouvé
le niveau de productivité (lapins produits par femelle et
par an) qu'ils avaient obtenu en 1996 : 49, 7 lapins produits par
femelle dans les élevages en conduite en bande, contre 50
en moyenne en 1996.
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Figure 7 : Evolution de l'indice de consommation d'élevage
en 1984 et 2005 |
Figure 8: Evolution du taux de mortalité en engraissement
entre 1984 et 2005 |
Figure 9 : Evolution du nombre de lapins produits par mise
bas entre 1984 et 2005 |
Figure 10 : Evolution du nombre moyen de lapins produit par
femelle et par an entre 1984 et 2005 |
Figure 11: Evolution
de la Marge sur Coût Alimentaire de 1984 à 2005. |
Le
prix du lapin, comme celui de l'aliment (mesurés en €
constants 2005) ont été divisé par deux entre
1984 et 2005. La marge sur coût alimentaire (figure
11) est sur une tendance genérale à la baisse sur
le long terme (-0,45 € par femelle et par an), malgré
la hausse régulière constatée depuis 2002 (progression
de 18 € / femelle et par an entre 2002 et 2005). Les fortes variations
de la MCA semblent dues à la fois à celles des performances
techniques et à celles du prix de vente des lapins, ce dernier
n'étant pas nécessairement en relation avec le prix
de revient. |
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Conclusion
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En
2005, les résultats technico-économiques des élevages
de lapins en conduite en bande auront été marqués
par une évolution plutôt satisfaisante de l'ensemble
des critères technico-économiques. L'évolution
est beaucoup plus mitigée pour les quelques élevages
pratiquant encore une conduite individuelle. La conduite en bande
en général, et plus précisément la bande
unique combinée avec le système tout plein - tout
vide semblent constituer des facteurs décisifs d'amélioration
des performances technico-économiques des ateliers cunicoles. |
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