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Un peu d'histoire
de la Tunisie et du lapin dans le pays
Timbre émis
en 2002 par les Postes tunisiennes, pour illustrer la faune du parc
de Zembra et Zembretta
Le drapeau tunisien
Le siège
du GIPAC à Tunis
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Carthage,
la capitale historique de la Tunisie, à deux pas de l'actuelle
Tunis, a été fondée en 814 av-JC par les Phéniciens,
soit près de 50 ans avant Rome. C'est la patrie d'Hannibal.
En 146 av-JC, après les 3 guerres puniques, Rome devient
maître de Carthage. A l'époque romaine, la Tunisie
porte le nom d'Africa : à l'origine c'était le nom
d'une région, ce nom «Afrique» a ensuite désigné
tout le continent.
C'est probablement
à cette époque que des lapins sauvages ont été
importés dans le pays depuis l'Espagne romaine, à
moins que ce soit plus ancien. Les Carthaginois avaient en effet
une forte implantation sur la côte méditerranéenne
de l'Espagne berceau d'origine des lapins. Ils ont par exemple fondé
Carthagène (Cartagena) au sud de l'Espagne en 227 av-JC.
De cette introduction de lapins, il reste actuellement une petite
population fermée de lapins sauvages sur l'île rocheuse
de Zembra dans le golfe de Tunis (389 ha) et lors de fouilles récentes
dans l'île, des ossements ont été daté
du 1er siècle ap-JC avec sûreté. Cette population
génétiquement isolée depuis environ 2000 ans,
a d'ailleurs développé des caractéristiques
comportementales et reproductives originales adaptées en
particulier aux ressources alimentaires locales. Bien qu'ils appartiennent
au même phylum génétique que les autres lapins
sauvages ou domestiques (Vigne, 1988), les lapins de Zembra ne creusent
pas de terriers (El Hili, 2002) et ont une reproduction inhibée
par les jours longs contrairement à tous les autres lapins
dont la reproduction est inhibée par les jours courts (Ben
Saad & Maurel, 2002). Bien que le parc naturel constitué
en 1977 avec sa petite voisine de Zambretta (2 ha) ait été
inscrit au patrimoine de l'UNESCO, la faune originale de l'île
(lapins, puffins cendrés, phoques moines, ...) est mise en
danger par des promoteurs (chinois) qui voudraient y faire un complexe
touristique.
En l'an 439,
Carthage est conquise par les Vandales, en 533 par les Byzantins
puis en 698 par les Arabes . Ces derniers imposent leur langue et
leur religion, l'islam. En 1574, la Tunisie est annexée par
l'empire ottoman. Le drapeau ottoman, rouge avec son croissant de
lune et son étoile (devenu ensuite le drapeau de l'état
turc) est conservé dans le drapeau tunisien. Le soleil, présenté
sous forme de disque blanc a été rajouté en
1835 à la demande de Husein II Bey souverain de Tunis.
En 1881, la Tunisie devient
un protectorat français. L'élevage du lapin y est
développé à l'instigation des colons d'origine
française ou italienne nombreux dans le pays. Au début
du 20ème siècle par exemple, Decker (1912) écrit
que « les races de lapins importées donnent toutes
de très bons résultats et sont appelées à
supplanter complètement les lapins communs ». Ces
lapins importés sont élevés dans des cages
individuelles en bois, en briques ou en béton, tandis les
animaux de population locale étaient et sont encore souvent
élevés en colonies. Les lapins importés au
début du 20ème siècle étaient en particulier
des Géant Blanc du Bouscat, mais aussi des Fauve de Bourgogne,
des Argenté de Champagne, des Gris Normand, des Chinchilla
ou des Bélier Blanc. Depuis, il y a eu un très fort
mélange avec les lapins de population locale.
La Tunisie accède
à l'indépendance le 20 mars 1956. Une partie des élevages
de lapins des colons sont repris, en particulier dans les fermes
d'état. Les méthodes d'élevage mise au point
dans la première moitié du 20e siècle continuent
à y être utilisées .
Le premier élevage
rationnel moderne est créé en 1980 à la suite
de la réussite de l'élevage moderne de la volaille.
La technique n'étant pas aussi bien maîtrisée
qu'il aurait été nécessaire (cages grillagées
de bonne qualité, aliment granulé équilibré,
respect de l'hygiène, gestion génétique des
lapins importés, commercialisation organisée,...)
la cuniculture n'a pas eu immédiatement l'essor qu'on lui
promettait. Certains éleveurs ont cependant persisté,
ont appris sur le tas et se sont largement documentés. Ceci
a permis le développement actuel d'une vraie cuniculture
professionnelle en Tunisie (plus de 200 élevages de plus
de 50 mères dans le pays en 2007). Pour accompagner ce développement
récent, les pouvoirs publics ont demandé en 2006 au
GIPA chargé de la régulation des marchés avicoles,
de prendre en charge aussi la régulation du marché
de la viande de lapin. C'est à ce moment que le C de cunicole
a été ajouté au GIPA et qu'est né le
GIPAC.
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Une production
cunicole annuelle estimée à 2555 tonnes de carcasses
Répartition
géographique des élevages industriels de lapins en
Tunisie (points rouges)
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La production
de viande de lapin a été estimée à 2 555
tonnes de carcasses en 2007 pour l'ensemble de la Tunisie (après
un maximum à 3 300 t en 2006). Comme l'indique le tableau
1 ci-dessous, cette production est assurée pour les deux
tiers (65,6%) par les éleveurs "industriels" alors
que ceux-ci ne détiennent qu'un tiers (33,0%) du cheptel
reproducteur.
Tableau 1 : Importance
de la cuniculture en Tunisie
(Source
GIPAC, OEP & DGAP - d'après la présentation
d'A. Bouslama)
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Critères
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Types
d'élevage
|
Ensemble
|
Industriel
|
Familial
|
Nombre
d'élevages |
210
|
6
580
|
6
790
|
Nombre
de femelles |
34
000
|
69
000
|
103
000
|
femelles
/ élevage |
162
|
10,5
|
-
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Production
de viande |
1
675 t
|
880
t
|
2
555 t
|
prodution
/ femelle / an |
49,3
kg
|
12,8
kg
|
-
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Les valeurs fournies
pour la production familiale correspondent à une estimation
réalisée avec une assez grande marge d'erreur, les
petits éleveurs n'étant pas enclins à déclarer
facilement leur production. Elle est probablement un peu sous-estimée.
Par contre, on peut penser que l'estimation de la production industrielle
est assez proche de la réalité. En effet, le GIPAC
ayant en charge les élevages industriels et l'aide à
la commercialisation de leur production, a fait un gros effort pour
les recenser de manière aussi exhaustive que possible. Il
a par exemple fait un repérage de tous ces élevages
sur le territoire national (carte ci-contre) et il est en train
de terminer leur repérage géographique précis
par GPS à l'occasion des visites d'élevage.
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Une enquête
réalisée en 2006-2007 par le GIPAC auprès de
97 élevages industriels (140 reproductrices par élevage
en moyenne) a permis d'avoir une idée des types génétiques
utilisés, des conditions de production et de la productivité
des élevages. Par ailleurs une étude est en cours
pour mieux identifier les potentialités des lapins de population
locale. Comme l'illustrent les photos ci-dessous, les couleurs de
robe sont identiques pour les deux populations, mais la différence
essentielle de phénotype est le format qui est nettement
plus petit dans la population locale.
Il faut
également signaler qu'un éleveur qui avait importé
des lignées grand parentales dans les années 80 a
depuis entretenu séparément ces lignées en
sélection massale sans réintroduction depuis l'étranger.
Toute importation de lapins vivants ou même de semence est
d'ailleurs interdite depuis 1996. Si la prolificité a été
réduite par rapport aux lignées importées,
la taille des animaux (4 à 4,5 kg adulte) a été
conservée chez cet éleveur sélectionneur. Les
lignées sont souvent utilisées pour produire des lapereaux
de croisement terminal par des éleveurs qui ont acheté
des femelles de l'une des souches et la font inséminer par
de la semence de l'autre souche; mais ces animaux sont parfois aussi
utilisés en souche pure ou en mélange avec des animaux
locaux.
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Toute ressemblance
entre les lapins des deux groupes n'est pas fortuite : ces deux catégories
de lapins se mélangent au gré des achats des éleveurs,
en l'absence de tout programme concerté d'amélioration
génétique |
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Une
étude de la Direction Générale de la Production
Agricole sur les types de lapins utilisés dans 17 grands élevages
(90 à 800 femelles, 340 en moyenne) a montré (tableau
2) que 2/3 des femelles sont de type Néo-Zélandais Blanc
ou plus exactement des albinos vrais, 1/4 de type Californien ou plus
exactement albinos himalayan, et qu'environ 10% des lapines reproductrices
ont un autre phénotype, en fait des animaux colorés.
Pour les mâles utilisés dans 14 de ces 17 élevages
(3 sont en insémination artificielle avec semence externe)
la proportion de lapins blancs albinos ne représente qu'un
peu moins de 50% des effectifs contre environ 1/4 pour les lapins
colorés ou ceux aux oreilles noires (type Californien). Il
faut aussi souligner que dans la grande majorité des élevages
plusieurs phénotypes sont présents tant pour les mâles
que pour les femelles. |
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Tableau 2 : Phénotype des
reproducteurs dans 17 élevages industriels
(Source DGAP)
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Reproducteurs
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Effectif
total
observé
|
Phénotype
des animaux
|
Type
Blanc
|
Type
Californien
|
Autres
(Colorés)
|
FEMELLES
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5
777
|
64,6%
|
24,4%
|
10,9%
|
MÂLES
|
412
|
48,3%
|
26,0%
|
27,5%
|
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Dans les élevages industriels, les lapines sont mises en
reproduction aux environs de 4-5, voire 6 mois. Il nous semble important
de souligner que 19% des 97 élevages enquêtés
pratiquent l'insémination artificielle, soit 40 élevages
dans le pays. Ils utilisent soit de la semence récoltée
par l'éleveur lui-même, soit plus généralement
fournie par un élevage externe qui fonctionne alors comme
un centre d'insémination (fourniture de la semence et aide
à la mise en place). Il semblerait n'y avoir qu'un éleveur
privé et pour une petite part l'élevage de l'école
vétérinaire de Sidi Thabet qui remplissent cette fonction
de centre d'insémination dans le pays.
(Les photos ci-dessous sont extraites de la présentation
faite par le Pr Brahim Mtaallah, ENMV de Sidi Thabet). Il
nous semble aussi important de signaler que l'éleveur qui
assure la fonction de centre d'insémination pour beaucoup
d'élevages de production, utilise les souches de lapins entretenues
par l'éleveur sélectionneur mentionné plus
haut.
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Un
vagin artificiel, démonté à gauche, complet
à droite |
Prélèvement
de la semence, ici avec une lapine boute-en-train |
Equipement
pour le contrôle de la qualité de la semence |
Exemples
de techniques de mise en place de la semence, avec un seul ou
deux opérateurs |
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A. Bouslama (GIPAC) a effectué une synthèse des performances
de production des élevages industriels à partir des
informations recueillies par le Gipac, l'Oep et la Dgap. En général
des lapines sont saillies (ou inséminée) 10 à
12 jours après la mise bas. Le taux de gestation varie, selon
les sources (et les saisons), entre 60 et 80% avec des pointes à
90-92%. A la naissance, la taille de portée est en moyenne
de 7,7 nés vivants. Au sevrage, à 30 jours en moyenne,
la taille de portée est réduite à 6,2 lapereaux
pesant chacun en moyenne 520 g. L'abattage se pratique aux environs
de 76-77 jours pour des lapins pesant en moyenne 2,19 kg, après
une perte déclarée en engraissement de 5,4%. A titre
d'exemple dans un des élevages visités et de construction
récente (1ères mises bas en juillet 2007) le poids
moyen à la vente à 77 jours était de 2,37 kg
sur 3 bandes consécutives. Compte tenu des différents
chiffres annoncés, la productivité annuelle des élevages
industriels correspond à 38-39 lapins vendus par lapine moyenne
présente dans l'élevage.
La conduite en bande unique est pratiquée par quelques rares
éleveurs, mais le système "tout plein-tout vide"
n'est pas (encore) utilisé, mais certains devraient l'employer
dès 2009.
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Une
partie de l'abattoir de El Jem avant sa mise en service
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Carcasses
de lapins sur la marché central de Tunis
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Les structures
d'abattage sont actuellement très "frustres"
et relèvent généralement plus de la tuerie
artisanale que l'abattoir agréé. Le GIPAC ne
ménage pas ses efforts pour la mise en route d'abattoirs
aux normes européenne, mais il y a encore du travail
à faire. Il nous faut toutefois signaler un petit abattoir
d'une capacité de 400 lapins/jour à Takelsa
(Nord ouest du Cap Bon) et un autre ouvert très récemment
à El Jem (à mi-chemin entre Sousse et Sfax),
d'une capacité de 2400 lapins/jour. Un autre abattoir
serait aussi en construction dans le nord du pays.
Enfin, la commercialisation n'est pour ainsi dire pas organisée.
Ce sont généralement les éleveurs qui
assurent la commercialisation de leurs animaux y compris l'acheminement
jusqu'à l'abattoir. Les lapins sont vendus sur les
marchés, aux hôtels et pour une part importante
à l'armée tunisienne à la suite du contrat
passé par le GIPAC avec les autorités militaires.
A titre d'information, une carcasse de lapin valait en avril
2008 environ 7 Dinars le kg au détail soit environ
4,00 Euros (3 D /kg départ élevage soit 1,69
Euros), alors que le poulet PAC valait au même moment
4 Dinars / kg soit environ 2,25 Euros.
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Les
bâtiments des élevages industriels et leur équipement |
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Les
bâtiments employés pour l'élevage des lapins sont
souvent des bâtiments réutilisés avec plus ou
moins d'aménagements : anciens poulaillers, granges, .... Pour
les 97 élevages enquêtés, la surface moyenne est
de 377 m², soit 2,7m² par lapine reproductrice avec sa suite.
La couverture est soit en voûte (45%), soit en dalle-terrasse
(37%), soit en toit à 1 ou 2 pentes généralement
couvertes avec du fibrociment (18%). Il faut noter que les bâtiments
avec une toiture en voûte donnent une bonne ambiance dans les
cellules, mais obligent à placer des rangées de piliers
dans les cellules. |
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Bâtiment
avec toiture en voûte |
Bâtiment
avec toiture en voûte |
Voûte
vue de l'intérieur |
Bâtiment
avec toiture en voûte |
Bâtiment
avec toiture en voûte |
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La
présence des voûtes oblige à avoir des
piliers dans les cellules |
Bâtiment
ancien réutilisé (datant de l'époque
coloniale) |
Cellule
de maternité dans un bâtiment ancien |
Une
curiosité : un bâtiment des années 80
avec 2 étages d'élevage en fosses 1/2 profondes
et l'habitation de l'éleveur au dessus |
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Tous
les élevages industriels utilisent des cages grillagées,
mais les matériels sont assez variés, essentiellement
en fonction de l'ancienneté de l'élevage. Globalement
89% des élevages utilisent des cages classique type maternité
et type engraissement bien distinctes, tandis que 8% utilisent des
cages polyvalentes maternité & engraissement. Ce sont les
élevages les plus récents. Enfin 3% des élevages
utilisent les deux types de cages. Les cages polyvalentes sont le
plus souvent de type semi-californien avec les cages mixtes maternité
& engraissement au niveau inférieur et des cages d'attente
& engraissement au niveau supérieur. Dans les élevages
plus anciens, la disposition la plus fréquente est le flat
deck, avec parfois des engraissements sur deux niveaux en semi-californien.
Selon l'enquête conduite dans les 97 élevages, dans 58%
des cas les cages de maternité sont équipées
de boites à nid en bois (contreplaqué). Celles-ci ont
le principal inconvénient d'être très difficilement
désinfectables et parfois de pouvoir être dégradées
par des lapines aimant bien ronger. Pour les autres élevages,
21% ont des boites à nid en métal, 17% ont en mélange
des boites à nid métalliques (galvanisé) et en
bois et 4% ont des boites à nid en plastique (celles des cages
polyvalentes ?). Quelque soit le type des boites à nid, toutes
sont garnies de copeaux pour permettre aux lapines d'y faire leur
nid. Lors de nos visites nous avons constaté que leur hygiène
est le reflet de l'hygiène général de l'élevage.
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Les élevages industriels
sont tous équipés de cages grillagées mais de
modèles assez variés. |
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Cages
en disposition semi-californienne, maternite/engraissement
au niveau inférieur et attente/engraissement au niveau
supérieur |
Cages
de maternité en flat deck avec boites à nid
métalliques |
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Cages
polyvalentes, cloison de "boite à nid" rétirée
ou en place. Remarquer les mangeoires avec réhausseurs
métallique |
Maternité
en flat deck avec boites à nid en bois |
Maternité
en flat deck dans le bâtiment à 2 étages |
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Dans cet élevage le nettoyage
courant des boites à nid, comme celui des cages, laissait
à désirer |
En bois, les boites à
nid sont difficiles à désinfecter. L'entretien
courant des nids doit alors être très rigoureux |
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En Tunisie,
il convient d'utiliser des cooling systèmes fortement dimensionnés
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Dans
les 6 élevages que nous pu visiter, les bâtiments étaient
équipés de ventilations par extraction et de dispositifs
de refroidissement de l'air pour la période estivale, de type
cooling système en général. Par contre, nous
n'avons vu aucune distribution automatique d'aliment. Dans les élevages
les plus récents, les cages sont bien prévues pour recevoir
une alimentation automatique, mais l'aliment est distribué
à la main dans les mangeoires munies de réhausseurs. |
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Pour
la fourniture d'aliments il existe 5 usines principales pouvant fournir
des aliments granulés en principe complets et équilibrés,
prévus pour différentes catégories de lapins.
Les matières premières utilisées pour fabriquer
ces aliments sont pratiquement toutes importées, aussi lors
de notre visite en avril 2008 l'un des plus gros problèmes
de la cuniculture tunisienne était l'envolée des prix
de ces matières premières sur le marché international.
En outre le tonnage d'aliment pour lapins étant faible par
rapport à celui destiné aux autres animaux de rente,
les responsables des usines ne portent pas tous leurs effort pour
assurer une qualité irréprochable des aliments pour
lapins qu'ils commercialisent, en particulier au niveau des fibres
(teneur et nature).
Dans ce contexte, 13% des éleveurs utilisent un seul type d'aliment,
43% utilisent deux types d'aliment (maternité et engraissement)
et enfin 44% utilisent 3 types d'aliment (maternité, périsevrage
et engraissement). |
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Mangeoire
avec réhausseur placée entre deux cages |
Mangeoires
à réserve placées en façade des
cages |
L'aliment
est systématiquement distribué à la main |
Les
éleveurs ont les choix entre plusieurs fournisseurs d'aliment |
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L'absence de gestion
technico-économique est l'un des points faibles de la cuniculture
commerciale tunisienne |
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La
gestion des élevages est assurée avec des fiches femelles
et des cahiers d'élevage où sont enregistrés
les événements quotidiens. Il n'existe aucun système
de gestion technique centralisé, ce qui limite les possibilités
d'analyse réelle des performances des différents élevages.
Il serait nécessaire que soit mis en place dans le pays un
système de gestion technico-économique centralisé
qui fait actuellement totalement défaut. Une analyse élevage
par élevage puis globale des informations ainsi récoltées
serait un vecteur puissant de progrès tant techniques qu'économiques
pour les élevages industriels qui ont déjà acquis
beaucoup des éléments nécessaires à une
réelle progression des performances. |
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Peu
d'informations sur l'élevage familial |
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Comme mentionné
plus haut la production familiale de lapin est probablement sous-estimée,
mais il est difficile de savoir dans quelle mesure. La productivité
annoncée (tableau 1) de 12,8 kg de carcasse
par femelle et par an (environ 10-12 lapins bons à abattre
par lapine et par an) est cohérente avec les valeurs annoncées
pour les élevages familiaux des autres pays du Maghreb.
Un certain nombre
d'éleveurs entretiennent les lapins dans une cour fermée,
souvent avec les autres animaux de la basse-cour. La reproduction
y est peu ou pas contrôlée. Les lapins creusent des
terriers ou au moins des abris sous les murs ou les constructions
présentes dans la cour. Les mises bas se font dans ces cavités.
L'alimentation fait appel à un peu de céréales,
des issues de meunerie, les déchets de la cuisine et des
fourrages distribués verts ou secs en fonction des disponibilités.
De l'eau de boisson est en principe distribuée régulièrement.
Pour limiter la consanguinité, ces éleveurs achètent
ou échangent de temps en temps un mâle avec un voisin.
D'autres éleveurs,
surtout dans le centre et le sud du pays (Bergaoui, 1992), entretiennent
leurs lapins dans des puits similaires à ceux décrit
pour la cuniculture familiale du Maroc (voir
l'article). Comme l'ont signalé Finzi et collaborateurs
en 1988, ces élevages en puits sont souvent "oubliés"
lors des enquêtes officielles, les éleveurs n'étant
pas enclins à montrer leur "réserve de lapins
vivants". En effet dans ce système d'élevage,
la production n'est pas du tout contrôlée et, de temps
en temps, l'éleveur y puise, au sens propre du terme, quelques
lapins pour la consommation familiale ou des échanges. Dans
ces puits, l'alimentation est de même nature que celle mise
en uvre pour l'élevage "en surface" dans
des cours.
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Quelques
exemples d'élevages familiaux visités lors de notre
séjour en Tunisie |
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Exemples
d'élevage dans des cours |
Les
lapins creusent des abris sous les murs en général |
Dans
les cours, les lapins cohabitent avec les volailles |
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Exemple
d'abri creusé par les lapins, sous un mur. |
Distribution
de fourrages au sol (non recommandé) |
Les
raquettes de cactus (Opuntia ficus var. inerme) sont
utilisées aussi comme fourrage |
Eleveur
présentant l'un de ses lapins |
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En conclusion de cette semaine
cunicole en Tunisie, les auteurs considèrent que ce pays
dispose de plus que de bonnes bases pour que sa cuniculture industrielle
puisse prochainement prendre un développement important.
Toutefois, cela nécessitera en particulier la mise en place
d'une gestion technico-économique nationale des élevages
cunicoles industriels et la conduite d'un réel programme
de sélection organisé à partir des lignées
existant déjà dans le pays.
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Pour en savoir plus : La liste des références
utilisées pour cet article est diponible d'un simple clic
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