CUNICULTURE
Magazine Volume 30 (année 2003) pages 64-74

Résumés des communications présentées
lors des 10èmes Journées de la Recherche Cunicole
dans la section
« Pathologie»

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Présidents de séance : Mr Jean-Marie AYNAUD (INRA) et Mme Michèle GUITTET (AFSSA)
 
   
 

Lors de cette séance, 19 communications ont été présentées.
Les 8 premières (ci-dessous) étaient consacrées à divers sujets de pathologie générale.
Les 11 suivantes étaient consacrées à divers sujets en relation directe avec l'Entéropathie Epizootique du Lapin (EEL)

 

 
 

Le document papier contenant le texte intégral des communications (et un résumé en anglais) est disponible à l'adresse suivante : ITAVI , Service Documentation, 28 rue du Rocher, 75008 Paris, au prix de 35 €uros.

En outre, un CD Rom a été gravé par les organisateurs des journées pour y réunir le texte complet de TOUTES les communications présentées depuis 1973 lors des 10 journées de la Recherche Cunicole successives.
Ce CD Rom est aussi disponible à l'ITAVI au prix de 35 €uros.

 
 

 

N. BENNEGADI 1, T. GIDENNE 1, D. LICOIS 2, 2003. Incidence du statut microbien de lapins " conventionnel vs. EOPS " sur l'activité microbienne caecale. Interaction avec la teneur en fibres alimentaires. 10èmes Journ. Rech. Cunicole, INRA-ITAVI, 19-20/nov/2003, Paris, ITAVI éd. Paris, 207-210.

1 - INRA, Station de Recherches Cunicoles, BP 27, 31326 Castanet-Tolosan, France
2 - INRA, BASE, équipe pathologie cunicole, 37380 Nouzilly, France

 

 

 

Des lapins conventionnels ont été comparés à des lapins exempts d'organismes pathogènes spécifiés (EOPS) sur leur activité microbienne cæcale, en relation avec le niveau de fibres de l'aliment (Témoin " T ", Acid Detergent Fibre=19% ; Déficient " D ", ADF=9%). Les deux aliments ont été distribués à volonté à deux groupes de 80 lapins conventionnels et 72 lapins EOPS entre 28 et 70 jours d'âge. A 10 semaines d'âge, les lapins conventionnels recevant l'aliment T ont dans leur ensemble une activité cellulolytique et pectinolytique 2 fois plus élevées (P<0,05) que ceux recevant l'aliment D. Alors que chez les lapins EOPS, l'activité fibrolytique est similaire avec les deux aliments, les activités cellulasiques et hémicellulasiques sont globalement 2 à 3 fois plus élevées chez les lapins conventionnels comparativement aux lapins EOPS. La concentration cæcale en acides gras volatils totaux (AGVt) est 2 fois plus faible chez les lapins EOPS que chez les lapins T : 37,9 vs 73,0 mmoles/litre. Avec l'aliment D, la concentration en AGVt et la proportion d'acétate baissent respectivement de 10 et 8%, et celle de butyrate augmente de 37% (20,2% vs 14,8% de AGVt), indépendamment du statut microbien.

 

N. BENNEGADI 1, T. GIDENNE 1, D. LICOIS 2, 2003. Conséquences d'une entéropathie d'origine nutritionnelle sur l'activité microbienne cæcale du lapin en croissance. 10èmes Journ. Rech. Cunicole, INRA-ITAVI, 19-20/nov/2003, Paris, ITAVI éd. Paris, 211-214.

1 - INRA, Station de Recherches Cunicoles, BP 27, 31326 Castanet-Tolosan, France
2 - INRA, BASE, équipe pathologie cunicole, 37380 Nouzilly, France

 

Les caractéristiques cæcales de 19 lapins conventionnels diarrhéiques âgés de 36 à 65 jours ont été comparées à celles de 100 lapins sains de 42 à 70 jours d'âge sur leur activité microbienne cæcale. Chez les lapins diarrhéiques, des baisses du poids vif, du poids du cæcum vide, de la teneur en matière sèche ont été constatées (respectivement de 34, 27, 29%), comparativement aux animaux sains. De même, une baisse de la concentration des acides gras volatils totaux (AGVt), des proportions de butyrate et d'acétate ont été constatées (AGVt: 32 vs 52 mmoles /litre; butyrate 9,8% vs 15,5% et acétate 70 vs 78% des AGVt). Parallèlement, toujours par rapport aux animaux sains, il a été constaté dans le cæcum des lapins malades une forte augmentation de la concentration de l'azote ammoniacal (27 vs 11 mmoles/litre), de la proportion des AGV mineurs (5,23% vs 0,77% des AGVt) et du pH (6,71 vs 6,00). Le ratio propionate /butyrate a été multiplié par 6. Les activités bactériennes cellulasiques et hémicellulasiques ne sont pas affectées par l'état de santé des lapins. Seule l'activité pectinasique baisse de 25% chez les lapins malades (P=0,051). Par ailleurs, les auteurs ont montré que l'activité microbienne cæcale évolue considérablement dès les premières heures suivant la mort de l'animal, suite à des troubles digestifs aigus (figure ci-contre). Lors d'un prélèvement effectué entre 1 et 3 heures post-mortem, l'ammoniac (NH3) , les acides gras volatils totaux, l'acétate (C2) , le propionate (C3), le butyrate (C4) et le valérate (C5) s'élèvent respectivement de 59, 72, 61, 71, 117 et 146% comparativement aux prélèvements effectués sur des lapins malades, en diarrhée aiguë. Ces évolutions seraient expliquées par le fait qu'après la mort de l'animal, les fermentations bactériennes continuent dans le cæcum. En tout état de cause elles limitent considérablement les possibilités l'interprétation des résultats de l'analyse d'un prélèvement de contenu cæcal effectué post-mortem, surtout si on ignore le délai exact depuis la mort.

 

S. BOUCHER1, C. BOUCRAUT BARALON2, T. JOLY3, K GRANGE1, L. NOUAILLE1, 2003. Contamination du liquide de lavage utérin contenant des embryons lors de récolte d'embryons de lapins (Oryctolagus cuniculus) dans un élevage contaminé par la VHD (Maladie Hémorragique Virale). 10èmes Journ. Rech. Cunicole, INRA-ITAVI, 19-20/nov/2003, Paris, ITAVI éd. Paris, 215-218.

1 - LABOVET (Réseau Cristal) - BP 539 - 85505 Les Herbiers Cedex, France
2 - SCANELIS, 23 Chemin des Capelles, 31076 TOULOUSE Cedex 03, France
3 - ISARA, 31 pl Bellecourt 69002 Lyon, France


Le liquide de lavage utérin contenant les embryons issus de lapines inséminées depuis 3 jours et atteintes de VHD dans élevage commercial a été analysé par une technique de RT- PCR sur le gène de la VP60 du virus de la VHD. Le diagnostic de certitude de VHD a été réalisé par une technique ELISA sandwich sur le foie des femelles. Le lavage utérin a été effectué sur 23 femelles mortes de VHD (test Elisa positif) depuis moins de 3 heures. Il résulte de cette expérimentation que tous les liquides de lavage contenant les embryons et tous les échantillons de foie testés simultanément contenaient effectivement des particules virales correspondant à la VHD. Le virus résistant bien à la congélation, il est vivement conseillé de détruire les embryons qui auraient été prélevés sur des lapines contaminées par le VHD. Si pour des raisons impérieuses de rareté de ces embryons, ils étaient conservés et surtout ultérieurement implantés sur des lapines, des précautions sanitaires devraient être prises lors de cette réimplantation afin de ne pas disséminer le virus plusieurs années après la récolte des embryons.

 

S. BOUCHER1, S. LEMIERE2, A. ALAPHILIPPE3, S. BERTAGNOLI4, 2003. Vaccination mixte contre la myxomatose et la VHD chez le lapin nain (Oryctolagus cuniculus) à l'aide du vaccin combiné Dercunimix© : innocuité, suivi de la prise vaccinale et aspects pratiques au cabinet vétérinaire. 10èmes Journ. Rech. Cunicole, INRA-ITAVI, 19-20/nov/2003, Paris, ITAVI éd. Paris, 219-222.

1 - SCP NSBABBG, ZAC de la Buzenière, 85505 Les Herbiers, France.
2 - Laboratoire Mérial, Saint-Herblon, 44153 Ancenis, France
3 - Cabinet vétérinaire, ZI en Jacca, 31770 Colomiers, France
4 - Ecole Nationale Vétérinaire, UMR960 Microbiologie Moléculaire, 23 chemin des capelles, 31076 Toulouse Cedex 03, Franc
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L'innocuité de la vaccination combinée myxomatose, valence vivante atténuée, souche SG33, et VHD, valence inactivée adjuvée en hydroxyde d'alumine, souche AG88, chez le lapin de compagnie utilisant l'injection intradermique à la seringue est démontrée sur un échantillon représentatif de cette population (40 lapins répartis dans 4 groupes de nains adultes ou juste sevrés, à poil normal ou long [Angora]). Une réaction locale au point d'injection apparaît de façon constante entre 2 à 3 jours suivant la vaccination du jeune lapin et de façon inconstante chez l'adulte. Cette réaction se manifeste sous la forme d'un érythème transitoire évoluant entre 2 à 3 jours suivant la vaccination et pouvant persister au plus tard la semaine suivant celle-ci. La réponse immunitaire à médiation humorale, évaluée par le suivi de l'activité sérologique VHD et myxomatose utilisant pour chacun des composants du vaccin une méthode ELISA, est également démontrée. La production d'anticorps suivant la vaccination est notée dans les deux cas. Le titre ELISA VHD est maximal (192 ! 130) chez les animaux vaccinés au bout d'un mois suivant la vaccination. Les anticorps sont encore détectés un mois plus tard (94 ! 39). Le titre moyen observé chez les témoins non vaccinés est égal à 0. Pour la valence myxomatose le titre ELISA maximal (10518 ! 2417) est atteint au bout de deux mois suivant la vaccination. Le titre moyen observé chez les témoins non vaccinés est proche de 0 (889 ! 744). Enfin, un protocole de vaccination simplifié est proposé au praticien, à la lumière de ces éléments, afin qu'il puisse adapter la vaccination mixte à la fois à sa clientèle urbaine et au matériel dont il dispose : première injection à l'aide de 0,2 ml de Dercunimix© par voie intradermique (ID) suivie d'un rappel à quatre mois avec 0,1 ml de Dervaximyxo SG33© en ID, puis un vaccin tous les quatre à cinq mois en alternant Dercunimix© et Dervaximyxo SG33©. Le lapin doit donc être vu trois fois par an. Le vaccin reconstitué ne se conservant que 2 heures, il est recommandé aux praticiens de regrouper les consultations d'au moins 10 lapins nains ce qui correspondant au flaconnage le plus petit.

 

V. MARTELLA1, A. CAMARDA1, M. CIARLET2, V. TERIO1, A. LAVAZZA3, C. BUONAVOGLIA1. 2003. Identification d'un nouveau génotype, P[22], de rotavirus du lapin. 10èmes Journ. Rech. Cunicole, INRA-ITAVI, 19-20/nov/2003, Paris, ITAVI éd. Paris, 223-226.

1 - Dipartimento di Sanità e di Benessere Animale, Università degli Studi di Bari, S.p. per Casamassima km 3, 70010, Valenzano Bari, Italie
2 - Merck & Co., Inc., Bioprocess and Bioanalytical Research, West Point, U.S.A.
3 - Istituto Zooprofilattico Sperimentale di Lombardia/Emilia Romagna, Brescia, Italie.

Un nouveau génotype de la protéine VP4 a été identifié grâce à l'analyse de séquence de souches de rotavirus présents dans les fèces de lapins atteints de diarrhée. Les séquences des gènes VP4 des souches italiennes de rotavirus du lapin (160/01, 229/01 et 338/01) identifiés en 2001, se sont avérées très proches entre-elles (90-95% de similitude en acides aminés), mais nettement moins proches (34-77%) des séquences des souches de référence représentatives des divers génotypes P jusqu'alors identifiés. La souche de rotavirus du lapin 30/96, identifiée en 1996, s'est par contre révélée très semblable (87-96%) aux rotavirus du génotype P[14] qui comprend aussi bien des rotavirus humains que des rotavirus du lapin. Le nouvel allèle de la protéine VP4 est donc proposé comme étant le génotype P[22]. Des études sont en cours pour établir son éventuelle pathogénicité, sachant qu'il a souvent été détecté en association avec d'autres agents tel des clostridies. Un vaste étude est également en cours en Italie pour déterminer sa distribution exacte dans les élevages de lapins.

 

S. BOULLIER, C. TASCA, C. BERTIN, A. MILON, 2003. Induction d'une réponse inflammatoire intestinale locale par les Escherichia coli. 10èmes Journ. Rech. Cunicole, INRA-ITAVI, 19-20/nov/2003, Paris, ITAVI éd. Paris, 227-230.

UMR 1225 INRA/ENVT, Ecole Vétérinaire, 23 chemin des capelles, 31076 Toulouse, France


Les Escherichia coli entéropathogènes représentent un problème économique et sanitaire important dans les élevages cunicoles d'engraissement. Ils provoquent une réponse inflammatoire intense de la muqueuse intestinale. Les mécanismes de virulence de ces bactéries sont bien caractérisés alors que la réponse de l'hôte est encore mal connue. Nous avons étudié la réponse inflammatoire induite chez l'hôte par un sérovar prédominant dans les élevages européens, la souche E22 O103:K-:H2. Le jour du sevrage (28j), des lapereaux ont été infectés par la souche E22 et l'iléon distal a été prélevé 4, 6 ou 8 jours après l'infection. Les ARNm de deux cytokines pro-inflammatoires ont été quantifiés en utilisant une technique de PCR en temps réel mise au point au laboratoire. La colonisation bactérienne et le recrutement des macrophages ont été étudiés par immunohistochimie. Nos résultats montrent une forte réponse inflammatoire, caractérisée par une augmentation de la synthèse de TNFa et d'IL-6 et par un recrutement massif de macrophages dans la lamina propria de l'iléon. Cette réponse inflammatoire est corrélée avec la colonisation bactérienne et est associée à des lésions tissulaires importantes aboutissant à la disparition des villosités intestinales.

Microvillosités intactes en présence de bactéries non pathogènes (les "taches" noires).
Destruction des microvillosités consécutive à l'attachement des bactéries (flèche blanche)

 

 

L. BOHEZ, T. STAKENBORG, D. VANDEKERCHOVE, J. PEETERS, 2003. Essai de protection des lapins vaccinés avec une souche EPEC 2+/O132 délétée dans le gène tir contre des inoculations d'épreuves hétérologues. 10èmes Journ. Rech. Cunicole, INRA-ITAVI, 19-20/nov/2003, Paris, ITAVI éd. Paris, 231-234.

Département de Bactériologie Générale, Centre d'Etude et de Recherche Vétérinaire, Groeselenberg 99, 1180 Bruxelles, Belgique.

Les Escherichia coli entéropathogènes (EPEC) provoquent une maladie intestinale sévère chez le lapin et causent des pertes importantes après sevrage. En France, le pathotype 8+/O103 est le plus important, en Belgique c'est le 3-/O15. Un vaccin efficace devrait permettre à la fois de protéger les lapins contre les troubles digestifs dus aux EPEC et de limiter l'utilisation des antibiotiques. Le pouvoir pathogène des EPEC comporte un mécanisme d'attachement et d'effacement (A/E). L'attachement intime des E. coli pathogènes sur la paroi des cellules intestinales est réalisé par la fixation d'une adhésine - l'intimine - sur un récepteur transloqué d'origine bactérienne - le Tir. Les auteurs ont créé une souche avirulente en délétant le gène Tir, qui encode le récepteur de l'intimine, d'une souche EPEC 2+/O132 (82/90 delta-tir). L'administration par voir buccale de cette souche modifiée à raison de 10 milliards de bactéries par lapin n'entraîne aucune altération de leur croissance. Les lapins ainsi vaccinés per os avec la souche atténuée vivante, ont été totalement protégés contre une infection hétérologue réalisée avec une souche 3-/O15 un mois plus tard. Par contre, ils n'ont été que partiellement protégés contre une infection hétérologue avec une autre souche d'E. coli pathogène 8+/O103. Des travaux doivent donc être poursuivi pour rechercher la nature exacte des facteurs impliqués dans la protection vaccinale.

 

P. COUDERT1, S. VERDELHAN2, A. MOREL-SAIVES2, 2003. Compatibilité entre la salinomycine et la tiamuline chez le lapin en croissance. 10èmes Journ. Rech. Cunicole, INRA-ITAVI, 19-20/nov/2003, Paris, ITAVI éd. Paris, 235-238.

1 - INRA, UR 86 Pathologie du lapin 37380 Nouzilly, France
2 - Cybelia 104 Av du Président Kennedy 75016 Paris, France

 

Quatre essais ont été réalisés pour évaluer une éventuelle incompatibilité entre la salinomycine (un anticoccidien) et la tiamuline (un antibiotique utilisé pour lutter contre l'EEL) chez le lapin en croissance, ces deux produits étant ajouté à l'aliment. Ces 4 essais lapins ont été réalisés sur un total de 688 lapereaux de statut sanitaire très variable mais en l'absence de pathologie, dans des conditions d'environnement très différentes: 108 lapins EOPS en animalerie protégée, 502 lapins standard dans un élevage expérimental et 78 dans un élevage de terrain. Pour les 3 premiers essais, la salinomycine (toujours à 20 ppm) a été associée à des doses croissantes de tiamuline (30 - 90 et 270 ppm), soit utilisée seule, soit la tiamuline était utilisée seule (270 ppm). Enfin un lot témoin ne recevait aucune supplémentation De faibles variations des performances ont pu être observées entre lots sans que celles-ci ne se confirment d'un essai à l'autre. Dans le 4e essai dans l'élevage de terrain, le protocole a été un peu différents avec 3 lots : tiamuline seule, tiamuline +salinomycine et bacitracine+salinomycine Dans aucun des essais les auteurs n'ont observé d'incompatibilité entre la salinomycine et la tiamuline (ni la bacitracine): aucune mortalité, ni morbidité, ni baisse des performances zootechniques (gmq moyen situé entre 44 et 48 g/jour en fonction des essais).

 

  Suite des communications de la section Pathologie (EEL)
 
 
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