CUNICULTURE Magazine Volume 39 (année 2012)  pages 28 à 30

Résultats de RENACEB : Performances moyennes des élevages cunicoles en France pour l'année 2011

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Comme chaque année l'ITAVI centralise les résultats de gestion technico-économique (GTE) des élevages de lapins issus d'une vingtaine d'organisations de production. Pour 2011 cela correspond à la gestion fournie par 893 élevages dont 97,3% sont conduits en bandes et 2,7% en conduite individuelle (24 élevages contre 28 en 2010). Ainsi, les chiffres portent sur la production de près de 530 000 lapines soit plus de 80% des lapines utilisées dans les élevages commerciaux français. Tous les élevages conduits en bandes pratiquent l'insémination artificielle (IA) avec très majoritairement des IA pratiquées tous les 42 jours (91,3% des ateliers).

Les résultats de RENALAP (conduite individuelle, et de fait saillie naturelle) ne portent que sur 3775 lapines réparties dans 24 élevages ayant chacun en moyenne 157 femelles en production (168 en 2010). Leur nombre continue à décroître lentement année après année et les performances ne font pas l'objet d'analyse spécifique.

La conduite en bande unique est très nettement le système majoritaire: il est utilisé pour 94,1% des élevages. Et au sein de ce groupe d'élevages , ceux conduits en bande unique à 42 jours est lui-même hyper-dominant et représente 91,3% des élevages totaux. Enfin il faut souligner la lente progression des élevages utilisant la bande unique : 36,5% , soit 326 élevages contre 317 en 2010.

  Les élevages suivis en GTE sont concentrés dans le grand Ouest : près de 50% sont situés dans la seule région Pays de la Loire et environ 13% dans chacune des 2 régions Poitou-Charentes et Bretagne. Avec environ 5% du nombre des élevages suivis, il faut mentionner le Nord-Pas de Calais, la Basse Normandie, Rhône-Alpes. Une mention spéciale doit être faite pour la région Aquitaine puisqu'elle concentre tous les élevages en conduite individuelle.
Au total , les 4 régions du Grand Ouest concentrent 79% des élevages suivis en gestion technico-économique.
Si on détaille au niveau des départements, le premier département français est la Vendée (28,2% des élevages en GTE et plus de la moitié de ceux de la région Pays de la Loire. Elle est suivie par le Maine et Loire (12,2%), les Deux Sèvres ( 9,2% des élevages en GTE et les 2/3 de ceux de Poitou Charentes) et le Morbihan (4,9%).
    Résultats de RENACEB pour les années 2008 à 2011

En 2011 le nombre d'élevages suivis en GTE est un peu inférieur à celui de 2010, mais un petit accroissement de le taille moyenne des élevages (principalement en raison d'agrandissements réalisés en 2010) conduit à une augmentation du nombre de femelles suivies en GTE en 2011 (+2,4%).

Les performances techniques sont presque toutes toutes en progression, qu'elles soient exprimées par mise bas ou par insémination. Il faut cependant souligner la baisse de la viabilité observée tant en maternité qu'en engraissement. Cette contre-performance est expliquée par l'apparition fin 2010 d'un variant du virus de la VHD contre lequel la lutte a été difficile. Le bon taux de réussite des inséminations (82,5% contre 81,7% en 2010) a toutefois permis d'accroître un peu la production par IA (+1,2%)

Le nombre de lapins produit par femelle moyenne présente et par an à de nouveau légèrement diminué en 2011. Cette baisse est mécaniquement expliquée par une plus forte fréquence du report des saillies estivales de 1 ou 2 semaines, entraînant en moyenne annuelle une augmentation de l'intervalle entre saillies qui passe de 45,7 à 46,3 jours, les lapines ne faisant plus que 6,50 portées par an contre 6,53 en 2010.. Toutefois, le nombre total de lapins produits par les lapines suivies en GTE en France a atteint 26,5 millions de lapins vendus en 2011, contre 26,0 millions en 2010.

 
Année 2008 2009 2010 2011
 Nombre d'ateliers inclus dans la synthèse RENACEB 1167 915 886 869
 Nombre de Femelles par unité 541 565   582 608
 Taux d'occupation des cages (lapines / cage de mise bas) 131 % 135 % 135% 130
         
 Pourcentage de jeunes femelles introduites par bande 13,4% 13,0 % 13,1% 12,9
 Taux de pertes de femelles par bande 3,15 % 3,04 % 3,04% 3,24%
 Mises bas pour 100 inséminations 80,5 81,3 81,7 82,5
 Nés totaux par mise bas 10,34 10,29 10,29 10,41
 Nés vivants par mise bas 9,71 9,71 9,67 9,81
 % de lapereaux gardés à la naissance / nés totaux 92,2 % 93,6 % 93,8% 92,4%
 Nombre de lapereaux sevrés par Mise Bas 8,24 8,21 8,29 8,39
 Nombre de lapereaux sevrés par Insémination 6,65 6,68 6,79 6,93
 Viabilité des lapins en engraissement 92,2 % 92,6 % 93,0% 91,9%
 Nombre de lapins produits par Mise Bas 7,60 7,60 7,71 7,71
 Nombre de lapins produits par Insémination 6,14 6,19 6,32 6,37
 Nombre de lapins produits par femelle et par année 52,7 50,9 50,5 50,2
 Poids moyen des lapins vendus (kg) 2,47 2,50 2,47 2,47
 Poids de lapins vendus par Insémination (kg vifs / IA) 14,73 14,85 15,14 15,32
 Âge moyen des lapins à la vente (jours) 74,0 73,5 73,4 73,5
 Prix moyen du kg vif vendu (€/kg) 1,69 1,65 1,66 1,77
 Prix calculé du kg de carcasse payé au producteur (€/kg carcasse) 2,97 2,89 2,91 3,11
 Nbre moyen de mises bas calculé par femelle et par an 6,93 6,66 6,53 6,50
 Intervalle moyen calculé entre deux IA (jours) 42,4 44,6 45,7 46,3
 Indice de consommation moyen d'élevage 3,52 3,50 3,43 3,38
 Prix moyen de l'aliment (€ / tonne) 259 232 216 260
 Dépense aliment par kg vif vendu (€ / kg vif) 0,91 0,81 0,74 0,88
 Dépenses d'aliment calculées en % du prix de vente 53,8% 49,1% 44,6% 49,7%
         
 Marge sur coût alimentaire par femelle et par an (€uros/♀) 102,6 109,9 117,0 115,0
 Marge sur coût alimentaire par Insémination (€uros/IA) 11,98 13,30 14,64 14,45
 Marge sur coût alimentaire par kg vif produit (€uros/kg) 0,79 0,86 0,93 0,91
         
 Prix moyen sortie abattoir - Vente en gros (€/kg de carcasse lapins triés) 4,43 4,59 4,37 4,44
 Prix moyen du lapin à la consommation (€ /kg de carcasse) 8,49 8,68 8.80 9,20
Résultats RENACEB - Source ITAVI - Prix à la consommation - Source INSEE / Kantar - Calculs complémentaires: Cuniculture
    En 2011, le prix payé aux producteurs a été en sensible progression : 1,77 €/kg vif contre 1,66 € en 2010 (+6,6%). Mais cette évolution favorable aux éleveurs a été associée à une forte augmentation du prix des aliments (+20%), ce qui s'est finalement traduit pour les éleveurs par une baisse de 1,7% de la marge sur coût alimentaire par femelle et par an, malgré une réduction de la quantité d'aliment utilisée kg produit (3,38 vs 3,43 kg/kg vif en 2010). La marge d'abattage a été plus réduite encore (-9% en 2011 par rapport à 2010), mais dans le même temps la marge de distribution augmentait de +7,4% , c'est à dire beaucoup plus que l'inflation
D'assez fortes différences entre élevages   Les résultats moyens rapportés ci-dessus couvrent des disparités assez fortes entre éleveurs. Dans son analyse des performances des élevages suivis en GTE, l'Itavi calcule la production des élevages les plus productifs (les 20% supérieurs sur la base du poids produit par insémination : 17,8 kg /IA) et les moins productifs (les 20% inférieurs sur la même base : 12,26 kg /IA). L'écart entre les deux groupes provient essentiellement d'un meilleur taux de réussite des inséminations (écart de 7,9 points), d'une meilleure viabilité au nid et surtout en engraissement (95,1 vs 89,1%) et d'un poids à la vente un peu supérieur (2,55 vs 2,44 kg vifs à 74 jours.

Sur la base d'un classement des élevages selon la MCA par insémination (une fois payés les aliments, somme issue de la vente des lapins, restant pour payer toutes les autres charges ou cotisations et le salaire de l'éleveur) les élevages les plus productifs ont une MCA de 18,33 €/IA, contre 10,22€ pour les moins productifs. La conséquence est que la MCA par lapine moyenne présente et par an a été de 149,0 € pour les élevages les plus productifs et de seulement 78,2 € pour les moins productifs. Les explications de cette différence proviennent quasi exclusivement des écarts de productivité technique entre ces deux groupes.

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