|
Représentativité
des données récoltées |
|
Une enquête
à destination de lensemble des éleveurs de lapins
a été réalisée par voie postale entre
avril et septembre 2005, transmise par lintermédiaire
des organisations de production et des fabricants daliment.
680 éleveurs ont accepté de participer, ce qui correspond
à près de 350 000 femelles en production (23 organisations
de production, 5 % déleveurs indépendants) et
témoigne dune forte mobilisation. On
peut estimer que cette enquête concerne près de 50
% des lapines en production organisée, et près
de 30 % de la totalité des lapines en production en France.
Des entretiens
auprès de professionnels des autres maillons de la filière
ont en outre été menés afin de compléter
les informations issues de lenquête et analyser les
perspectives dévolution à moyen terme des différents
systèmes de production ainsi que de lensemble du marché
cunicole. Ils ont été conduits auprès de cinq
des plus gros intervenants du secteur abattage, représentant
plus de 75 % des abattages contrôlés en 2005 (selon
le SCEES), et auprès de représentants du SNIA et du
SYNCOPAC pour le maillon aliment et du SYSELAF pour le maillon sélection.
|
Caractérisation
des exploitations cunicoles
Figure 1
: Répartition entre les régions des 680 éleveurs
ayant répondu à l'enquête
|
Répartition
géographique des exploitations La majorité
des élevages enquêtés est située dans
le Grand Ouest (figure
1) et particulièrement en Pays de la Loire (48 %). Néanmoins,
les régions de production de moindre importance en volume,
comme le Nord-Pas de Calais, le Centre, le Massif Central et le
Sud de la France, sont également représentées.
Cette répartition géographique correspond relativement
bien à celle des élevages en production organisée
(d'après l'enquête FENALAP) ou des élevages
suivis en GTE ; il semble néanmoins que les régions
Rhône-Alpes et Bretagne soient légèrement sous-représentées,
tandis que la Basse-Normandie et les Pays de la Loire seraient plutôt
un peu sur-représentés. Un tiers des éleveurs
indépendants enquêtés se trouvent en Bretagne
et un peu plus du tiers dans les Pays de la Loire.
Niveau
de spécialisation des exploitations On considère
ici la part que lactivité cunicole représente
dans le chiffre daffaires (CA) global de lexploitation
: 26 % des exploitations enquêtées sont spécialisées
à 100 % dans le lapin, ce sont des mono-producteurs de lapin.
Ces ateliers ont en moyenne 570 femelles présentes, soit
un peu plus que lensemble de léchantillon (510
femelles). Les ateliers les plus nombreux sont ceux pour lesquels
le lapin représente 75 à 99 % du CA (640 femelles).
Globalement, pour 63% des exploitations ayant répondu,
le lapin représente plus de 50% du chiffre d'affaire de l'exploitation.
Il faut toutefois remarquer que le lapin peut ne pas représenter
qu'un fraction du chiffre daffaires de lexploitation
mais constituer cependant une unité bien spécialisée,
par exemple au sein dun GAEC. Les exploitations gérées
en groupe (EARL, GAEC,...) représentent en effet que 53%
des élevages ayant répondu à l'enquête.
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Tableau 1 : Conduite
de la reproduction dans lenquête éleveurs, les
GTE et lenquête FENALAP
Figure 2
: Répartition des élevages en fonction du nombre moyen
de lapines présentes
RÉGIONS
|
Tail.
|
% |
Bretagne |
563
|
25 |
Pays
de la Loire |
534
|
48 |
Poitou-Charentes
|
532
|
46 |
Nord-Pas
de Calais |
511
|
65 |
Basse
Normandie |
432
|
83 |
Auvergne |
430
|
48 |
Midi
Pyrénées |
246
|
22 |
Tableau 2:
Taille moyenne des élevages (Tail.) et pourcentage d'élevages
vendant leur produit sous signe de qualité (%), dans
les principales régions (celles ayant + de 2 % des élevages)
|
Pyramide
des âges des éleveurs
. Les
éleveurs enquêtés avaient en moyenne 45 ans
en 2005, 13 % dentre eux ayant moins de 35 ans et 26 % plus
de 50 ans. Ceci correspond aux résultats de lenquête
FENALAP en 2004 (17 % de moins de 35 ans et 23 % de plus de 50 ans).
Par contre on observe une différence importante avec la proportion
de plus de 50 ans dans lensemble des exploitations agricoles
professionnelles en 2003 (enquête structure, Agreste) qui
atteint 39 % contre 26% pour le cuniculteurs enquêtés.
Ceci rejoint le fait que la production cunicole se développe
sensiblement depuis une vingtaine dannées.
Latelier
cunicole La conduite délevage prépondérante
est linsémination artificielle avec conduite
en bande unique à 42 jours : elle concerne près
de trois quarts des élevages enquêtés (tableau
1). Dautres conduites persistent encore, avec notamment
6 % des élevages en saillie naturelle. Ces proportions sont
du même ordre de grandeur que celles obtenues en programme
de GTE ou dans lenquête FENALAP. Près du tiers
des élevages enquêtés fonctionnent en système
tout plein tout vide (utilisation de 2 bâtiments utilisés
alternativement en maternité et en engraissement avec transfert
des lapines au sevrage).
La plupart des élevages enquêtés ont une taille
comprise entre 200 et 600 lapines en production, mais on trouve
également quelques ateliers bien plus importants : 5 % des
élevages comptent plus de 1 000 lapines et 4 élevages
ayant répondu avaient plus de 2000 femelles (figure
2). La répartition est assez proche de celle de lenquête
FENALAP en 2004, avec cependant un peu moins de petits et un peu
plus de gros ateliers (24 % de moins de 250 lapines et 7 % de plus
de 800 lapines).
La taille moyenne
des élevages enquêtes est de 510 femelles présentes,
mais il existe des disparités importantes selon les régions.
Ainsi, les ateliers du Grand Ouest et du Nord-Pas de Calais comptent
plus de 500 femelles présentes en moyenne alors qu'il n'y
en a que 246 en moyenne dans les élevages de Midi-Pyrénées
(tableau 2). Ces contrastes sont liés à certains choix
techniques : les ateliers en conduite individuelle ont 178 lapines
en moyenne, ceux en conduite en bandes unique ou multiples 521 lapines
(certains ateliers de taille très importante sont plutôt
en bandes multiples), ceux en système tout plein - tout vide,
604 lapines, et ceux avec une alimentation automatique en maternité
et en engraissement atteignent même une taille moyenne de
690 lapines en production.
Démarches
de certification Près des deux tiers des ateliers
cunicoles enquêtés possèdent une certification
de type Agri Confiance® (NF V01-005 et NF V01-007, système
de management de la qualité de la production agricole dans
les domaines de la sécurité des aliments, la traçabilité
et la maîtrise des impacts environnementaux). Elle concerne
majoritairement des ateliers situés dans lOuest (lié
à la localisation géographique des groupements ayant
engagé ce type de démarche), en particulier en Pays
de la Loire et Basse-Normandie (respectivement 73 et 88 % des ateliers).
En ce qui concerne
la démarche qualité du produit
vendu, la production de lapin standard reste majoritaire
avec 55 % des exploitations enquêtées, mais 33% des
exploitations produisent du lapin sous CCP (Certification de Conformité
Produit), 1% sous Label Rouge et 14% sous un autre cahier des charges
(référentiel détenu par lorganisation
de production ou par labattoir, avec ou sans contrôle
par une tierce partie et entraînant des contraintes plus ou
moins importantes). A noter que la proportion délevages
produisant du lapin certifié est bien supérieure aux
16% de lenquête annuelle qualité du SCEES en
2004.. On
retrouve des variations régionales : à peine un quart
des ateliers produisent du lapin sous un signe de qualité
en Bretagne et en Midi-Pyrénées (tableau 2), alors
que dans d'autre régions le proportion peut atteindre 65%
voire 83% comme dans le Nord-Pas de Calais ou la Basse Normandie
respectivement. Près de la moitié des élevages
créés depuis 2000 est orientée vers une production
certifiée.
|
Figure 3 : Effectif par date d'installation/création
de l'élevage au sein de léchantillon
(créations ou reprises)
Alimentat.
automatique
|
Ensemble
|
2000
2005
|
Mat
& Eng
|
41%
|
68%
|
Maternité
|
5%
|
2%
|
Engraissem.
|
8%
|
3%
|
Aucune
|
46%
|
27%
|
Tableau 3
: Proportions d'élevages ayant une alimentation automatique,
pour l'ensemble des élevage (676 réponses) et ceux
créés depuis 2000
|
Evolution
des installations en élevage cunicole.
Pour les élevages en activité en 2005, on observe
deux pics marqués dans les dates d'installations (créations
ou reprises), l'un en 1987 et l'autre en 1992 (figure
3), correspondant essentiellement à des exploitations
non spécialisées, situées en majorité
en Pays de la Loire (près de 70 % pour les dates d'installations
situées en 1992). Globalement cela donne une date moyenne
de création des élevages située en 1990, autrement
dit, les élevages cunicoles avaient en moyenne 15 ans
d'existence au moment de l'enquête.
Au sein de léchantillon des élevages présents
en 2005, le nombre dinstallations en élevage cunicole
depuis la fin des années 90, oscille entre 10 et 20 par an,
avec une moyenne annuelle de 15 installations entre 2000 et 2004
(soit 2,2 % des exploitations présentes). La baisse apparente
en 2005 sexplique sans doute uniquement par le fait que lenquête
ait été conduite en milieu dannée.
Par
ailleurs, si le nombre dateliers cunicoles créés
depuis 2000 est maximum en valeur absolue en Pays de la Loire (17
sur 66), la part représentée par ces ateliers nouvellement
créés par rapport à lensemble des ateliers
enquêtés région par région est plus faible
dans les régions du Grand Ouest et plus forte dans les régions
de production de moindre importance en volume : 33% en Midi Pyrénées,
24% en Auvergne et Nord-Pas de Calais, 21% en Basse Normandie, mais
seulement 8% en Bretagne et 5% dans les pays de la Loire et Poitou-Charentes.
Alimentation
automatique : Plus de la moitié des élevages
enquêtés sont en alimentation automatique dans au moins
un de leurs bâtiments et 41 % le sont à la fois en
maternité et en engraissement. Cette proportion est encore
plus importante au sein des ateliers créés depuis
2000, avec plus des deux tiers en alimentation automatique en maternité
et en engraissement.
Les bâtiments les plus fréquemment équipés
en alimentation automatique sont les tunnels, probablement parce
qu'ils sont en moyenne plus récents. On constate des différences
notables selon les régions, avec une proportion maximum dateliers
en alimentation automatique en maternité et en engraissement
en Nord-Pas de Calais (50%), Pays de la Loire et Poitou-Charentes
(46%) et minimum en Auvergne (25%) et surtout en Midi Pyrénées
(11%) là où sont situés les élevages
les plus petits en moyenne.
|
Figure 4 : Temps moyen de travail en heures par femelle et
par an en fonction des régions (regroupant
plus de 1% des élevages enquêtés)
Tableau
4 : Temps de travail sur l'ensemble de l'élevage en
fonction des différents choix techniques
|
Investissements
récents Pour les élevages créés
entre 2000 et 2005, linvestissement se monte en moyenne à
près de 300 € (± 90 €) par femelle présente,
soit environ 390 € par cage mère, et à 130 €
(± 95 €) par femelle présente pour une rénovation
(y compris les agrandissements) sur la même période,
soit environ 170 € par cage mère. Il semble intéressant
détudier de façon plus détaillée
certaines caractéristiques des 66 ateliers cunicoles créés
depuis 2000 : 39 % sont spécialisés en lapin (100
% du chiffre d'affaires), ce qui représente une proportion
plus importante que dans lensemble de léchantillon.
La taille moyenne de ces ateliers est de 552 lapines, les deux tiers
sont en alimentation automatique en maternité et en engraissement
et les trois quarts sont créés pour une gestion en
système tout plein-tout vide.
Disponibilité
en main-duvre et temps de travail.
Les ateliers cunicoles enquêtés ont 1,1 UTH en moyenne
pour latelier cunicole, dont une faible part salariée
(0,1 UTH), ce qui correspond à 1 UTH pour 464 femelles
sur léchantillon. Sur l'ensemble, 22% des éleveurs
enquêtés ont déclaré faire appel à
de la main-doeuvre occasionnelle rémunérée
lors des pointes de travail, notamment pour les inséminations,
le nettoyage-désinfection ou lenlèvement des
lapins en fin de bande. Le temps de travail sélève
à 4,3 heures par femelle et par an en moyenne sur léchantillon,
avec des variations importantes selon les régions (figure
4). Le temps annuel passé par femelle varie du simple
à plus du double entre les régions de grande production
du grand ouest (3,7 à 4,0 h par lapins et par an) et les
régions à "petits" élevages comme
Midi Pyrénées (8,5 h / lapine)
On observe clairement
lintérêt de certains choix techniques sur le
temps de travail par femelle et par an : 4,0 heures pour les ateliers
en insémination artificielle, 3,6 heures en système
tout plein tout vide, et même 3,2 heures en alimentation
automatique en maternité et en engraissement. Parmi les différents
choix techniques de l'éleveur, c'est le choix du type de
conduite de reproduction qui a le plus d'incidence : 11,4 h/femelle
et par an pour une gestion individuelle des lapines, contre 3,8
h/ femelle et /an pour les élevages conduits en bande unique
(tableau 4). Rappelons
cependant que généralement pour pouvoir faire les
choix techniques permettant une économie de main d'uvre,
il a fallu faire soit un investissement initial important concernant
la conception de l'élevage (alimentation automatique, acquisition
de cages mixtes et d'au moins 2 bâtiments pour gérer
du tout plein tout vide, ...) ou une dépense supplémentaire
régulière (achat de la semence pour l'insémination
artificielle).
|
Tableau
5:
Performances techniques moyennes des élevages enquêtés
(performances 2004) et comparaison avec la moyenne des GTE pour
2004
Tableau
6:
Performances technico-économiques de l'élevage en
fonction d'un certain nombre de choix techniques ou économiques
faits par l'éleveur
|
Résultats
technico-économiques
Quelques critères technico-économiques (moyenne 2004
ou 6 dernières bandes) étaient en outre demandés
dans lenquête afin davoir une approche des résultats
de lélevage ; ils ont été transmis selon
les critères par 60 à 80 % des éleveurs.
On constate que les élevages enquêtés obtiennent
des résultats un peu supérieurs aux GTE nationales
2004 en moyenne, (tableau
5) avec un taux de mise bas légèrement plus élevé,
un taux de mortalité en engraissement amélioré
dun point, 4 lapins supplémentaires produits par femelle
et par an et finalement une augmentation du nombre de kg produits
de 1 kg par IA et de la marge sur coût alimentaire de 7 €
par femelle et par an. Les facteurs influençant favorablement
ces résultats sont linsémination artificielle
et la conduite en bandes, la création ou rénovation
récente de latelier et le fait que le lapin représente
plus des trois quarts du chiffre daffaires de lexploitation.
Un avantage
se dégage assez nettement sur la plupart des critères
présentés pour les élevages en insémination
artificielle et en conduite en bandes (tableau
6), avec en outre une variabilité moins importante, ce
qui correspond aux résultats de GTE 2004. Si lintérêt
de la bande unique par rapport aux bandes multiples est assez clair
sur les mortalités, ce nest pas le cas sur le nombre
de kg produits par IA ou la MCA. Ceci nest toutefois pas très
étonnant compte tenu des caractéristiques de léchantillon
vues précédemment : la taille moyenne des élevages
en bande unique et en bandes multiples est identique, quelques très
gros élevages étant en bandes multiples. Il est également
possible que ces résultats soient biaisés par le fait
que les éleveurs en bandes multiples ont en proportion un
peu moins transmis leurs résultats.
Les ateliers ayant fait le choix dune conduite moins intensive
en 49 jours ont des taux de renouvellement et de mortalité
des femelles diminués. La MCA par femelle et par an nest
toutefois pas très élevée du fait du nombre
inférieur de lapins produits par femelle et par an. Il faut
cependant souligner ces éleveurs qui ont choisi de solliciter
leurs lapines moins souvent auraient du s'attendre à une
réduction de la production de 14% correspondant à
la réduction du nombre de mises bas théoriques / an
par rapport à un rythme 42 jours (365/49 vs 365/42).
En fait ils n'ont enregistré qu'une baisse de 12% du nombre
annuel de lapins produits par femelle (45,4 vs 51,6) et une réduction
de la MCA correspondant aux 14% attendus, et ceci malgré
un taux de réussite des inséminations un peu moins
bon (77,2% vs 79,9%).
A l'inverse, les 5,4% des éleveurs qui ont choisi une intensification
de la sollicitation des femelles en représentant les lapines
au mâle ou en les inséminant 4-5 jours après
une mise bas (rythme 35 jours), ne semblent pas avoir fait le bon
choix puisque non seulement l'augmentation théorique attendue
de 20% (365/35 vs 365/42) n'est pas au rendez-vous, mais en plus
tous les critères sont moins bons que ceux enregistrés
avec le rythme de 42 jours.
Enfin, les éleveurs
qui ont fait le choix de rénover leur élevage depuis
l'an 2000 semblent, eux, avoir fait le bon choix puisque la marge
sur coût alimentaire a été augmentée
de 8,3% dans leur élevage, surtout s'ils ont investi plus
de 100 € par femelle présente (122,6 vs 113,2 €
/ femelle pour ceux qui n'ont pas fait de rénovation).
|
Perspectives d'évolution
de la production cunicole
Figure 5
: Proportions d'éleveurs qui conseilleraient à un
jeune de s'installer, en fonction des régions
|
Ressenti
des éleveurs
A la question
« Conseilleriez-vous
aujourdhui à un jeune de sinstaller en élevage
cunicole ? », 54 % des éleveurs enquêtés
répondent affirmativement, 29 % expriment une réponse
négative et 17 % sont indécis et ne se prononcent
pas définitivement. Les principales raisons avancées
par les éleveurs pour justifier un encouragement sont la
rentabilité correcte de latelier, le fait que cette
production soit technique et intéressante et que le travail
soit planifié et organisé. Au contraire les motivations
dune dissuasion sont la rentabilité insuffisante et
aléatoire, linvestissement élevé et la
réticence des banques et la maîtrise technique et sanitaire
délicate.
La proportion
déleveurs qui conseilleraient à un jeune de
sinstaller en élevage cunicole est très variable
selon la région (figure 5): moins de la moitié en
Bretagne et Poitou-Charentes (respectivement 36 % et 46 % des éleveurs),
contre plus des deux tiers en Nord-Pas de Calais (71 %). Il ne semble
n'y avoir aucune relation avec la taille moyenne des élevages
puisque les éleveurs de Midi Pyrénées et ceux
de Poitou-Charentes sont 50% et 46% à conseiller une installation
alors que la taille moyenne de leurs élevages est de 532
et 246 lapines respectivement. A l'inverse, les éleveurs
de Bretagne sont nettement moins optimistes que ceux des pays de
la Loire, alors qu'ils ont des élevages de tailles équivalentes.
Freins
à la pérennisation de latelier cunicole
Les éleveurs enquêtés ont désigné
le frein qui leur paraissait le plus important pour la pérennisation
de leur atelier cunicole parmi quatre propositions : le montant
des investissements nécessaires, les contraintes réglementaires
(environnement, bien-être), les problèmes sanitaires
et la rentabilité insuffisante. Au sein de léchantillon,
le frein principal est ainsi constitué par les problèmes
sanitaires (33% des éleveurs), suivi de près par le
montant des investissements (32%). Une rentabilité insuffisante
ne vient qu'en 4e position avec 17% des éleveurs qui la placent
comme frein principal.
|
Evolution
des ateliers cunicoles enquêtés
Évolution |
Devenir
d'ici 2010
|
%
|
Positive
14%
des lapines
|
Agrandissement
certain
|
9,7
|
Agrandissement
possible
|
1,8
|
Stable
|
Maintien
|
69,5
|
Négative
16%
des lapines
|
Réduction
ou arrêt possibles
|
5,9
|
Arrêt
certain
|
13,1
|
Tableau
7: Evolution envisagée pour l'activité cunicole
d'ici 2010 Proportion d'élevages (/663 réponses) et
% des lapines concernées
|
Devenir
de latelier dici 2010
On considère que lévolution envisagée
par léleveur pour son activité cunicole dici
2010 est positive sil envisage un agrandissement de
latelier cunicole : ceci concerne 12% des exploitations enquêtées
et 14% des lapines (tableau 7). Lévolution est stable
sil envisage de maintenir son activité. Cela concerne
70% des exploitations enquêtées. Elle est enfin négative
sil envisage de réduire ou de cesser son activité
cunicole (cause retraite ou autre) : ceci concerne 19 % des exploitations
enquêtées et 16% des lapines.
Les ateliers
récents et de taille importante (plus de 750 lapines) seraient
plus enclins à un agrandissement, avec plus de 20% de ces
ateliers envisageant une évolution positive, tandis que plus
de 30% des ateliers en saillie naturelle et de taille réduite
(moins de 250 lapines) envisagent une évolution négative
de leur activité cunicole.
Départs
en retraite et succession Dans léchantillon
enquêté, 3% des éleveurs en moyenne vont partir
chaque année à la retraite dici 2015. Dici
2010, 14 % des éleveurs devraient partir en retraite pour
11% des femelles en production, dont moins du quart aurait aujourdhui
un successeur potentiel pour latelier cunicole.
Les départs en retraite dici 2010 concernent principalement
des ateliers de moins de 400 femelles et qui obtiennent des résultats
technico-économiques légèrement inférieurs
à ceux de lensemble de léchantillon, mais
les résultats des éleveurs ayant un successeur potentiel
sont un peu meilleurs. Les éleveurs indépendants,
les ateliers de moins de 250 lapines, en conduite individuelle ou
en saillie naturelle devraient connaître en proportion plus
de départs en retraite dici 2010. Le statut dEARL
et plus encore de GAEC est logiquement plus propice à la
reprise de latelier cunicole.
|
Estimation de lévolution
du potentiel de production
|
Evaluation
au sein de léchantillon En
ajoutant aux départs à la retraite prévus dici
2010 les évolutions « négatives » de lactivité
cunicole dues à dautres raisons que la retraite et
en déduisant les reprises potentielles prévues, on
peut évaluer le nombre total de cessations dactivité
attendues dici 2010.
Au total, 14 % des ateliers cunicoles devraient ainsi cesser leur
activité de façon certaine dici 2010 pour 10
% des femelles en production. De plus, certains éleveurs
nont pas encore pris leur décision et hésitent
à cesser leur activité, ce qui amène dans lhypothèse
la moins favorable à 16 % des ateliers qui pourraient cesser
leur activité dici 2010 pour 13 % des femelles en production.
Ceci représente 3,2 % des ateliers arrêtant chaque
année dici 2010 pour 2,6 % des femelles, ce qui est
inférieur aux 102 arrêts délevage enregistrés
par la FENALAP en 2004 (6,6 % des exploitations pour 4,6 % des femelles)
: notre échantillon est en effet constitué délevages
plutôt performants et dynamiques probablement un peu moins
enclins à sarrêter, les arrêts dactivité
comptabilisés dans lenquête éleveurs sous-estiment
donc certainement ceux de lensemble de la production française.
|
Besoin
de remplacement
Besoin de création
: 46 élevages de 550 femelles
|
Par ailleurs,
on a vu que certains élevages comptaient soit agrandir soit
réduire leur atelier cunicole dici 2010. Pour estimer
à partir de ces résultats les conditions de maintien
du potentiel de production au niveau de léchantillon,
on fait les hypothèses suivantes : la productivité
des lapines est globalement stable, les ateliers qui développent
leur activité cunicole augmentent leur capacité de
350 femelles en moyenne, ceux qui la réduisent de 200 femelles,
et les ateliers créés ont une taille de 550 femelles
présentes (sources : enquêtes FENALAP, SYSELAF et avis
dexperts). Léchantillon enquêté
étant positif, on choisit de faire un scénario plutôt
défavorable en considérant lensemble des cessations
et réductions dactivité possibles, mais uniquement
les agrandissements certains.
Variation
des ateliers
Variation
nb femelles
108
cessations dactivité possibles -
44 351
16 réductions
prévues X 200 -
3 200
64
agrandissements certains X 350 +
22 400
Solde
= - 25 151 femelles
soit
46 élevages de 550 femelles
Pour maintenir
le potentiel de production au sein de léchantillon
enquêté, il faudra donc, en plus de la confirmation
des 23 reprises prévues, créer 46 ateliers de 550
femelles : 69 installations seront ainsi nécessaires dici
2010 pour maintenir le potentiel de production au sein de léchantillon,
soit 14 installations par an. Or 15 élevages cunicoles se
sont installés chaque année en moyenne au sein de
léchantillon entre 2000 et 2004 ; si ce rythme dinstallations
est conservé, le maintien du potentiel au niveau de léchantillon
semble assuré.
|
Des
disparités régionales quant à l'avenir |
En
menant le même type de raisonnement sur léchantillon
enquêté au sein de chaque région, et en supposant
que le rythme dinstallation sur 2000-2004 est conservé,
on aboutit à une situation contrastée : un maintien
du potentiel de production en Pays de la Loire, un manque dinstallations
en Bretagne et Poitou-Charentes, et plutôt une progression
du potentiel de production dans les régions de moindre importance
en volume.
Il faut toutefois nuancer ces résultats, la tendance semblant
sêtre un peu modifiée pour les régions
Poitou-Charentes et Bretagne en 2005-2006, avec une situation plus
favorable sur les installations. Par ailleurs, la proximité
géographique de labattoir risque de devenir un paramètre
de plus en plus important à lavenir et pourrait freiner
le développement des petites régions.
|
Evaluation
sur lensemble de la production
Le nombre de clapier familiaux devrait diminuer de
10% par an
au cours des prochaines années
Il est prévu
le maintien des ventes par les circuits commerciaux classiques
|
Estimation
de loffre globale nationale
Léchantillon enquêté correspondant aux
éleveurs les plus performants et les plus motivés,
donc à la situation la plus propice, il est intéressant
de tenter une projection de ces résultats sur lensemble
de la production cunicole française. Ce travail a été
fait en distinguant les éleveurs enquêtés (entretenant
29% des lapines françaises en production) et les autres élevages
organisé ou non, y compris les petits élevages familiaux
de moins de 20 lapines. A chacun a été attribué
une hypothèse particulière d'évolution des
effectifs (- 7 à -10% par an) avec le maintien de la productivité
des lapines. Au bilan, si aucune création nétait
réalisée d'ici 2010, on aboutirait ainsi à
une baisse de 2,6 millions de lapins par an, soit environ 4,5% de
la production nationale.
Estimation
de la demande globale : Daprès les entretiens
réalisés, les abatteurs rencontrés saccordent
sur un marché du lapin stable ou en légère
régression dans les prochaines années (hors autoconsommation
et vente directe), une stabilité globale des circuits de
commercialisation et une réduction de la production familiale,
correspondant principalement à de lautoconsommation
et de la vente directe. Lincertitude sur la possibilité
de récupérer ou non au moins une partie de cette consommation
dans des circuits classiques conduit à envisager deux hypothèses
extrêmes, une hypothèse basse dans laquelle les parts
de marché relevant de lautoconsommation et de la vente
directe sont complètement perdues, le besoin de production
global est donc en diminution, et une hypothèse haute dans
laquelle ces parts de marché sont récupérées
en totalité, ce qui conduit à un maintien du besoin
de production.
Estimation
des créations nécessaires sur lensemble de la
production. Daprès ces deux hypothèses
sur la perte ou la récupération des parts de marché
correspondant à la production familiale, la baisse du nombre
de lapins produits à compenser chaque année par des
créations d'élevages devrait en fait être comprise
entre 1,9 et 2,6 millions de lapins.
Les créations
devront donc représenter chaque année entre 40 000
et 55 000 femelles (avec une productivité des élevages
créés égale à celle des GTE RENACEB
2004, soit 47 lapins produits / femelle / an), cest-à-dire
73 à 100 élevages de 550 femelles par an. A titre
de comparaison sur 2005, les créations ont représenté
19 000 femelles selon la FENALAP et 36 000 femelles selon
le SYSELAF. Mais il faut souligner que la tendance actuelle semble
aller clairement vers une accélération des installations.
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CONCLUSION |
Ainsi, cette étude a
permis de caractériser précisément les différents
systèmes de production existant actuellement et de confirmer
quil existe aujourdhui des moyens pour améliorer
notablement lorganisation du travail et la productivité
de la main-doeuvre. Des dynamiques régionales très
contrastées ont pu être mises en évidence, en
relation avec les atouts et les contraintes propres à chacune
des régions. Si le maintien du potentiel de production au
sein de léchantillon enquêté semble assuré,
loffre globale nationale paraît cependant peut-être
légèrement insuffisante à moyen terme par rapport
à la demande. Mais une incertitude demeure, à savoir
quelle sera la capacité de la filière dans les prochaines
années à récupérer les parts de marché
relatives à la production familiale, mais aussi à
maintenir le niveau de consommation et à parvenir à
faire évoluer le marché du lapin en terme par exemple
de degré délaboration et de segmentation, afin
de mieux répondre aux besoins des consommateurs.
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REMERCIEMENTS |
L'auteur
de cette étude tient à remercier tout particulièrement
les éleveurs qui ont répondu à l'enquête
mais aussi les organisations de production, la FENALAP, les entreprises
et représentants des maillons abattage, fabrication daliment
et sélection, lOffice de lÉlevage, le CLIPP
et le CASDAR, pour leurs contributions respectives à cette
étude |
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